Andréa Richard
Après dix-huit ans de vie religieuse, active et contemplative, Andréa Richard redevient laïque. Fondatrice, dans les années 1970 de mouvements d’avant-garde pour le renouvellement de l’Église. Elle exerce toujours la profession de conférencière et d’animatrice dans différents milieux, principalement au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et occasionnellement en France et aux États-Unis. Elle est l’auteure de Au-delà de la Religion, best-seller (3 éditions) et l’Essence de la vie, Ed. Septentrion.
Comme le sport est nécessaire à la santé physique, la philosophie est nécessaire à la santé mentale.
Elle procure la capacité d’agir et permets d’affilier la connaissance du corps à celle de l’esprit
Nous sommes faits de chair et nous possédons une intelligence; intelligence non cultivée par les uns parce que nous n’y référons pas, et développée par les autres, plus spécialement par les philosophes. Ce qui fait dire : c’est un intellectuel! Tous ceux qui sont ou se disent instruits ne sont pas des intellectuels et une personne non instruite peut l’être et même devenir philosophe. La philosophie n’est pas en elle-même un Savoir, savoir qui vient de la science.
Philosopher procure un bien-être et une paix qui participe au bonheur.
Nicolas Deville, ancien professeur de philosophie détenteur d’un doctorat en socio-anthropologie de l’Université de Paris V, a écrit :
« Il faut ramener les jeunes dans les verts pâturages de la philosophie, à l’occasion d’un fait d’actualité. Ce qui génère des controverses, des réactions, des assentiments, etc. Chaque jour, une nouvelle grave, un massacre, un enlèvement, un viol a pour conséquence de faire ressentir la détresse d’un monde aveugle. Le monde humain se berce d’illusions quant à sa croissance perpétuelle ».
La philosophie est nécessaire, car les émotions sont souvent dominantes. On ne peut dissocier la tête du cœur. Elle sert à penser, voir et orienter de façon constructive
« une réflexion pouvant ensuite se partager en groupe, pour un cheminement évolutif à partir des réalités de notre actualité mondiale ».
En 2004, certains intellectuels ont remis en question la philosophie et l’ont beaucoup critiquée. Or, nous devrions nous réjouir de ce que les professeurs de philosophie favorisent la participation des jeunes à la réflexion critique sur le monde contemporain. La philosophie réveille l’inconscient qui devient conscient; favorisant ainsi un mode de pensée constructive. La philosophie, par l’habitude de la réflexion, va s’avérer importante et d’une grande utilité pour le jeune et l’adulte de demain. Centrée sur l’actualité universelle, elle pourrait apporter, grâce à ces jeunes, un changement à ce que nous déplorons; comme, par exemple, le complotiste armé, comme nous venons de voir aux États-Unis, l’abolition de la pollution, de la criminalité, etc.
Il nous faut non seulement défendre la philosophie, mais demander qu’elle soit à nouveau dans nos programmes scolaires, c’est ce que j’ai fait valoir dans un mémoire présenté à l’Assemblée Nationale. La philosophie est une voie qui sert à encourager une discipline réflexive qui, au collégial, peut encore renforcer la citoyenneté, expliquer la raison d’être de la démocratie et l’importance des valeurs humanistes.
« Les classes philosophiques sont des lieux de réflexion qui sortent les individus d’eux-mêmes et les ramènent aux raisons inéluctables pour devenir des instruments constructifs d’un monde meilleur .(« Nicolas Deville, professeur de philosophie)
La spiritualité découle de l’esprit, de l’intellect, et est connexe à la philosophie. Elle contribue au bonheur. Certains ont malencontreusement attribué la spiritualité aux religions. Or, les religions sont dogmatiques et doctrinales, pas spirituelles. La spiritualité authentique a toujours existé et elle est, en soi, laïque si personne ne réfère aux divinités, au soi-disant « divin». Elle se doit d’être centrée sur l’humain, dans toute sa réalité tangible.
Il faut convenir de la nécessité d’enseigner la philosophie dans les écoles du Québec. En France, non seulement elle est enseignée aux élèves, mais on organise des cafés-rencontres pour, ensemble, philosopher.
En ce temps de confinement, de par l’Épreuve du virus Covid 19, ce serait un temps propice pour les jeunes, les adultes et les aînés, de réfléchir et de philosopher sur la brièveté et la fragilité de la vie.
Laissons-nous pénétrer par la découverte de la sagesse que procure l’habitude de philosopher.
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