Sexe et sécularité
Michèle Singer
Michèle Singer est directrice d’école retraitée, membre du bureau de la fédération du Val d’Oise de la Libre Pensée. Elle participe à la revue l’Idée Libre. Elle est secrétaire de l’Association des amis de Maria Deraismes, cette grande féministe libre-penseuse. Michèle Singer milite pour la défense des droits des femmes sur diverses questions notamment la défense de la santé des femmes et la défense de la gynécologie médicale.
Nous vivons dans un monde en crise ; dans les pays les plus riches, les acquis sociaux progressistes et les acquis de civilisation sont en recul. Dans le même temps les inégalités sociales sont de plus en plus criantes entre les pauvres et les riches, que ce soit au niveau international mais également au sein même des nations.
Dans ce contexte de crise économique, politique et sociale, la situation des plus faibles s’aggrave. A ce titre, les femmes subissent de plein fouet les régressions, les reculs de liberté, l’exploitation et la pauvreté.
Au niveau mondial, les femmes représentent 70 % des 1.2 milliard d’êtres humains qui vivent avec moins de 1 $ par jour. En France, bien que représentant 47% des salariés, celles-ci touchent des salaires jusqu’à 27% inférieurs à ceux des hommes, et des retraites inférieures de 42%. Elles sont les plus exposées aux temps partiels, aux contrats précaires et à la pauvreté. Elles se voient souvent exclues des postes de direction ou des lieux de prise de décision.
A cette situation économique catastrophique s’ajoutent les mauvais traitements et les agressions sexuelles ; on estime qu’une femme sur trois, dans le monde, a déjà été violée, battue ou victime de mauvais traitements au moins une fois dans sa vie.
Les femmes se voient, très souvent, interdire l’exercice des libertés fondamentales ; elles ne disposent bien souvent ni de leur corps, ni de leur liberté de conscience. Même dans les pays où des acquis démocratiques et progressistes ont permis aux femmes de s’émanciper, des menaces pèsent. Ainsi en France, la gynécologie médicale tend à disparaitre, la contraception est de plus en plus menacée, les budgets alloués aux centres de Planning Familial diminuent, et les centres IVG ferment les uns après les autres, remettant en cause le droit à la maîtrise de la maternité. Loin d’être atteint, l’objectif de l’égalité entre les hommes et les femmes semble reculer, au même titre que les acquis sociaux et démocratiques.
Les hommes et les femmes sont-ils égaux ou inégaux ?
Les humanistes, les libres penseurs, sont par principe pour l’égalité des droits, indépendamment des caractéristiques de chacun, en particulier du sexe. Les femmes doivent donc avoir les mêmes droits que les hommes, et nous nous battons pour cela. Cela n’a rien à voir avec le débat sur l’égalité en soi, qui n’a d’ailleurs pas grand sens. Les hommes ne sont pas égaux entre eux. Certains sont grands, d’autres petits, certains sont habiles pour courir ou pour peindre, d’autres moins. Il y a là un mélange entre l’héritage génétique de chacun, ses données morphologiques et biologiques personnelles, et son histoire propre en termes d’éducation et d’influence de l’environnement. Ceci est vrai aussi si on essaie de comparer les hommes et les femmes. Les différences génétiques, biologiques et hormonales existent, résultat de l’histoire de l’Humanité. Il y a aussi souvent des différences d’environnement social et culturel, projection de l’organisation des sociétés. Au-delà de toutes différences, c’est bien l’égalité des droits qui doit être l’objectif.
Selon les religions, le sexe détermine la place dans la société
Malgré les recherches scientifiques, des théories archaïques et réactionnaires soutiennent, tout de même, que les femmes sont inférieures aux hommes et/ou que leur identité et leur rôle dans la société sont déterminés par leur sexe. Ces différences sexuelles justifieraient des différences de droits et de devoirs. Pour ces « penseurs » les comportements et les rôles des hommes et des femmes seraient déterminés par la nature et par la divine volonté d’un créateur.
Ainsi, les caractéristiques physiques des individus détermineraient des rôles différents dans la société. Les individus seraient alors prédestinés à occuper tel rôle social, professionnel ou politique selon que leur sexe soit masculin ou féminin.
Ce modèle inégalitaire de domination d’un sexe par l’autre est un modèle largement diffusé par les religions monothéistes. Le Coran ou la Bible (ancien et nouveau testaments) donnent autorité à Dieu sur l’homme et à l’homme sur la femme. La Bible contient des dizaines de prescriptions et d’interdits concernant les femmes. Il est notamment écrit dans la Lettre de Paul aux Éphésiens (5, 22,23) « Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Église ». Cette orientation sexiste persiste jusque dans des prises de positions récentes des différentes religions du livre. Jean-Paul II, dans l’encyclique « Mulieris dignitate », affirmait en 1988 : « même la juste opposition de la femme face à ce qu’expriment les paroles bibliques « lui dominera sur toi » (Gn 3, 16) ne peut sous aucun prétexte conduire à « masculiniser » les femmes. La femme ne peut – au nom de sa libération de la « domination » de l’homme – tendre à s’approprier les caractéristiques masculines, au détriment de sa propre « originalité » féminine. Il existe une crainte fondée qu’en agissant ainsi la femme ne « s’épanouira » pas mais pourrait au contraire déformer et perdre ce qui constitue sa richesse essentielle. (…). La femme – comme l’homme aussi, du reste – doit donc envisager son épanouissement personnel, sa dignité et sa vocation, en fonction de ses ressources, selon la richesse de la féminité qu’elle a reçu le jour de la création et dont elle hérite comme une expression de l’« image et ressemblance de Dieu» qui lui est particulière. »
Il résumait alors la « prédestination » de la femme par sa vocation sponsale; à être soit épouse du Christ soit l’épouse d’un homme (avec maternité). Cette vocation se résumant selon l’Église catholique au « don de soi ».
En 1995, dans une autre encyclique, « Evangelium vitae », l’Eglise condamnait également la contraception, le droit à l’IVG, le viol ou l’homosexualité. Les homosexuels étant en quelque sorte des individus qui transgressent la prédestination sexuelle développée par les religions.
Malgré des prétendues adaptations à la société moderne, il apparait que les religions du texte continuent de combattre le droit pour chaque individu de disposer de son corps et de sa conscience. Cette position liberticide inclut notamment des interdits liés au sexe, à la sexualité, mais aussi l’obligation pour l’individu d’adopter un comportement et un rôle conformes à une supposée détermination physique.
Chaque grande religion édicte ainsi des prescriptions dans le but de contrôler les corps et les consciences des individus, particulièrement des femmes. Interdits vestimentaires, alimentaires, sexuels et ségrégation entre les sexes… les grandes religions juives, musulmanes et chrétiennes souhaitent régenter la vie publique et même la vie privée de tous. Ces religions, toutes patriarcales, insistent particulièrement sur le statut des femmes, enjeu de la recléricalisation de la société.
Interdiction de la maternité maîtrisée, du droit à l’IVG, interdictions vestimentaires, les religions représentent un obstacle majeur au droit de disposer de son corps et de sa conscience. Elles veulent imposer des comportements et des tenues vestimentaires différents selon le sexe ; ainsi, des tenues autorisées pour les hommes seraient indignes des femmes. Ce modèle patriarcal est diffusé par les religions dans toutes les sphères de la société et se retrouve sous diverses formes dans les médias, dans la mode, dans le monde professionnel. Le statut, le comportement et le corps de la femme semblent ainsi appartenir à toute la société ; une femme ne devrait pas séduire autant qu’un homme, elle ne devrait pas montrer son corps librement, elle ne devrait pas être trop entreprenante, elle ne devrait pas prendre trop de responsabilités sans quoi elle ne serait plus féminine… Son corps ne pourrait être dévoilé que s’il rentre dans les canons de beauté (véritables diktats imposés aux femmes) et ce dans un but mercantile. Les femmes deviennent ainsi un enjeu de la transmission des idéologies religieuses, au service du système capitaliste.
Même sans parler des situations extrêmes vécues dans certaines communautés religieuses, on constate, partout, que les femmes se voient assigner des modèles et des rôles à suivre. Dans la Bible, les femmes sont ou prostituées ou mères. Les femmes sont souvent présentées comme des tentatrices, comme Eve responsable du péché originel. Cette conception se retrouve dans nos sociétés encore aujourd’hui. Dans certaines communautés chrétiennes, juives ou musulmanes, on prétend protéger les femmes en leur demandant de se cacher. La culpabilité des éventuelles agressions sexuelles est ainsi rejetée sur les victimes. Ces codes vestimentaires sont le fait de doctrines dictées par des hommes incapables de gérer leur sexualité dans un système de pensée religieuse obsédée par le sexe. Les tenues des religieuses, les voiles, les interdictions vestimentaires mais aussi les diktats de beauté imposés aux femmes sont les conséquences d’idéologies religieuses prônant le contrôle des corps et des consciences des hommes et surtout des femmes mais prônant aussi l’infériorité de celles-ci.
Cet état de fait constitue une situation d’infériorisation des femmes, confortée par le système économique dans lequel nous vivons. Notre modèle économique favorise en effet la division du travail, la concurrence et la division des êtres humains entre eux.
Égalité ou discrimination positive ?
Aujourd’hui, tout le monde se déclare préoccupé par la situation des femmes mais l’enfer est pavé de bonnes intentions ! Ici, on les « habille » d’un voile pour les protéger et on leur interdit de travailler pour les mêmes raisons ; là, on rédige une encyclique à leur gloire, on les encense mais on justifie l’inégalité et on les cantonne dans le don de soi…
A chaque fois, on justifie l’inégalité des droits et des devoirs par les différences physiques entre les hommes et les femmes… Les libres penseurs et les démocrates réfutent ce modèle et affirment que chaque individu doit pouvoir disposer de son corps et de sa conscience quels que soient son apparence, son sexe, sa sexualité, ses opinions et ses croyances. Aucune différence réelle ou supposée ne doit et ne peut justifier une inégalité des droits et des devoirs.
Admettre la moindre différence des droits, c’est admettre la supériorité d’individus sur d’autres, c’est établir une hiérarchie entre les êtres humains, les diviser et finalement menacer les libertés de tous. Nous affirmons que les êtres humains veulent vivre en paix, libres et égaux. Aussi nous rejetons toute forme de discrimination et toute forme de communautarisme.
Accorder des droits et des devoirs différents selon des appartenances à des prétendues communautés ethniques, religieuses, sexuelles… etc… revient à compartimenter les êtres humains dans des communautés dont ils ne peuvent plus sortir. Les individus disposeraient ainsi de droits et de devoirs déterminés par leurs appartenances à telle ou telle communauté. Ce système empêcherait l’individu de disposer de son corps et de sa conscience à égalité avec tous les êtres humains. Tenu de se comporter en accord avec ses « appartenances », sa liberté serait fortement réduite.
Prétextant réduire ou atténuer des inégalités, certains veulent mettre en place des discriminations dites positives. Ainsi, pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes, des États comme la France ont mis en place des quotas en politique. Non seulement, la situation des femmes n’a pas progressé en France, non seulement les inégalités persistent mais en plus cette politique de discrimination dite positive (parité) entérine l’inégalité entre les sexes, discrédite les femmes, jette un doute sur leurs capacités et sert d’obstacle pour lutter contre les vraies racines de l’inégalité.
L’existence de cette loi sur la parité constitue un échec et une hypocrisie. Si les femmes représentent 48% des membres siégeant dans les conseils municipaux, les choses se dégradent quand les responsabilités politiques sont plus importantes : elles ne représentent plus que 18.5 % des élus à l’assemblée nationale.
Les défenseurs de cette loi affirment vouloir forcer les choses pour démontrer que les femmes peuvent gouverner tout autant que les hommes, mais aussi pour changer les mentalités en aidant les hommes et les femmes à percevoir les choses autrement, en mettant en avant des femmes politiques. Si les intentions paraissent bonnes, la méthode est des plus douteuses. Cette politique des quotas et des places réservées sous-entend une situation de handicap accentuant par la même occasion le sentiment d’une moindre capacité pour les femmes à accéder aux plus hautes responsabilités.
Ce n’est d’ailleurs pas très valorisant pour une femme de se dire qu’elle doit sa place à son sexe plutôt qu’à son mérite. Les qualités d’une femme tiendraient plutôt à ses qualités physiques qu’à ses compétences ?
Pire, la loi sur la parité a servi d’écran de fumée… En instituant cette loi, on a fait mine de régler le problème de l’inégalité des droits sans aborder les questions les plus cruciales comme les inégalités liées aux salaires et aux pensions de retraites. Dans ce dernier cas, l’écart entre les hommes et les femmes s’est même accentué lors de la dernière contre-réforme des retraites. Les questions du travail des femmes, du temps partiel, des discriminations au travail, des rémunérations ne sont pas abordées alors qu’elles sont pourtant déterminantes.
On ne peut combattre les discriminations en les gravant dans la loi. On ne peut résoudre les inégalités par l’inégalité de droit. Toute politique dite de discrimination positive fait mine de soigner les causes de la maladie alors qu’elle ne traite péniblement qu’un symptôme. Mieux vaut réfléchir sur les origines des inégalités plutôt que d’appliquer des solutions qui aggravent les discriminations et en masquent les vraies racines
Le combat des humanistes et des libres penseurs pour le droit de disposer de son corps et de sa conscience.
La démocratie est un système politique ou des élus exercent un mandat au nom de leurs concitoyens. Les représentants élus du peuple dirigent un État ou une collectivité, font des choix politiques et économiques qui déterminent la vie de leurs concitoyens. Aussi les électeurs choisissent leurs élus au nom de valeurs qu’ils défendent, selon des choix économiques ou politiques qu’ils jugent préférables et au nom d’une certaine orientation politique.
Au gré des situations politiques, des candidats, des idées défendues, des bilans des élus, les électeurs peuvent changer d’avis, sanctionner des élus, choisir d’autres candidats, changer d’opinions…etc…
Qu’en serait-il si les assemblées élues devaient être déterminées par des quotas qui représenteraient les « minorités » ? Vote-t-on pour des idées et des orientations politiques ou bien vote-t-on pour des gens selon leur sexe, leur religion, leurs origines ?
La démocratie implique l’égalité des droits et des devoirs… un candidat à un poste ne peut être reçu que parce qu’il mérite cette place et ce quels que soit son sexe, ses options philosophiques, sa couleur… etc… ; la démocratie ne peut être une accumulation de communautés. Les intérêts des femmes seraient-ils mieux défendus, en France, si Madame Christine Boutin, consulteur au conseil pontifical pour la famille, opposée à l’ivg, militante pour l’apport judéo chrétien dans la société, était appelée aux plus hautes responsabilités ? Les hommes seraient ils oppressés si la majorité des élus étaient des femmes ?
La démocratie implique que nous élisions des élus au nom de leurs programmes politiques et économiques et non pour leur couleur, leur sexe ou leur orientation sexuelle. En matière d’égalité des sexes, il ne s’agit pas d’un combat des femmes contre les hommes. Non, il s’agit de la lutte multiséculaire des progressistes hommes ou femmes, contre les réactionnaires, hommes ou femmes. Il s’agit de combattre partout pour l’égalité face à des conceptions qui imposent les inégalités et l’obscurantisme.
La laïcité et la lutte contre les dogmes religieux
Partout où des inégalités se produisent, les humanistes et les libres penseurs doivent réagir et promouvoir l’égalité de tous. Cela suppose l’opposition à toute doctrine inégalitaire et à tout préjugé discriminatoire. Se battre pour l’égalité des hommes et des femmes, c’est combattre les dogmes et les positions liberticides des religions qui justifient l’oppression des uns par les autres, et qui entravent la liberté de tout individu de disposer de son corps et de sa conscience.
Combattre pour la liberté et l’égalité de tous, c’est se battre partout pour que ces puissances religieuses soient exclues des prises de décisions politiques. Le combat pour l’égalité des droits des hommes et des femmes est intrinsèquement lié au combat pour la séparation des Églises et des États. Il ne peut y avoir d’égalité quand des forces inégalitaires et réactionnaires imposent leur point de vue à l’ensemble de la société.
Combattre les inégalités quelles qu’elles soient, c’est combattre la plus grande de toutes.
Alors qu’une immense majorité travaille comme salarié ou du moins tente de trouver un travail contre un salaire, une minorité détient les entreprises, les banques et les finances du monde. Les inégalités sociales constituent les inégalités les plus criantes, elles sont la source de toutes les inégalités. On le voit dans l’Histoire ; quand le niveau de vie d’une population augmente, les religions et les superstitions reculent, les conditions de vie des hommes et des femmes y progressent fortement. Les conditions sociales déterminent les modes de pensée.
Les dirigeants de ce monde n’ont aucun intérêt à perdre leurs nombreux avantages et de fait ne souhaitent pas vivre à égalité avec le reste de l’humanité. Pour ne pas être renversés, ils doivent canaliser et soumettre une bonne partie de l’humanité. Les religions et le communautarisme (souvent liés) trouvent leurs origines dans cette domination d’une minorité de puissants sur une large majorité de dominés.
De la misère sociale et économique, de l’ignorance et de la peur du lendemain naissent des systèmes de pensée réactionnaires qui justifient les inégalités sociales, sexuelles et même parfois « raciales ». C’est pour cela que les dominants utilisent les religions pour contrôler les populations.
En 1801, Napoléon signait un concordat avec l’Église catholique et déclarait alors : « comment avoir de l’ordre dans un État sans religion ? (…) la société ne peut exister dans un État sans une religion. La société ne peut exister sans l’inégalité des fortunes, et l’inégalité des fortunes ne peut exister sans la religion. Quand un homme meurt de faim à côté d’un autre qui regorge, il lui est impossible d’accéder à cette différence s’il n’y a pas là une autorité qui lui dise « Dieu le veut ainsi, il faut qu’il y ait des pauvres et des riches dans le monde ; mais ensuite et pendant l’éternité le partage sera fait autrement. », il ajoute : « C’est en me faisant catholique que j’ai fini la guerre de Vendée, en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte, en me faisant ultramontain que j’ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple de Juifs, je rétablirais le Temple de Salomon ».
Tout comme la lutte contre les religions, la lutte contre toute forme de discrimination doit être comprise et intégrée dans la lutte contre un système où une minorité prétend diriger une majorité et cela dans des conditions sociales, économiques et politiques inégalitaires.
Un des moyens dont disposent ces puissants consiste en effet à diviser les peuples en communautés. La conscience d’appartenir à une seule classe aux intérêts communs est occultée au profit d’une pseudo-appartenance à une communauté ethnique, religieuse, sexuelle ou autre. Pire, les revendications communautaires, les inégalités entre diverses communautés divisent les peuples et entrainent parfois des conflits entre ces communautés.
Des lors, si des individus sont discriminés pour leur sexe, leur religion, leur orientation sexuelle, leurs origines… il convient de combattre pour l’égalité des droits tout en combattant l’origine profonde de toute inégalité ; c’est-à-dire l’inégalité des classes. Il revient ainsi aux démocrates que nous sommes de lutter contre toutes les discriminations, tout en aidant à la compréhension par tous les opprimés que leur émancipation totale n’est possible qu’en abolissant un système économique basé sur l’inégalité et vivant grâce aux discriminations.
La propagande contre les discriminations des femmes, pour l’égalité de tous, apparait nécessaire et légitime mais vaine si elle ne fait pas le lien avec cette lutte économique.
De même, le combat pour l’émancipation politique et économique impose la compréhension et le soutien à tous ceux et toutes celles qui subissent l’oppression et les discriminations. Nous devons agir sur tous les plans, de façon théorique mais aussi de façon pratique.
En conclusion, il ressort la nécessité pour nous de combattre toute forme de discrimination en mettant en avant les principes d’égalité, de liberté et de laïcité tout en expliquant que l’émancipation totale de l’Humanité est impossible tant que subsiste la plus grande des inégalités: la domination d’une classe sur une autre. Cette injustice est la mère de toutes les autres et toutes nos luttes émancipatrices doivent être intégrées à la lutte contre l’exploitation économique.
Pour finir je citerai Victor Hugo qui prononçait cette phrase célèbre aux funérailles de Georges Sand : « Qui a sa part du fardeau, doit avoir sa part de droits ».
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