Rencontrez notre camarade Dagmar Gontard

par Août 25, 2014À propos de l'AHQ, Québec humaniste, Qui sommes-nous?0 commentaires

CLAUDE BRAUN

CLAUDE BRAUN

Administrateur et éditeur en chef du "Québec humaniste"

Claude Braun a été professeur de neurosciences cognitives à l'UQAM de nombreuses années. Retraité depuis peu, Il a publié nombres de documents de recherches sur le sujet. Il a été également éditeur du "Québec laïque"  et est depuis quelques années l'éditeur en chef  de notre revue "Québec humaniste" Il a également publié "Québec Athée" en 2010. Téléchargeable gratuitement en utilisant ce lien avec  les compliments de l'auteur.

NDLR : Cette rubrique poursuit une série limitée de présentations que nous allons faire de certains membres en règle de l’Association humaniste du Québec. Nos critères de sélection sont très subjectifs. Nous pensons à ceux et celles parmi nos membres qui ont une personnalité unique, qui ont vécu une vie intéressante, qui ont une présence marquée dans notre association. Au dernier numéro de Québec humaniste nous vous avons présenté notre camarade de longue date Roger Léger. Nous vous présentons ici une autre camarade notoire de longue date. Dagmar habite l’Ontario mais est néanmoins membre très active de l’AHQ. Elle participe aux forums de discussion et a contribué par des textes à Québec humaniste ainsi qu’au site internet de l’AHQ. Elle a aussi mené des campagnes juridiques fructueuses en Ontario pour faire respecter la laïcité. Comme beaucoup d’humanistes notoires et engagés, Dagmar est citoyenne du monde dans le sens riche de l’expression

Je viens d’un pays qui n’existe pas. Quand j’y suis née, il avait été annexé pour faire partie du Reich. Bien des années plus tard, la Tchécoslovaquie a éclaté, donnant naissance à la République tchèque et à la Slovaquie.

J’étais trop jeune pour comprendre la guerre. De cette époque, un souvenir reste gravé dans ma mémoire, celui de ma première révolte et de son écrasement dans l’œuf, par une tante pieuse. Voici : une des sœurs de mon père était une visiteuse assidue de ma famille. À jamais célibataire, elle aimait à répéter qu’elle était mariée à Jésus Christ. A-t-elle manqué la vocation de devenir nonne ? Je ne sais pas. Toujours est-il qu’elle avait jeté son dévolu sur moi, et cela dès ma naissance. Je devais apprendre, bien plus tard, que si je suis baptisée, cela a été sur son insistance. Dès ma plus tendre enfance elle m’avait prise sous son aile et les séances dominicales à l’église restent pour moi un souvenir déplaisant et douloureux. Elle m’y traînait, littéralement, me forçait à m’agenouiller à côté d’elle, joindre les mains et prier. S’ensuivait le tour du côté du bénitier et l’aspersion par l’eau bénite avant d’achever le calvaire par le baise-main au curé. Un jour je me suis révoltée. Le dimanche était là et l’inévitable tante venait de faire son apparition dans notre appartement. « Non, je ne veux pas aller! » criai-je. Mon père tendit une main protectrice vers moi et je me sentis presque sauvée. Mais c’eut été sous-estimer la religieuse manquée. Lancée dans une tirade moralisatrice, alternant douceur et menace, elle réussit à désarmer mon père. « Il faut que tu ailles avec ta tante, » souffla-t-il d’une voix lasse. Je n’en veux pas à mon père. J’appris, bien des années après sa mort, qu’il avait été un libre-penseur et probablement aussi un franc-maçon. Mais dans ces années bouleversées et bouleversantes de la guerre, il vivait sous un stress plus grand encore que d’autres de sa génération. Médecin, il devait quotidiennement lutter pour garder ses tuberculeux en vie. Le rationnement n’arrangeait pas les choses. La Gestapo continuellement aux aguets non plus. L’ambiance était irrespirable, les temps étaient dangereux.

La guerre à peine finie, le pays succomba à d’autres turbulences. L’Europe se divisait en deux blocs ennemis – l’Ouest pourri et réactionnaire d’une part et de l’autre, l’Est radieux de l’humanité progressiste. En 1948, à l’issue des « élections démocratiques », le communisme prenait le gouvernail en Tchécoslovaquie. Le silence fut imposé sur la mort de Jan Masaryk, le ministre des Affaires étrangères. S’était-il suicidé en sautant d’un troisième étage ? A-til été défenestré ? Chut ! On ne devait pas parler de ces choses-là. Les tabous s’accumulaient, la population carcérale grossissait à vue d’œil. Arthur London en parle dans son livre L’Aveu, mis sur l’écran par Costa Gavras.

Quand mon père mourut, prématurément, ma mère, prise dans le carcan des difficultés quotidiennes, me laissa livrée à moi-même. J’allais bientôt trouver une nouvelle famille dans l’organisation des pionniers. Les maisons de pionniers sortaient de terre comme des champignons après la pluie. Elles étaient accueillantes, on s’y sentait bien, on y était gai. On y dansait des danses folkloriques, on y chantait des chants révolutionnaires, on y écoutait des histoires héroïques des enfants soviétiques. Pavlik Morozov était à la une, ce garçon courageux qui avait dénoncé aux autorités ses parents koulaks. Un exemple à suivre, cela allait de soi.

Je finis par fonder une organisation de pionniers dans mon école et me lançai dans des reportages sur la marche victorieuse du communisme. Les cours devaient s’arrêter pendant mes laïus, lancés à travers les haut-parleurs dans les classes. Aucun des enseignants n’eût osé protester, il eut été épinglé « réactionnaire. » À la mort de Staline, une veillée funèbre fut organisée dans ma ville. J’avais été choisie comme porte-flambeau. Je devais parcourir la foule avec une torche et la déposer devant l’effigie du grand généralissime. Ai-je mal tenu la torche ? Je ne sais pas. Toujours est-il que pendant tout le trajet, la flamme léchait mon bras, mais pour rien au monde je ne l’eus laissé tomber, car je savais que tous les regards étaient braqués sur moi. Je réussis ma mission, in extremis. J’évitai la greffe de la peau, mais pendant des semaines, je portai mon bras en bandoulière en attendant que la plaie cicatrise. De telles stupidités étaient bien accueillies, célébrées et récompensées. Ma récompense à moi ? L’envoi dans un camp international. Cela faisait partie de la stratégie : on invitait les enfants de l’autre côté du Rideau de Fer à venir passer quelques semaines dans le paradis communiste. Les pionniers d’élite allaient éclairer les invités sur les avantages du communisme. Un jour, je me retrouvai donc en compagnie d’une trentaine de jeunes Belges. Et là, l’imprévu se produisit : au lieu de rallier les Occidentaux à la cause du communisme, je fus contaminée par leur virus. Et ce fut le début d’un pénible réveil. Au fil des ans, je me trouvai de plus en plus en porte à faux avec la doctrine du Parti. Ma ferveur révolutionnaire en prit un coup dans l’aile et le jour où j’allais m’inscrire à l’université, il me restait peu de choix – le latin et le grec à la faculté philosophique. Les candidats ne s’y bousculaient pas au portillon, alors que la faculté de médecine, dont je rêvais, était réservée à ceux issus de la classe ouvrière. Moi, j’étais issue de la bourgeoisie, tout simplement.

Pendant des années, je maintins le contact avec la Belgique, en particulier avec un garçon du camp, Christian. Nos lettres se suivaient à une cadence régulière. Grâce à elles, je découvrais un univers très différent du mien et je trouvais le courage de remettre en question le dogmatisme qui m’avait tenue prisonnière dans son carcan. En 1958, la famille de Christian m’invita à l’Expo de Bruxelles. Cette invitation vint comme un coup de massue, car je dus me rendre à l’évidence que, malgré toutes ces années de correspondance, j’avais, moi, une idée de la liberté qui régnait en Occident alors que, de l’autre côté, eux ils n’avaient toujours pas compris que cette liberté n’existait pas dans les pays de l’Est. On ne pouvait pas voyager, on ne sortait pas de ces pays-là.

Une couple d’années plus tard, Christian vint me rendre visite. Nous marchâmes dans les rues de Prague, côte à côte, comme nous l’avions fait des années auparavant. Et tout semblait comme si c’était la veille. Tout était si simple, si naturel. Christian parti, je déposai ma demande d’autorisation de mariage. Je savais que c’était fou, insensé. Je le fis quand même. Et s’ensuivirent des années de batailles kafkaïennes. Mes demandes répétées restaient lettre morte. Je demandai une entrevue avec le Président de la République. Je ne réussis pas à aller plus loin que son secrétaire, qui me rappela à mon devoir de gratitude envers mon pays et la classe ouvrière, qui me permirent de faire des études. Il me conseilla vivement d’abandonner l’idée de quitter le pays.

En Belgique, la famille de Christian ne restait pas inactive. Son père faisait appel à ses camarades-résistants durant la guerre et aussi aux membres du parti communiste. Chaque fois qu’une personnalité s’envolait vers Prague, elle était chargée de s’enquérir sur mon sort. La mère de Christian s’adressa à la Reine Élisabeth. La vieille dame était bien connue pour ses idées fortement ancrées à gauche. Elle était une habituée des congrès internationaux, organisés par les pays de l’Est et elle y comptait de nombreux amis, au grand dam de l’aristocratie belge d’ailleurs.

Ce fut cette voie royale qui ouvrit une brèche. Pendant les mois qui s’ensuivirent, les autorités tchécoslovaques s’employèrent à échafauder un réseau de prétextes pour justifier leur refus d’acquiescer à ma demande. On le démantelait de part et d’autre de la frontière. Le jour du départ, j’emportais une valise avec quelques vêtements, quelques objets personnels. J’avais dû renoncer à tous mes biens, à mon héritage et à ma nationalité.

Quant à ma nouvelle famille, je n’eus pu tomber mieux. Mon beau-père était un farouche bouffeur de curés. Il aimait répéter que jamais il ne mettrait le pied dans une église, pas même pour l’enterrement de son meilleur ami. À ce principe, jamais il ne dérogea. Par ailleurs, c’était un homme d’une grande rigueur morale et d’une fidélité à toute épreuve. Ayant été exclu du parti communiste pendant les années de la chasse aux prétendus trotskistes, il continua à garder l’idéal communiste tout chaud près de son cœur. Il en parlait avec des envolées lyriques, alors que moi je parlais de l’application du communisme sur le terrain. Nous eûmes souvent des débats passionnés et passionnants. Rarement nous fûmes sur la même longueur d’onde. Quant à ma belle-mère, c’était une femme toute en légèreté et douceur, dotée d’une grande propension à l’humour. Son éducation religieuse avait été faite dans un couvent, elle devait aux nonnes d’être vaccinée à vie contre tout ce qui relevait du bon papa au ciel. Toujours de bonne humeur, elle voyait la vie en rose. Enfin, quand j’ai trouvé du travail auprès de la société d’aviation, SABENA, notre vie à nous quatre était en rose. Oui, nous étions heureux.

Cependant, Christian et moi n’allions pas rester en Belgique. Jeune médecin, mon époux se sentait à l’étroit dans le petit pays. Il n’avait pas envie de se lancer dans une carrière universitaire et, par ailleurs, ouvrir un cabinet privé ne lui souriait guère. Après avoir visité l’Afrique du Nord, nous jetâmes notre dévolu sur le Maroc. Nous découvrîmes un pays fabuleux ainsi que la merveilleuse hospitalité arabe. Sachant que le sucre était une denrée chère, nous fûmes émus chaque fois qu’on nous offrait un verre de thé à la menthe, sous une tente berbère. Lors du mois de ramadan, il n’était pas rare d’entendre frapper à notre porte, le soir, une fois le jeûne rompu. C’étaient les membres de la famille de quelque malade qui nous apportaient un plat succulent pour participer à la fête. Certes, le ramadan causa bien des soucis à mon époux car ses malades tuberculeux refusaient de manger du lever au coucher du soleil. Le personnel de l’hôpital vint au secours de leur médecin. Les passages du coran qui indiquent que les malades, les vieillards, les enfants, les femmes enceintes et les voyageurs sont dispensés du jeûne étaient affichés aux murs de l’hôpital et le personnel infirmier expliquait aux malades analphabètes leur contenu. De mon côté, je me constituai un groupe d’amies, pour la plupart des enseignantes. Elles m’apprenaient l’arabe dialectale et m’emmenaient au bain maure. Un lieu propice pour connaître les arcanes de la vie sociale du pays. En revanche, j’organisais des soirées de lecture chez moi. Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir eut beaucoup de succès auprès de mes amies.

Certes, on ne songerait pas à faire des choses pareilles au Maroc aujourd’hui alors que l’islamisme étend ses tentacules sur ce pays. Mais de notre temps, on pouvait y respirer librement. Notre vie s’écoulait paisiblement. Je suivais des cours par correspondance, en arabe classique et en anglais, car je songeais à m’orienter vers l’enseignement.

Mais vint le jour où tout bascula. Un poste de pneumologue devint vacant au lointain Burundi, l’ancienne colonie belge. Le pays bénéficiait de la coopération de la Belgique. Christian allait-il accepter ? Nous hésitâmes à quitter le pays de Cocagne. Mais nous étions encore jeunes et nos deux garçons en bas âge et s’il fallait tâter encore une expérience. C’était le moment.

Nous atterrîmes à Bujumbura en 1970. Et ce fut comme une douche froide. La mentalité burundaise était à l’opposé de la généreuse ouverture arabe. Il y avait aussi une sorte de malaise diffus dans l’air. Un coopérant belge, depuis de longues années au pays, nous mit en garde : « On est ici comme sur un volcan, disait-il, à tout moment il peut exploser. » L’éruption se produisit en 1972. Mais qui parle du génocide burundais ? Il n’y avait qu’une centaine de milliers de morts (sic), dix fois moins qu’au Rwanda, en 1994. En atrocités, les deux se valent. Le plus dur, pour nous, les expatriés, fut notre impuissance. Cela et aussi la fatalité des Burundais. Un soir, je résolus de parler à notre veilleur de nuit. « Matyas, vous devriez partir. Ramassez votre famille, allez-vous-en au Zaïre. » « Madame, que ferais-je si loin de chez moi ? Mais si Mungu (dieu) ne le veut pas, personne ne pourra me faire du mal. » Quelques jours après cette conversation, Matyas ne se présenta pas au travail. Nous sûmes que nous ne le reverrions plus jamais.

Au bout de quatre mois, les choses commencèrent à s’apaiser. Le pays continua à être toujours pauvre et, à l’hôpital, le manque de médicaments à être chronique. Mais nous découvrîmes une source d’approvisionnement… dans les missions. Le pays – avec l’autre ancienne colonie belge, le Rwanda – comptait parmi les plus christianisés d’Afrique. Des missions, il en était truffé. Via leur réseau de charité, ces missions possédaient ce qui faisait défaut à l’hôpital. Alors souvent, le week-end venu, nous embarquions les enfants et mettions le cap sur quelque mission à l’intérieur du pays. Nous avions nos préférées, certes, celles où les pères étaient bons vivants, savaient mijoter des plats succulents et confectionner une excellente liqueur d’ananas. Nous étions toujours bien reçus, mais surtout, surtout ! nous repartions la voiture chargée de médicaments.

La vie s’écoulait, paisiblement. Pendant les congés, nous parcourions les pays voisins – Zaïre, Ouganda, Tanzanie, Kenya, Zambie. Parcs nationaux, animaux sauvages broutant à perte de vue.

Vint le jour où tout bascula. Le deuil frappa à ma porte. Christian était mort. Qu’allais-je faire ? Rentrer en Belgique ? La chance me sourit : la compagnie pétrolière, FINA/BP cherchait à remplacer une employée récemment décédée. J’obtins le poste. S’ensuivirent des mois pénibles. À part la direction, tout le personnel était africain. J’étais la seule Européenne parmi mes collègues. Ils me détestaient. Je ne pouvais pas les blâmer, mais j’avais besoin du gagne-pain. C’était à moi de faire tout mon possible pour rompre la glace. Au bout d’une année, elle commença à fondre et je commençai à me sentir acceptée. Je m’achetai une maison et obtins le statut de résidente permanente. Le Burundi devint mon pays, je croyais y rester toute ma vie.

Puis un jour, une lettre vint du lointain Canada. D’une ancienne connaissance. Un garçon avec qui j’avais partagé des cours de langue et quelques randonnées en kayak, jadis, dans mon pays d’origine. Après l’invasion soviétique de 1968, il avait émigré au Canada. Il était divorcé, moi j’étais veuve. Allions-nous unir nos vies ? J’avoue que, de mon côté, la bataille entre oui et non, fut âpre, mais je finis par opter pour oui. Le jour où je remettais ma lettre de démission à mon patron, il me regarda, incrédule : « Avez-vous bien réfléchi, dit-il, une situation comme vous avez ici, vous n’en trouverez plus jamais dans votre vie. » Il avait raison, je sais, mais ma décision était prise.

En ces années mi-quatre-vingt, je découvris en Toronto une ville fort intéressante. Très verte, grâce à ses parcs et ses ravines. Très cosmopolite aussi. Et bouillonnante d’activités. Après vingt années d’Afrique, je renouais avec la civilisation occidentale.

Je m’inscrivis en traduction, à l’Université de York et comme ces années quatre-vingt étaient bénies pour le français – les fonctionnaires ontariens étaient censés être bilingues, et s’ils ne l’étaient pas, devaient se mettre à étudier cette langue – je donnais, parallèlement, des cours de français dans différents ministères et à la législature ontarienne. En arrivant à Toronto, je découvris aussi l’existence de la jeune société Dying With Dignity. Fille de médecin et femme de médecin, les questions de bioéthique faisaient toujours partie de mon univers. Je devins membre du DWD et, peu après, membre de son comité. Ce fut au bureau de cette association que la directrice exécutive me tendit un magazine. « Tiens, cela vient d’arriver, dit-elle. Jette un coup d’œil là-dessus et dis-moi ce que tu en penses. » Le magazine que je tenais en mains était Humanist in Canada. Ce fut donc par le biais de la DWD que je découvris l’humanisme. Ce fait n’est pas sans intérêt. En effet, en 2005, au Québec, l’Association humaniste du Québec et la société Mourir dans la Dignité vinrent au monde main dans la main, s’appuyant l’une sur l’autre.

L’humanisme donc, ce mouvement intellectuel visant l’épanouissement de l’Homme en encourageant son appétit critique de savoir. L’humanisme libérant l’esprit de l’Homme du carcan théologique qui l’emprisonne depuis des millénaires. Le premier principe de la pensée humaniste c’est justement le rejet de croyances basées sur des dogmes et sur des révélations divines. C’est le rejet catégorique de tout recourt au surnaturel. L’esprit libre, les humanistes peuvent appréhender toutes les questions entourant la vie. C’est ainsi, sans la moindre entrave, que les humanistes se sentent à l’aise en bioéthique. C’est à l’Homme d’y prendre des décisions rationnelles et non point à une puissance surnaturelle d’y imposer ses dictats. Rien d’étonnant donc que le fondateur et le premier président de la Humanist Association of Canada fut docteur Henry Morgentaler, le courageux défenseur du droit des femmes à contrôler leur fertilité comme elles l’entendent. Rien d’étonnant, non plus, que la présidente du Population Institute Canada, qui se penche sur la surpopulation, est une humaniste de longue date, Madeline Weld. L’encouragement à la pensée critique mène les humanistes à la lucidité. Certes, l’Homme est spécial et il est unique, mais les autres espèces vivantes le sont de même.

Les humanistes savent que l’être humain fait partie intégrante de la nature. C’est le respect pour la Vie en général qui met l’humanisme à mille lieues de la doctrine religieuse. L’idée que le dieu aurait donné à l’Homme le pouvoir illimité sur les eaux, les terres et les animaux est pour les humanistes inacceptable.

Voici ce que l’humanisme représente pour moi – une philosophie libératrice, courageuse et enrichissante.

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