Les humanistes face au Projet de loi No 21
NDLR Le Québec émerge d’un long examen de conscience très émotif et déchirant sur la laïcité. Rappelons les faits. Le Québec a été d’abord colonisé, il y a environ 15,000 ans, par des chasseurs-cueilleurs nomades d’inspiration animiste. Ces peuples sont d’ailleurs toujours avec nous. Une deuxième vague de colonisation est venue de la France catholique et de la Grande-Bretagne anglicane. Après la défaite historique du colonisateur français par le colonisateur britannique, le peuple colonial québécois s’est resserré pendant 200 ans dans un catholicisme extravagant et envahissant avec l’accord et l’encouragement des victorieux anglicans. Vers la fin des années 1950, le Québec s’est très rapidement modernisé et émancipé et le peuple a manifesté un grand détachement de la religion, si l’on se fie au fait que les églises se sont vidées de leurs paroissiens. En 2006, l’immigration québécoise favorisait fortement la maîtrise de la langue française et n’a pas eu d’autre choix que d’accueillir une haute proportion d’Arabes francophones, en grande proportion de culture musulmane. On vit apparaître de nombreuses citoyennes portant le hijab. Le gouvernement libéral créa la Commission Bouchard-Taylor qui accoucha d’une proposition de règlementation timide des signes religieux des officiers de l’État. Le gouvernement de la CAQ dépose en 2019 un projet de loi (PL-21) qui affirme plus clairement des principes généraux de laïcité, mais qui dans son application vise « formellement » à réprimer le port de signes religieux par les employés du gouvernement provincial. Nous présentons un extrait d’un mémoire de Michel Lincourt expliquant pourquoi il appuie le PL21. Nous ajoutons un bref texte de Claude Braun expliquant ce qu’il reste à faire pour développer une vraie laïcité à l’échelle de la province.
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