Message du président de l’AHQ L’éléphant dans la pièce
Loyla Leroux
Membre du conseil d'administration de l'AHQ
Loyola Leroux a enseigné la philosophie pendant 36 années au Cégep de Saint-Jérôme; baccalauréat en philosophie (UQAM)
Peut-être faites-vous partie de cette catégorie de personnes qui fuit les médias parlés et écrits comme la peste ou bien alors vous étiez en vacances dans les régions les plus reculées de la jungle amazonienne. Si aucune de ces situations ne s’applique à vous nul doute que vous avez été inondé, tout comme moi, de dizaines de reportages sur le dixième anniversaire du 11 septembre 2001. Évidemment cet évènement a pour toujours, et avec raison, changé la psyché de nos voisins du sud mais également celle de tous les pays, incluant le nôtre, qui se sont réveillés le lendemain matin sous la menace bien réelle du terrorisme islamiste au nom du djihad.
Lors des cérémonies de commémoration et des nombreux reportages dont nous fûmes abreuvés, une constante m’a frappé : la présence du religieux. Que ce soient des prêtres, pasteurs ou imams, des hommes politiques ou alors des proches des victimes, tous ou presque, profitaient de l’occasion pour offrir des prières à la mémoire des disparus et pour la paix. Ce rôle de consolateur, la religion le joue depuis des millénaires et quoiqu’on en dise et qu’on en pense, il faut lui reconnaitre cette utilité.
Toutefois, en marge de toutes ces cérémonies et des commentaires qui ont été écrits et exprimés dans différents médias, je ne me rappelle pas avoir entendu ou lu une seule personne souligner un fait pourtant incontournable: l’attaque du 11 septembre a été perpétrée par des gens dont la motivation principale était la croyance qu’ils menaient une guerre sainte, que l’idéal pour lequel ils donnaient leurs vies et tuaient des milliers d’innocents leur était dicté par la plus haute autorité qui soit: Dieu. Leur sacrifice leur garantissait une place au paradis où des vierges les attendaient. Heureusement ce type d’individus est une minorité. La grande majorité des croyants ont été aussi horrifiés que nous tous par le carnage des tours du World Trade Center. Mais pourtant, encore aujourd’hui, la réalité est qu’il existe toujours des personnes qui sont prêtes à en tuer d’autres et se tuer elles-mêmes au nom d’un livre prétendument inspiré par un être suprême. Non seulement le dit être suprême brille par son absence, mais d’autres livres se réclament du même Dieu et ont un message diamétralement opposé, mais hélas non dépourvu de passages barbares et incendiaires.
Les commémorations du 11 septembre auraient dû, également, être l’occasion de reconnaitre que la religion est aussi une partie du problème et que si la race humaine doit tendre vers un idéal égalitaire et un avenir meilleur, une bonne façon d’y arriver est de se débarrasser de ces mythes destructeurs contenus dans les livres tenus pour saints de toutes les religions. Pour reprendre l’expression de Richard Dawkins, « il est temps pour les gens de raison de dire assez c’est assez. La foi en la religion décourage les gens de penser par eux-mêmes, elle est une source de divisions et elle est dangereuse ».
L’expression « l’éléphant dans la pièce » est une métaphore souvent utilisée surtout par nos amis anglo-saxons pour désigner une vérité indéniable mais que tous ignorent inconsciemment ou non. Dans le cas des commémorations du 11 septembre 2001 tout particulièrement, la religion est bel et bien l’éléphant dans la pièce.
Merci aux bénévoles de l’AHQ
Nous ne pouvons assez insister sur l’importance de la participation des membres de notre Association aux activités, rencontres et travaux. Nous soulignons ici l’excellent travail bénévole de quelques-uns de nos membres que nous avons pu rejoindre à temps pour ce numéro. En particulier, nos collaborateurs identifiés ci-après ont contribué leur expertise à créer les modules éducatifs du site internet de l’AHQ. Saluez-les aux prochaines rencontres de l’AHQ 🙂
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