La guerre entre tribus idéaliste et matérialiste: le dernier front, celui de la conscience
CLAUDE BRAUN
Administrateur et éditeur en chef du "Québec humaniste"
Claude Braun a été professeur de neurosciences cognitives à l'UQAM de nombreuses années. Retraité depuis peu, Il a publié nombres de documents de recherches sur le sujet. Il a été également éditeur du "Québec laïque" et est depuis quelques années l'éditeur en chef de notre revue "Québec humaniste" Il a également publié "Québec Athée" en 2010. Téléchargeable gratuitement en utilisant ce lien avec les compliments de l'auteur.
Deux tribus philosophiques s’affrontent : les idéalistes et les matérialistes
La vision philosophique qu’on peut avoir du monde et des humains se divise en deux grands camps depuis presque trois millénaires: le camp dit idéaliste et le camp dit matérialiste.
Bien avant notre ère, les Parménide, Pythagore et Platon croient que Dieu existe, qu’Il est éternel, omniprésent, omniscient, essentiellement immuable, qu’Il a créé le monde, qu’Il le maintien en existence, que la matière est une forme vulgaire de l’Idée immatérielle, que l’humain est une copie unique, la seule copie possible de Dieu, condamné à habiter et endurer temporairement l’enveloppe corrompue que l’on dénomme le corps, que le Beau, le Bon et le Vrai sont donc ce qui est absolument pur, illuminé par l’Idée dont l’Arbitre est entièrement libre.
Les Héraclite, Démocrite et Épicure croient le contraire : que le monde a existé de tous temps, que seule est réelle la matière en mouvement, que dieu (e) n’existe pas, qu’il n’y a rien de vivant ou d’idéationnel après la mort et que l’esprit est une propriété de la matière. Les matérialistes croient que le beau, le bon et le vrai est tout sauf le pur ou l’absolu, mais plutôt la vie dans ce qu’elle a de plus imprévisible, de plus concret et de plus changeant.
L’idéalisme ou le matérialisme sont des dimensions tellement profondes de l’identité des intellectuels qu’on peut même dire que d’appartenir à l’un ou l’autre de ces « camps » est aussi fort que d’appartenir à une « tribu ».
De la notion d’âme à celle de conscience
En ce qui a trait à la nature humaine, ce conflit philosophique entre « camps » ou « tribus » s’est articulé d’abord autour de la question de notre nature divine ou pas, et plus tard autour de la question des existences ou des articulations du corps et de l’âme. Les idéalistes croyaient que l’âme précède notre vie : tel un « ovule » idéationnel elle nous serait infusée avant notre naissance par un acte de volonté divine. Cette âme serait immatérielle et impérissable. Les matérialistes croyaient au contraire que l’âme est matérielle, strictement incarnée même, et qu’elle est périssable de la même manière que le reste du corps.
De nombreux finfinauds ont cru avoir résolu le conflit en affirmant leur appartenance aux deux tribus simultanément. Descartes a proposé par exemple que l’âme est une substance non étendue tandis que le corps est une substance étendue. Aujourd’hui, presque personne parmi les savants, philosophes, scientifiques, ne s’exprime en ces termes. Dieu est mort et l’âme est une catégorie désuète et bannie. Il ne reste que le corps… et un certain quelque chose que l’on dénomme… la conscience.
l reste donc un dernier front de guerre entre les deux mêmes tribus, celui de la conscience. Les opposants sont dans leurs tranchées. En ce moment il y a un débat vitriolique qui fait rage sur la question de la nature de la conscience où on retrouve les mêmes deux écoles de pensée, idéalisme et matérialisme, les mêmes traits de tempérament, les mêmes orientations politiques et culturelles, les mêmes sensibilités que ce qu’on pouvait observer sept cents ans avant notre ère. Les philosophes en particulier se crêpent le chignon, en se traitant l’un l’autre d’ « absurde », « ignare », « entêté », « confus », « zombie », « vulgaire behavioriste », etc. [Note 1]
Le concept idéaliste de conscience
Qu’est-ce donc alors que la conscience ? Les dictionnaires la définissent comme l’état d’éveil normal dans lequel l’organisme ressent des choses et réalise qu’il les ressent. La conscience serait la faculté d’un organisme à avoir une emprise active sur le monde et sur lui-même.
Aujourd’hui, les intellectuels à tempérament ou à sensibilité idéaliste forment plus ou moins clandestinement un « camp » sur la question de la conscience. Pour caractériser la conscience ils utilisent les termes ou expressions « mystère » (Searle), « inexplicable par les lois de la physique » (Eccles), « expérience irréductiblement qualitative » (Searle), « monde propre » (Chalmers), « unique aux humains » (MacPhail), « immatériel » (Searle) « tributaire du libre arbitre » (Baumester, Mele et Vohs) ou de « l’intentionalité » (Brentano), etc. Le combat idéaliste sur la question de la conscience, chez les théistes, en est une d’arrière-garde, un dernier retranchement dans les eaux mortes de la béatitude. N’en parlons plus.
Mais certains intellectuels à « affinité » idéaliste se présentent comme moins ringards, et quelques-uns s’immiscent hypocritement parmi les scientifiques pour foutre le bordel. Ils utilisent la conscience pour injecter du « mystère » dans les sciences. Cela énerve de plus en plus les scientifiques et leurs sympathisants parmi les philosophes. La guerre fait rage.
La conscience est la chasse gardée ni de Dieu, ni des hommes, ni des organismes vivants
Mais où en sont-ils, aujourd’hui, les savants matérialistes, sur la question de la conscience ? D’abord, il est largement reconnu que le cerveau humain est parfaitement capable d’être aussi conscient que conscience puisse être. Cela, même les idéalistes le reconnaissent. On apprend avec Wilson [1] que la conscience n’est pas un miracle créé de toutes pièces une fois pour toutes. En effet, y a 30,000 ans, pas moins de trois espèces « humaines » ont cohabité la planète terre: homo floriensis, un petit hobbit à petite cervelle et artiste de surcroit, un colosse Néandertal à grosse cervelle et pourvu de langage, et Cromagnon à cervelle et corps de tailles moyennes (pourvu et d’art et de langage). Toutes ces espèces possédaient, à cette même époque, la conscience à part entière, c.a.d. une représentation de leurs propres représentations.
Toutefois, on constate aussi avec Margulis, cette biologiste ayant découvert que la mitochondrie est un vestige de bactérie, que la bactérie possède un rudiment de conscience puisqu’elle « apprend », et cela sans le secours de quelque neurone que ce soit [2]. Sachant que même si le neurone et sa synapse sont lents (100 m/sec) ils compensent cette turpitude par le nombre (1015 synapses), il n’est plus étonnant, dès lors, que des psychologues comme McLelland et Rumelhart [3] aient développé des systèmes connexionnistes d’intelligence artificielle et virtuelle, modèles dits parallèles et distribués, comme le cerveau, pouvant faire rouler la cognition à la manière de la conscience sans que la vie n’en soit une condition du tout.
Le concept d’inconscient actif détrône progressivement celui de la conscience
Mais tenons-nous en pour la suite à la conscience humaine telle qu’elle existe aujourd’hui. On reconnait depuis Darwin que le cerveau humain est le résultat de millions de sélections naturelles stratégiques mais néanmoins aveugles, qui ont « découvert » un « truc » astucieux, celui qui consiste à nous aménager, nous les organismes vivants, une capacité de plus en plus grande et efficace, de nous représenter le réel externe et interne. C’est un « espace-temps » mental pourvu de mulitidimensionalité très vaste (mais pas illimitée) et aussi d’une continuité relative (quoique incomplète) toujours en construction. On a aussi appris, toutefois, de psychologues comme Kahneman, prix Nobel d’économie, que nous passons le gros de notre temps dans des opérations mentales rapides, expéditives, non conscientes, alors que les opérations « conscientes » sont lourdaudes, lentes, et extrêmement sujettes à erreur [4]. Dans notre travail mental inconscient, Dennett [5] et Koch [6] montrent comment une multitude de gadgets, servomécanismes cérébraux opèrent en parallèle de manière extrêmement efficace. Des multitudes de minizombies cérébraux font leur travail de spécialiste sous la surface. Ils sont en compétition comme des démons à un pandémonium. Par ailleurs, le biologiste darwinien Dawkins explique comment, pour ajouter au pandémonium, la culture injecte des milliers de «memes » ou virus culturels, indisciplinés, superficiels et éphémères dans la matrice neuronale de toute personne [voir 5].
La conscience humaine est une fonction corporelle, plutôt affective, et pas très glorieuse de surcroît
Nous avons bien compris avec le philosophe Hume que l’esprit est une machine associative. Le neurologue Damasio [7] ajoute à cette façon de voir une touche importante. Il explique que la représentation que nous avons à la première personne, le « je » qui est supposé former la conscience, s’incruste en temps réel et de façon ininterrompue dans notre corps, et vice et versa. Ce corps est le compagnon sensoriel, moteur et cognitif, surtout affectif de ce « je ». Pour être plus précis, selon Damasio le « je » et la conscience ne sont rien d’autre que notre corps. Tout ce dont on peut avoir « conscience » ne cesse de s’incarner et de s’individualiser à chaque moment de notre vie mentale via ce « je-corps ». Par exemple, la couleur « rouge » qui est souvent donnée par les philosophes comme prototype de « quale », supposément irréductible, est pourtant tout à fait réductible à l’ensemble des vécus multiformes, multisensoriels et reconstruits que notre corps a connus et dont il se souvient (plus ou moins) en lien avec son exposition à (et remémoration de) cette zone du spectre électromagnétique [8]. Ainsi pour une personne qui a longuement été torturée au fer rouge en pleine nuit, cette couleur n’aura pas le même sens que pour vous et moi. Nous avons appris avec Damasio, en particulier, que la conscience n’est pas le plus magnifique des accomplissements humains. La conscience n’arrive pas à la cheville de la bonté humaine, ni de la philosophie, ni de la science, écrit-il. Au fond, écrit-il, elle est simplement une des fonctions corporelles, plus affective que cognitive.
Les notions d’efficacité, de flux continu et d’intentionnalité de la conscience sont suspectes
Avec Edelman, prix Nobel d’immunologie, ayant entrepris par la suite une deuxième carrière entièrement centrée sur le problème de la conscience, nous avons compris que les cartes, feuilles ou matrices neuronales sont réentrantes, multiformes, multifonctionnelles et capables de garder extraordinairement systématique, large et orientée notre vie mentale [9]. Edelman eut pu en dire autant des trains (séquences, suites, périodicités). C’est ce sur quoi insiste le philosophe Dennett qui affirme que les démons spécialistes opérant sous la conscience apportent successivement, un après l’autre, de façon extrêmement rapide et évanescente, des ébauches ou représentations multiples (multiple drafts) au seuil de la conscience, donnant une fausse impression de « flux ininterrompu ». Après tout, la vision est topographique, mais l’audition est presque purement séquentielle… et le puissant porteur de conscience qu’est le langage n’est saisi sous forme écrite (visuelle) que par une petite proportion de l’humanité…
Le libre arbitre est une illusion
On sait depuis les travaux des neurophysiologues Morruzzi et Magoun que des états électriques oscillatoires de grands ensembles neuronaux « collent » au cycle veille-éveil et le « causent « d’une certaine façon. On apprend avec le prix Nobel de biologie et découvreur de l’ADN, Francis Crick, ayant lui aussi entrepris une deuxième carrière entièrement consacrée au problème de la conscience, que chez l’humain certaines propriétés supérieures de la conscience (ou méta-conscience) dépendent, elles aussi, certainement de propriétés de champs électriques oscillatoires de populations de neurones, trajectoires maintenant caractérisées par des techniques mathématiques et géométriques inédites et d’une complexité inouïe (analyse spectrale, analyse de cohérence, trajectoires de phase, multifractals, etc.) [10].
Presque personne n’est prêt à affirmer l’existence du libre arbitre aujourd’hui. Ceux qui le font, en l’articulant à la conscience, s’appuient sur la physique quantique pour ce faire, ce qui est perçu par presque tout le monde comme de la pure mystification. Le neurophysiologue Libet est souvent cité par les matérialistes à la rubrique du libre arbitre. Il a démontré que 80 à 800 millisecondes avant le moment précis identifié par les gens comme le moment de leur décision arbitraire et libre d’appuyer sur un levier, un potentiel d’action (nommé bereitschaftpotential) est déjà manifeste dans le cerveau [11]. Or ce potentiel d’action est le reflet d’une préparation motrice spécifique pour un tel geste. Dennett affirme le non fondé d’un vrai libre arbitre, d’une vraie domination de l’intentionalité dans la vie subjective, d’une vraie continuité du flux de la conscience, et d’un vrai « moi » qui vaille deux sous. Pour lui, ce qu’on considère comme la conscience au sens proprement humain n’a de véridicité qu’illusoire : une telle conscience n’est qu’une puissante illusion [5].
Les notions matérialistes de conscience peuvent être d’une grande beauté
Les scientifiques et les philosophes matérialistes n’ont pas fait que disqualifier, détrôner, démystifier la conscience, bien qu’ils aient certainement fait cela. Ils en ont montré aussi la portée bien au delà des arides et sèches systématisations des mentalistes idéalistes d’antan. En particulier, Tulving a articulé l’extrême puissance et beauté de la conscience humaine, sans la dénigrer. Il faut lire son exposé de la « mémoire autonoétique » à cet effet : tout homme, du bushman chasseur-cueilleur primitif jusqu’au prix Nobel de physique, est capable de faire un voyage autonoétique dans son espace-temps intime. Il peut refaire, à volonté, un voyage ayant eu lieu dans son enfance, 60 ans plus tôt. Il peut même imaginer, en détails vivaces et avec un véritable sentiment de continuité, un tel voyage même dans son avenir [12]. Bien entendu, ce voyage n’a presque rien à voir avec la réalité, mais est-ce si important ?
Ma théorie matérialiste de la conscience préférée, formulée par Lénine [13], se dénomme la « théorie du reflet ». Il existerait pour Lénine trois niveaux de reflet : physique, biologique, psychique. Un cratère serait un reflet physique direct de l’impact de la météorite. Un organe serait le reflet de l’impact d’une séquence d’ADN sur d’autres molécules, c.a.d. un reflet physique de deuxième degré. Une idée serait le reflet de l’action de circuits réverbérant du cerveau, c.a.d. un reflet physique de troisième degré [13]. Lénine n’y a pas pensé, mais si jamais on arrivait à créer un système artificiel vraiment conscient, ne s’agirait-il pas là d’un reflet physique de quatrième degré ?
On aime se faire la guerre entre tribus philosophiques, mais c’est aussi pour mieux comprendre le monde ainsi que nos propres vies
Pourquoi le thème de la conscience est-il si populaire chez les Nobélisés et autres grands scientifiques aujourd’hui ? À mon avis, il y a deux raisons. D’abord, c’est qu’ils savent pourquoi la tribu idéaliste s’est mise à glorifier la conscience. C’est pour mieux la mystifier. La tribu idéaliste est aculée au mur. Dieu est mort. L’âme s’est éteinte. Il ne reste que la conscience. En dernier recours, la tribu idéaliste se sert donc de la conscience pour combattre le matérialisme ou pour sournoisement le miner en ébranlant les sciences de façon à inspirer la nostalgie du jardin utopique d’un Platon ou d’un Pythagore. Les savants savent, au moins intuitivement, que ce jardin se serait émancipé à la frontière du camp de concentration où Platon eut voulu confiner les athées [Note 2]. Alors les scientifiques et philosophes sympathisants grugent la conscience mystifiée car ils souhaitent combattre la tribu adverse, et ils le disent ainsi, souvent explicitement dans leurs traités portant sur la conscience, ou sinon dans des correspondances, autobiographies, textes épistolaires, etc. [Note 3]
Mais cependant, ce faisant, avec l’extrême ingéniosité et imagination qui les caractérisent, et motivés par le désir du sublime, les matérialistes ont aussi été authentiquement attirés par ce problème scientifique grandiose qui est celui de la conscience, cette dernière conquête. Pour un prix Nobel en sciences, refaire sa carrière sur le thème de la conscience, c’est sans doute vouloir jouer à Dieu… Les matérialistes commentateurs de la conscience témoignent tout de même d’un grand respect pour la nature dans son ensemble et pour ce phénomène tout à fait extraordinaire de la conscience en particulier. Ils rendent ainsi le phénomène réel de la conscience infiniment plus intéressant, sympathique et stimulant que ne le font leurs adversaires.
Les analystes matérialistes de la conscience sont des humanistes
Somme toute, la tribu matérialiste propose que nous vivions dans le réel, libres, sans nous inventer une fausse dignité, sans nous mettre sur des piédestaux, sans regarder la nature avec dédain, sans espérer survivre à la mort. Mais ils refusent aussi maintenant le matérialisme vulgaire. Nous ne sommes pas des robots, nous surpassons les chiens et dauphins en conscience et l’ensemble de nos intelligences est plus développé. Par exemple, nous savons tous que nous allons mourir même si nous cherchons par divers stratagèmes délirants à y échapper partiellement.
Les analystes matérialistes modernes de la conscience proposent généralement dans leurs livres plus ou moins épistolaires sur la conscience, ou dans leurs mémoires ou correspondances, que nous nous éreintions pour créer un monde meilleur ici-bas, seulement. Notre association, l’Association humaniste du Québec est de la même tribu, celle des humanistes.
Notes Note # 1. Pour prendre connaissance du crêpage de chignon entre « tribus » sur la question de la conscience, lire Searle, J.R. (1999). Le mystère de la conscience. Paris : Éditions Odile Jacob. La chicane y est particulièrement personnelle et envenimée au point d’être carrément drôle.
Note # 2 Platon est effectivement l’inventeur de la notion de « camp de concentration ». Il a exprimé vouloir y confiner les mécréants dans son Dixième Livre des lois.
Note # 3. Christof Koch, qui fut le disciple de Francis Crick dans son projet de comprendre la matérialité de la conscience, décrit de façon très personnelle le rouage motivationnel de son bien aimé mentor (voir Koch, 2012, en bibliographie). Crick aurait quitté l’université Cambridge en 1961 en claquant la porte parce que la direction y aurait fait construire une chapelle chrétienne. Koch ne laisse planer aucun doute sur le fait que la deuxième carrière de Crick, son projet d’établir la matérialité de la conscience, relevait d’une détestation de la religion.
Références
- Wilson, E.O. (2012). The social conquest of earth. Londres : Penguin books.
- Margulis, L. (2001). The conscious cell. Annals of the New York Academy of Science, 929, 55-70.
- Rumelhart, D.E., et McClelland, J.L. (1986). Parallel distributed processing – Vol. 1 Foundations. Cambridge : MIT Press.
- Kahneman, D. (2011). Thinking, fast and slow. New York : McMillan.
- Dennett, D. (1991), Consciousness explained, Londres : The Penguin Press,
- Koch, C. (2012). Consciousness: Confessions of a romantic reductionist. Cambridge : MIT Press.
- Damasio, A. (2010). Self comes to mind: Constructing the conscious brain. New York : Pantheon.
- Wilson, E.O. (2012). The social conquest of earth. Londres : Penguin books.
- Edelman, G. (2004). Wider than the sky: The phenomenal gift of consciousness Yale : Yale university press.
- Crick, F. and Koch, C. (2007). A Neurobiological framework for consciousness. Dans Max Velmans & Susan Schneider (eds.), The Blackwell Companion to Consciousness. Blackwell.
- Libet, B., Gleason, C.A., Wright, E.W., Pearl, D.K. (1983). Time of conscious intention to act in relation to onset of cerebral activity (readiness-potential). The unconscious initiation of a freely voluntary act». Brain 106, 623–642.
- Tulving, E. (1985). Memory and consciousness. Canadian Psychologist, 25, 1-12
- Lénine, V.I.U. (1908). Matérialisme et empirio-criticisme. Editions sociales – Paris et les Editions en langues étrangères, Moscou – 1962. Tome 14 des Œuvres complètes
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