
La Deuxième Guerre mondiale (2GM) est sans doute l’événement le plus important et certainement le plus meurtrier de l’existence humaine. Sans compter que les historiens du futur réuniront sans doute les deux grandes guerres en une seule qui se sera déroulée en deux épisodes entrecoupés de vingt ans de paix relative.
En tant que phénomène, la 2GM a été amplement étudiée sous plusieurs aspects, mais ce n’est que récemment que la culture populaire, les films, les séries et les romans se sont penchés sur le côté allemand de la guerre. Auparavant, les Allemands avaient tous été peints de la même couleur. « Avec le même pinceau » comme le disent les anglophones. Et ce pinceau relevait davantage de la caricature que d’un souci réel de propager la vérité. Les Allemands étaient des figurants dans l’histoire de quelqu’un d’autre.
Une des raisons de ce traitement est qu’ils sont en grande partie responsables de la 2GM qu’ils ont commencée avec Stalin et les Japonais. À creuser un peu plus profondément, cependant, les historiens—dont c’est le travail de creuser et de poser des questions—nous expliquent que les conditions hargneuses et démontrablement injustes imposées aux Allemands via le Traité de Versailles, en 1919 y sont pour beaucoup dans la montée des extrémismes en Allemagne, autant fascistes (les nazis) que communistes (aux ordres de Moscou).
Christine Gauthier et Marc Dauphin, en publiant leur série de romans « Plus jamais la guerre » tentent d’illustrer sans juger, l’histoire des Allemands pendant la période 1914-1955, avec le but avoué de « dé-hollywoodiser » les connaissances populaires sur le sujet.
En plus de cet objectif, ils ont aussi comme but de tenter de donner une identité aux chiffres : 5,7 millions de victimes de l’Holocauste, ce sont 5,7 millions de fois une vie, pour paraphraser le Professeur T. Snyder, un spécialiste du sujet. Si, pendant l’holocauste, 780,863 personnes ont été tuées, par exemple, dans le camp d’extermination de Treblinka, ce chiffre sera arrondi par les historiens et les gens pressés : on dira que plus de 780,860 personnes y ont été assassinées. Mais qu’en est-il des trois personnes qui dépassent ? Qui étaient-elles ? Quelle fut leur vie avant qu’elle ne soit violemment écourtée ?
Il en va de même pour les Allemands. Si l’on dit que de 350,000 à 500,000 civils allemands sont morts pendant la guerre, Christine et Marc se demandent qui sont ces civils. Et pourquoi ne connait-on pas leur nombre exact ? Qui étaient-ils ? Quelle était leur vie ? Leurs aspirations ? Leurs amours ? Comment percevaient-ils ce qui se passait ? Étaient-ils tous des robots sans pensée indépendante comme certains les dépeignent ? Des êtres sans volonté autonome qui suivaient aveuglément la ligne du parti, comme les dépeint Hollywood avant de les tuer ?
Les développements récents dans plusieurs pays nous font voir comment des démocraties anciennes flirtent maintenant avec le totalitarisme. Comment le manque d’empathie peut naître de colères et de frustrations répétées. Comment des gens et même des nations entières arrivent à penser en termes absolus. Les réponses à ces pourquoi, nous les laissons aux historiens du futur ou aux politicologues du présent.
La chose qui importe pour nous est que, au-delà du penchant des analystes pour les chiffres, Christine et Marc ont tenté de changer ces chiffres en personnes.
(C’est à nous, humanistes, qu’il revient de transformer ces chiffres en personnes. Si nous n’y parvenons pas, alors Hitler et Staline auront façonné non seulement notre monde, mais aussi notre humanité. )
Timothy Snyder, PhD de l’Université d’Oxford, avec Fellowship à Paris, Vienne, Varsovie, Harvard, dans son best-seller “Bloodlands, Europe Between Hitler and Stalin,” Basic Books, 2010. Le professeur Snyder enseigne l’histoire à Yale et à la Monk School de l’Université de Toronto.
Christine est saguenéenne. Infirmière dès l’âge de vingt ans, elle épouse Marc, jeune médecin et le suit dans ses déplacements au gré de la carrière militaire de ce dernier, dont un premier séjour de trois ans en Allemagne.
À quarante-cinq ans, elle obtient un Bac en études étrangères à l’Université Bishops, avec majeure en allemand et mineure en italien. C’est pendant ses études universitaires que ses professeurs ont remarqué chez elle un talent remarquable pour l’écriture. Elle s’est donc jointe à Marc dans l’écriture de la série de romans qui dépeint les aléas d’une famille allemande au XXe Siècle.
Bien que né à Montréal, Marc se dit Québécois. Diplômé en médecine de l’université Laval, Marc s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes pour payer ses études. Après son service obligatoire, Marc est demeuré réserviste « au cas où il y aurait une guerre. »
L’urgentologue spécialisé en médecine tropicale et en médecine de l’air a donc été rappelé en service au plus fort de la Guerre en Afghanistan. Il a d’abord passé un an en Allemagne à stabiliser les blessés canadiens avant la deuxième partie de leur périple de retour au Canada. Puis, on lui a demandé de commander l’Hôpital multinational de Rôle 3 de l’OTAN, à Kandahar, en Afghanistan. Il en fut le dernier officier-commandant canadien. Pendant sa mission en Afghanistan, l’établissement fut le centre de traumatologie le plus occupé de la planète. Malgré ce taux d’achalandage, l’hôpital a maintenu son extraordinaire taux de survie (97%), un record pour les annales, un record signé « Canada, » un record encore inégalé.
De retour à la vie civile, Marc a repris, avec Christine la rédaction de leur série de romans dont le Tome 1 fut republié en 2016 et les Tomes 2 et 3 en 2017.
Plus jamais la guerre, Tome 1, L’Anneau (Les Éditions Véritas), 2016
Plus jamais la guerre, Tome 2, Le Rendez-vous (Les Éditions Véritas), 2017
Plus jamais la guerre, Tome 3, La Lettre (Les Éditions Véritas), 2017
Où ? Au Centre humaniste du Québec, 1225 boulevard St-Joseph Est, salle 101.
Quand ? Le jeudi 28 août 2025 à 19h. Les portes seront ouvertes à 18h30. Comme d’habitude, il y aura une période de discussion.
Cette conférence se tiendra en présentiel au Centre humaniste et sur Internet via Zoom. Que vous soyez présent où à distance il vous faudra payer l’entrée sur place ou à distance par carte de crédit/PayPal par Internet avant jeudi 28 août midi. Dans tous les cas, SVP, réservez votre place par un courriel à reservation@assohum.org et précisez si vous serez présent ou à distance. Merci de votre aide.
Frais de participation (en présence ou à distance) : 8$ membre, 13$ non-membre.
Sous réserve d’un comportement respectueux envers le conférencier et l’audience, les 18 à 25 ans sont admis gratuitement au Centre humaniste du Québec. Réservation impérativement requise via courriel à reservation@assohum.org (pas d’accent sur «reservation»).
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Au plaisir de vous y rencontrer,
Michel Virard, coordinateur ciné-club et conférences
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