Pierre Joncas proposera d’abord une analyse des rapports entre la liberté de conscience et la liberté de religion. Il cherchera à montrer que la première doit jouir de la préséance de la seconde. Il examinera ensuite le problème de l’autorité des chefs religieux sur les fidèles. Il conclura que chaque fidèle est seul détenteur de sa liberté religieuse, que le chef religieux ne doit jamais disposer du pouvoir de le contraindre d’accepter des dogmes ou de se soumettre à des commandements incompatibles avec les exigences de sa conscience.

Il évoquera ensuite le progrès grâce à l’initiative, à partir des années 1960, du Mouvement laïque de langue française (MLF) de l’acceptation au Québec du principe de la laïcité des institutions étatiques, et la transformation du Québec, imputable à l’immigration, de société à forte prédominance catholique à société multiconfessionnelle. Les raisons de principe mises de l’avant et défendues par le MLF et l’évolution démographique vers la diversité confessionnelle ont rendu plus urgentes que jamais la reconnaissance du principe de la laïcité des institutions étatiques. Ces raisons et ces circonstances justifient amplement l’adoption de la loi 21 sur la laïcité de l’État et l’invocation des dispositions dérogatoires des chartes pour l’immuniser contre d’éventuelles contestations devant les tribunaux. Les critiques de la loi, soutient-il, sont mal éclairées et injustes.

Compte tenu des éléments irrationnels de la nature humaine, du fait que, « le cœur [ayant] ses raisons que la raison ne connaît point », les religions charrient un lourd bagage émotif, compte tenu aussi du fait que des extrémistes ont de plus en plus recours à la violence pour riposter contre les attaques à l’endroit de leurs symboles religieux, il met en garde contre l’exercice irresponsable de la liberté d’expression, mais sans contester la légitimité de critiques raisonnées et respectueuses de croyances (dogmes, morale, rites, etc.). Pour illustrer, il évoque la tragédie, en janvier 2015, de l’assaut contre les locaux de Charlie Hebdo et ailleurs.

Enfin, et pour souligner l’importance qu’il attache à l’exercice responsable de la liberté d’expression, il évoque le procès de l’« humoriste » Mike Ward pour ses moqueries, en spectacle, du jeune Jérémy Gabriel.

Bref, au cœur de ses propos est la conviction de Pierre Joncas que l’exercice de toute liberté est accompagné de responsabilités.

Formé au Collège Stanislas de Montréal et à la Faculté des Sciences sociales de l’Université Laval, Pierre Joncas a fait carrière dans la fonction publique fédérale. Vivant à Montréal, il fait bon usage de sa retraite, cultivant les délices de l’amitié ainsi que les plaisirs de la réflexion, de la lecture et de l’écriture. Il a collaboré à diverses revues, dont Cité Libre, Combats, Inroads et Possibles. Il est l’auteur de Une réconciliation durable est-elle à la portée du Canada? et de Les accommodements raisonnables: entre Hérouxville et Outremont. La liberté de religion dans un État de droit, tous deux publiés par les Presses de l’Université Laval.

Si vous avez un compte Paypal, utiisez le bouton jaune, sinon utilisez le bouton noir « Débit ou crédit ».

IMPORTANT : Vous aimeriez venir avec une personne qui n’a pas reçu cette invitation ? Veuillez nous fournir son nom et son adresse courriel pour nous permettre de lui en faire parvenir une. Vous pouvez devenir membre sur place (25 $ par an) ou par Paypal sur notre site web.

Au plaisir de vous y rencontrer,

Michel Virard, coordinateur ciné-club et conférences

L’AHQ fonctionne uniquement avec des bénévoles et tout l’argent recueilli va à la programmation de conférences, de ciné-clubs et de publications humanistes. Un don, même minime, est la preuve indiscutable que vous appréciez ce que nous faisons et nous encourage non seulement à continuer mais à concevoir de nouvelles façons de rejoindre nos amis humanistes.

(Notez que l’AHQ émet des reçus de charité pour les dons dont la somme annuelle égale ou dépasse 35 $)