Des athées veulent pouvoir célébrer des mariages

Une association réclame les mêmes droits de célébration qu’une association religieuse

19 novembre 2013 | Caroline Montpetit | Actualités en société Une association d’athées et d’agnostiques a porté plainte à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse (CDPJQ) du Québec pour pouvoir célébrer des mariages au même titre qu’une association religieuse. Michel Virard et Michel Pion, tous deux de l’Association humaniste du Québec, qui regroupe quelque 300 agnostiques et athées, ont suivi une formation de célébrants de mariage auprès de l’Association humaniste de l’Ontario. Ils désirent devenir officiellement célébrants de mariage pour le compte de l’association, mais l’article 366 du Code civil, qui règlemente les mariages religieux, les en empêche.

Discrimination

On sait que toute personne désignée par les futurs mariés peut désormais célébrer un mariage au Québec. Mais il revient aux futurs mariés d’en faire chaque fois la demande expresse au directeur de l’état civil, alors que les personnes désignées par des groupes religieux peuvent célébrer autant de mariages qu’ils le souhaitent. «   La loi accorde des privilèges aux croyants qu’ils ne donnent pas aux incroyants   », dit Michel Virard, le président de l’Association, et qui souhaite lui-même devenir célébrant. L’association humaniste du Québec, qui existe depuis 2005, a d’abord tenté de répondre aux normes de la direction de l’état civil en matière religieuse. «   Pour être autorisés, on a suivi le moule qui est fourni par la direction de l’état civil   », poursuit M. Virard. L’Association devait faire la preuve que son «   culte   » existait depuis plus de dix ans, qu’elle réunissait au moins 25 signatures de membres qui avaient une doctrine. L’Association devait cependant faire évaluer sa position théologique par un théologien, ce qu’elle n’a pas réussi à faire.

Surnaturel

L’Association humaniste, qui rejette toute théorie impliquant le surnaturel, considère que cette position est une position «   religieuse   ». Au printemps dernier, après avoir essuyé un refus de la direction de l’état civil, l’Association humaniste a porté plainte à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec. Cette dernière a tenté une médiation avec la direction de l’état civil. L’association aurait souhaité qu’on fasse place à une «   interprétation plus large   » de l’article de loi, pour inclure dans la définition d’une « religion » le fait de ne pas avoir de religion… Devant le refus de la direction de l’état civil de poursuivre dans cette direction, la CDPJQ a décidé de nommer un enquêteur dans le dossier. L’Association humaniste du Québec fait partie d’un réseau international partageant les mêmes incroyances. Ce réseau existe depuis 1968 au Canada chez les anglophones. Le médecin pro-avortement Henry Morgentaler en a d’ailleurs été le cofondateur. L’association fait partie du rassemblement pour la laïcité qui appuie le projet de charte des valeurs déposé par le gouvernement du Québec.

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