Le 1er octobre 2015, l’Assemblée Nationale du Québec a adopté à l’unanimité la motion suivante proposée par la députée Françoise David :
QUE l’Assemblée nationale réitère que le Québec a toujours été une terre d’accueil pour les personnes réfugiées venant y chercher un avenir, la paix et la sécurité;
QUE l’Assemblée nationale prenne acte des nombreuses déclarations inappropriées faites à l’encontre des réfugiés syriens;
QU’elle s’inquiète de l’augmentation des vidéos et déclarations à caractère islamophobe et raciste qui fusent sur les réseaux sociaux;
QUE l’Assemblée nationale affirme que les Québécoises et les Québécois de confession musulmane sont des citoyens à part entière et que cette Assemblée condamne sans réserve les appels à la haine et à la violence contre tous les citoyens du Québec.
Source : Journal des débats, 2015-10-01
Le Rassemblement pour la laïcité a exprimé son désaccord avec cette motion en émettant la déclaration suivante :
Le Rassemblement pour la laïcité (RPL) désapprouve la motion condamnant l’islamophobie présentée récemment par Françoise David et appuyée par l’Assemblée nationale. Loin d’éclairer le débat sur la question de l’intégrisme musulman et l’islamisme que rejette l’immense majorité des Québécois, cette motion est une façon détournée d’imposer le bâillon sur les enjeux fondamentaux touchant la démocratie, la libre-pensée, l’enjeu de laïcité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Ces enjeux sont d’ailleurs actuellement au cœur des délibérations entourant le projet de loi 59. De manière très méprisante, la députée de Gouin a exprimé son exaspération face à ces débats qu’elle juge avoir assez duré et auxquels elle n’a pourtant pas participé, ou si peu.
Le niqab : un étendard de l’intégrisme et de l’islamisme
La députée explique en plus que la question du niqab n’est pas un enjeu d’importance et qu’à l’occasion de l’élection fédérale du 19 octobre, l’urgence serait de se débarrasser « d’un gouvernement conservateur antifemmes, antiécologiste, antitravailleurs, antiréfugiés et guerrier », position partisane s’il en est une. C’est le choix de la députée de prétendre que la question du niqab est négligeable, mais cette opinion n’est certainement pas au diapason de ce pensent les Québécois et les Québécoises. Le niqab, faut-il le rappeler à la députée, est l’étendard du wahhabisme et de l’idéologie salafiste; il est le symbole du groupe armé État islamique (EI). Son rejet par la population québécoise est totalement justifié et ce refus n’a rien à voir avec l’intolérance.
La promotion du concept d’islamophobie par la mouvance islamiste
Il va de soi que l’Assemblée nationale peut réprouver toute forme de violence contre les musulmans ou tout autre groupe religieux, qu’il soit catholique, judaïque ou sikh. Que la députée de Québec solidaire emploie le concept d’islamophobie pour dénoncer des cas de violence à l’endroit de femmes musulmanes, c’est autre chose. Référer à l’islamophobie, un concept fumeux, ça s’appelle un détournement idéologique. Le RPL réitère que le concept d’islamophobie été conçu et véhiculé depuis les années 1980 par la mouvance islamiste mondiale et ses organisations pour couvrir leurs exactions et briser la critique dont elles étaient la cible. Cette mouvance assimile sciemment et malhonnêtement l’islamisme (une idéologie rétrograde et liberticide) à l’islam (une religion). La stratégie des islamistes est d’associer ceux et celles qui rejettent leurs dogmes réactionnaires et obscurantistes à une haine contre l’islam, à des actes blasphématoires, même lorsqu’ils dénoncent l’oppression faite aux femmes et la violence déployée contre les homosexuels.
Le concept d’islamophobie est aussi frauduleusement associé à la « xénophobie » ou au « racisme ». En 1979, Kate Millet a été l’une des premières visées par les mollahs iraniens, accusée « d’impérialisme et de racisme contre l’islam » pour avoir appelé les femmes iraniennes à se dévoiler. Salman Rushdie a été accusé d’apostat, de haine et de blasphème, une attaque menant à une condamnation à mort par fatwa. En janvier 2015, lors du massacre de Charlie Hebdo, Geneviève Lepage, représentante de l’Association musulmane québécoise (AMQ), a qualifié l’hebdomadaire humoristique français de publication « islamophobe envenimant les rapports » et fomentant « la division et l’intolérance ». Voilà que maintenant, dans le monde occidental, les organisations islamistes se réjouissent de l’adoption d’une telle motion au Québec.
Le Rassemblement pour la laïcité désavoue fortement cette motion adoptée par l’Assemblée nationale. Le libellé de ce texte, sous la forme d’une condamnation de l’islamophobie, n’a aucune raison d’être. Cette proposition soumise au vote procède d’une rhétorique néfaste, celle de l’idéologie islamiste. Le RPL condamne le jeu auquel s’adonnent la députée Françoise David et son parti Québec solidaire contre la libre-pensée, avec la complicité du gouvernement libéral. La liberté d’expression est le fondement même d’une société démocratique. Comment ne pas percevoir l’appui du gouvernement à une telle motion comme un geste court-circuitant et biaisant le débat démocratique en cours sur le projet de loi 59? Le RPL ne peut s’empêcher non plus de réprouver le ralliement du Parti Québécois et de la Coalition Avenir Québec à une manipulation dont le Québec n’a pas besoin.
Voir aussi :
- Le bâillon de Françoise David, l’envers de la démocratie (cette Déclaration du RPL dans leHuffington Post
- L’Association Québécoise des Nord Africains pour la Laïcité dénonce le geste de Françoise David
- Rassemblement pour la laïcité
Je suis en parfait accord avec Madame David. Il y a des enjeux plus pressants que devoir débattre le port du niqab par une cinquantaine de femmes au Québec.
Y’a la liberté de religion en jeux et la liberté tout court de s’habiller comme bon nous semble.
Je crois que la tolérance, la compassion et l’acceptation de l’autre est ce qui fera que la première génération née au Québec sera intégrée. Sinon, par notre intolérance et notre racisme, nous créerons des conditions qui menent une jeunesse sans espoir à devenir des terroristes comme les événements de Paris viennent de démontrer. La France, malgré sa grande contribution au concept libéral, tolère en son noyau depuis trop longtemps un racisme profond. La montée des Jean Marie et Marine Le Pen en popularité est le résultat de cette intolérance et racisme face à l’autre. Aujourd’hui l’autre c’est le Syrien. Hier c’était l’Algérien et ne parlons pas de l’Indochine et des pays de l’Afrique.
Alors démarquons-nous et faisons preuve de véritable tolérance et ne nous servons pas de nos peurs comme prétextes à discriminer.
Mme Quirion,
Je crois que vous êtes complètement dans l’erreur avec votre message. D’une part, vous appelez à une plus grande tolérance comme si la tolérance ne pouvait être qu’une vertu. Or la tolérance sans jugement est un vice. Il faut faire preuve de jugement pour savoir ce qui doit être toléré et ce qui ne doit pas l’être. Et pour ce qui ne doit pas l’être, il faut donc se demander comment on se doit d’exprimer cette intolérance. Il faut savoir établir des limites et être capable de dire non quand il le faut.
Bannir le niqab est important car il s’agit d’un symbole qui sert à asservir les femmes. Le niqab n’est pas un choix car aucune femme, sans une certaine influence islamique, ne ferait le choix de le porter.
De plus, un très grand nombre de Musulmans se disent d’accord pour bannir le niqab. Ces Musulmans savent tout comme nous qu’il s’agit d’un signe d’intolérance. Et nous nous devons d’être intolérant face à cette intolérance car faire autrement c’est jouer le jeu des islamistes.
L’islam fait principalement souffrir les femmes musulmanes. Il est tant de dire « Stoppe! ».