Enrico Gambardella

Enrico Gambardella

Enrico Gambardella est technicien en électronique. Il a été membre du Conseil
d’Administration de l’Association humaniste du Québec. Il est militant politique de longue date.

J’ai passé une fin de semaine au mois d’août 2012 à la « Humanist Conference » tenue à l’hôtel Hilton Bonaventure de Montréal.

Ce congrès fut très intéressant. Je pense que personne dans la nombreuse assistance ne peut regretter d’y avoir participé. Le thème de la rencontre était « Sex & Secularism ». Les différents sujets abordés étaient tous très intéressants et traités avec beaucoup de professionnalisme par les conférenciers. Je ne ferai pas de commentaires ici sur les sujets traités par les conférenciers. Je souhaite rendre plutôt compte d’échanges que j’ai eus avec d’autres participants : spécifiquement sur la question de la peine de mort.

Je ne sais comment on est tombé sur ce sujet, mais les participants au congrès avaient des opinions très mixtes sur la question. Par ailleurs, les opinions ne me semblaient pas cohérentes avec tous les principes humanistes habituellement admis par des organisations comme l’AHQ. La discussion a pris tout de suite l’allure d’un inventaire de tous les cas possibles et imaginables qui pouvaient justifier, ou non, la peine de mort : assurance de la culpabilité de l’accusé, grandeur et importance de l’offense, dépense de l’état pour le maintien en prison de l’accusé, assurance de l’impossibilité que l’accusé n’ait jamais une conduite acceptable par la société, etc., etc. Il me semblait que l’échange des points de vue aurait mené à la pagaille totale si l’heure de la présentation suivante n’était pas arrivée.

Un aspect faisait l’unanimité du rejet de la peine de mort : dans plusieurs cas on n’avait pas la certitude mathématique de la culpabilité de l’accusé et, là ou la peine de mort est acceptée, il y avait eu, dans trop de cas, jugement erroné portant l’accusé à une mort inutile vu son innocence trop tard reconnue. Le principe humaniste selon lequel la peine de mort est absolument à exclure, aucun cas et aucune raison pouvant la rendre acceptable, est le principe que personne, et moins de tous l’État, peut s’arroger le droit d’enlever la vie à un humain… Point!

Le contraire voudrait dire simplement qu’on accepte le principe de la jungle « œil pour œil ». L’État n’a pas à faire des calculs comptables des coûts d’emprisonnement ou autres coûts. La vie d’un humain n’est pas monnayable!

La justice que les hommes et les femmes se sont donnés n’a pas la latitude d’être modulable selon les intérêts du moment ou du budget. La justice est au-dessus des émotions qu’un crime, souvent crapuleux, peut engendrer. Voilà l’humanisme dans toute son intégrité, intouchable et imperméable aux convenances du moment. Ceci fait la rationalité de l’humanisme, sa force et sa grandeur.

Je suis très disponible pour examiner un avis contraire, mais il me faudrait une très, très bonne et originale argumentation pour me faire changer d’idée.

 

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