La pleine laïcité, c’est la séparation complète de l’État et des religions. Il faut comprendre que ce ne sont pas les religions qui demandent le divorce, c’est l’État qui est contraint à l’imposer et le défendre bec et ongle. Une vraie séparation est une excellente chose pour la simple raison que L’État moderne est mieux outillé à tout point de vue pour gérer les citoyens que ne le sont les religions. Une vraie séparation État/Religion restera entièrement à réaliser au Québec après et au-delà de la loi 21. Il faudra éventuellement amender la Loi-21 pour qu’elle affirme deux principes opérationnels sans lesquels la laïcité n’a pratiquement aucune force :

1. AUCUNE ACTIVITÉ RELIGIEUSE NE SERA FINANCÉE PAR L’ÉTAT ET AUCUN SALAIRE NE SERA VERSÉ PAR L’ÉTAT POUR UN OFFICIER D’UNE ÉGLISE DONT LA DÉFINITION DE TÂCHE SERAIT ENTIÈREMENT OU PARTIELLEMENT RELIGIEUSE.

2. L’ÉTAT SE DÉCLARE INCOMPÉTENT EN MATIÈRE DE RELIGION.

Cela signifierait qu’aucun « arrangement » fiscal ou autre accommodement n’avantagera une activité de nature religieuse et qu’aucun salaire ne sera versé à une personne pour effectuer une activité religieuse (ex. : exit les aumôniers et conseillers spirituels salariés par l’État).

Finalement, au-delà des modalités formelles d’une véritable charte ou loi laïque, une ATTITUDE LAÏQUE DE L’ÉTAT devra, à la longue, faire en sorte que l’État cesse d’accorder aux églises d’immenses subventions pour maintenir à flot son gigantesque patrimoine immobilier. Une ATTITUDE LAÏQUE DE L’ÉTAT fera en sorte que l’abrutissant volet « culture religieuse » obligatoire de son curriculum scolaire sera rendu optionnel ou sera supprimé. Une ATTITUDE LAÏQUE DE L’ÉTAT forcera les facultés de théologie doctrinales à former des écoles privées sans que L’État ne se mêle de livrer des diplômes dans ce secteur. Une ATTITUDE LAÏQUE DE L’ÉTAT accordera à l’Association humaniste du Québec la même titularisation que l’église catholique pour mener une entreprise de célébration de mariages.