Daniel Baril

Daniel Baril

Daniel Baril a été journaliste à l’hebdomadaire Forum de l’Université de Montréal pendant près de 23 ans. Il est actuellement président du Mouvement laïque québécois (par intermittence pendant deux décennies) et a été également membre du conseil d’administration de l’Association humaniste du Québec. Il est le cofondateur du groupe Les Intellectuels pour la laïcité et co-rédacteur de la Déclaration pour un Québec
laïque et pluraliste. 

  Introduction

 

Nous avons analysé les fondements et objectifs du programme Éthique et culture religieuse (ÉCR) ainsi que les contenus d’une vingtaine de volumes et cahiers destinés aux élèves du primaire et du secondaire.

Il en ressort que les contenus d’enseignement transmis aux élèves sont manifestement et même explicitement confessionnels. La juxtaposition de diverses religions ne change en rien ce caractère.

L’exclusion de personnes sans religion des contenus de ce programme (sauf une mention en secondaire 4) donne une image déformée de la réalité socioreligieuse et, à première vue, semble contrevenir au droit à l’égalité reconnu dans les chartes québécoise et canadienne puisque ces citoyens ne sont pas traités de façon égale par ce programme scolaire obligatoire pour tous.

À la lumière du récent jugement de la Cour suprême du Canada sur les prières dans les assemblées municipales, il semble bien que ce cours ne passerait pas plus le test des droits à la liberté de conscience et à la liberté de religion ni l’obligation de neutralité religieuse de l’État. Dans ce jugement, la Cour a en effet affirmé à plusieurs reprise que

«l’État ne doit pas s’ingérer dans le domaine de la religion et des croyances. L’État doit plutôt demeurer neutre à cet égard, ce qui exige qu’il ne favorise ni ne défavorise aucune croyance, pas plus que l’incroyance.» (p. 7 de la version PDF))

Manifestement, il y a exclusion de l’incroyance dans le programme ÉCR et cette exclusion est intentionnelle. La prétendue approche culturelle du religieux, qui ne résiste pas à l’analyse des contenus, ne saurait non plus servir de caution. La Cour affirme en effet que

«Si, sous le couvert d’une réalité culturelle, historique ou patrimoniale, l’État adhère à une forme d’expression religieuse, il ne respecte pas son obligation de neutralité.» (p. 8)

Il ne nous apparaît pas souhaitable de rétablir le droit à l’exemption de ce cours même si la situation apparaît, sous certains égards, pire qu’à l’époque du régime d’exemption. Ce serait un pis aller augmentant encore plus l’effet d’exclusion. Bien que la preuve semble avoir été déficiente, une telle disposition a d’ailleurs été refusée par la Cour suprême aux parents de la Commission scolaire des Chênes.

Saupoudrer des contenus humanistes incroyants ici et là ne nous semble pas la solution non plus. Nous préconisons plutôt le retrait pur et simple du volet culture religieuse et l’enrichissement du volet éthique. Nous présentons ici l’ensemble des éléments qui nous conduisent à cette conclusion.

Pour lire la suite du document, cliquez sur les icônes ci-dessous;

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *