Michel Virard

Michel Virard

Président de l'AHQ

Michel Virard est un des fondateurs de l’AHQ en 2005 avec Bernard Cloutier et Normand Baillargeon. Ingénieur et entrepreneur, il a également été administrateur des Sceptiques du Québec. il est depuis les tout débuts l’une des âmes dirigeantes de l’AHQ. 

Lorsque les humanistes du Québec ont eu besoin d’un nouveau président en février 2013, ils ont pensé que votre serviteur, déjà « rodé », pouvait encore resservir. Je ne sais pas s’ils ont eu raison et ce sera à vous de juger. Je remercie de tout cœur Michel Pion, notre président pour les trois dernières années, pour avoir su non seulement garder le bateau à flot pendant ces trois années mais de l’avoir fait avancer dans la bonne voie. C’est en grande partie à lui que nous devons d’avoir traversé une période turbulente, peu avant et peu après le décès de notre co-fondateur Bernard Cloutier, avec sérénité et, remarquablement, sans trop de dégâts. Le talent de Michel pour ramener tous les humanistes du Québec à la même table a eu des résultats tangibles : l’Association et la Fondation font désormais front commun comme vous l’avez vu récemment avec le Prix humaniste du Québec et l’Association est maintenant domiciliée au Centre humaniste de Montréal, propriété de la Fondation. Cette nouvelle période de collaboration fraternelle m’a permis de remettre en route la Bibliothèque humaniste du Québec, laissée de côté suite au déménagement du Centre humaniste du 380E Saint-Joseph au 1225E du même boulevard, bibliothèque que je vous invite à utiliser au maximum. Les prêts y sont désormais entièrement gratuits, nous ne demandons plus de caution, et les sorties et retours de livres se font actuellement dans l’heure précédant les activités de ciné-club et de conférence.

L’Association part donc du bon pied en 2013 et les projets que nous avons en cours devraient susciter de l’intérêt bien au-delà de notre cercle encore trop restreint. Je suis persuadé que l’humanisme séculier, dont nous sommes le fer de lance au Québec, est promis à un bel avenir. Cette conviction n’est pas seulement un vœu pieu, si l’on peut dire, mais se fonde sur des tendances observées ailleurs en Occident. S’il est vrai que certains groupes humanistes/libres-penseurs stagnent, d’autres connaissent des taux de croissance à faire pâlir les intégristes de tout poil. Bien que le plus grand groupe occidental se situe en Norvège, plus de 80 000 membres en règle, c’est cependant en Écosse que la progression est la plus remarquable depuis une dizaine d’années. La clef du succès des Écossais semble être leur récente capacité de célébrer des mariages humanistes. Il faut comprendre que, même dans la patrie de David Hume, premier philosophe britannique athée, les cérémonies de mariage étaient jusqu’à récemment la chasse gardée des « dénominations » religieuses établies, c’est-à-dire, pour l’essentiel, l’Église d’Écosse et le l’Église catholique. Les Écossais disposent depuis longtemps de mariages civils, sans grande cérémonie, lesquels constituent environ la moitié des mariages mais cela n’a pas empêché les mariages humanistes de progresser, depuis leur autorisation en 2005, et de dépasser en 2011 les mariages catholiques (2846 contre 1729). La progression est régulière, de 15 à 20% par an, et au rythme actuel, la cérémonie de mariage humaniste a de bonnes chances d’être la préférée des Écossais d’ici 2016. Il me semble qu’il s’agit là d’un phénomène de société qui mérite notre attention.

Vous ne serez donc pas surpris que, depuis 2005, le Conseil d’administration de l’Association ait toujours eu les cérémonies humanistes de mariage à son agenda. Plus facile à dire qu’à faire car il y avait, et il y a toujours, des obstacles. Le premier, peut-être le plus inattendu, est la frilosité de plusieurs de nos membres dès qu’on prononce le mot « mariage », suspect à leurs yeux. C’est avant tout le résultat d’un malentendu que j’espère dissiper dans un prochain article. Il n’y a en ce moment que six pays avec des mariages humanistes reconnus par l’État, le Canada en est un mais seulement grâce à l’Ontario. Les humanistes de Colombie Britannique viennent d’essuyer un refus. Actuellement, le plus gros obstacle est le refus du Directeur de l’État civil du Québec de donner aux groupes humanistes les mêmes autorisations qu’il donne aux groupes religieux. Nous pensons qu’il y là discrimination sur la base des croyances religieuses et nous avons commencé à présenter nos arguments à la Commission des droits de la personne du Québec. A suivre donc. Entre-temps, nous avons formé deux célébrants, Michel Pion et moi-même, avec l’aide des célébrants humanistes de l’Ontario, afin de répondre à la demande immédiatement. En faisant des mariages au cas par cas (la requête est faite par les futurs mariés et non par nous) comme la loi nous y autorise déjà, nous pourrons augmenter notre visibilité et aussi montrer que nous sommes parfaitement capables de fournir un service apprécié par bien des non-croyants, insatisfaits du mariage civil tel que pratiqué au Québec.

Il ne me reste plus qu’à faire appel à vous pour repérer dans votre entourage des couples susceptibles de désirer un mariage humaniste. Ces mariages ont l’avantage très concret de ne nécessiter qu’un seul lieu pour, à la fois, la cérémonie et la réception de mariage, si tel est le désir des futurs mariés. Donc pas de transport entre deux lieux, une simplification pour l’organisation, et la possibilité d’avoir une cérémonie réellement taillée sur mesure pour les futurs mariés. Il existe maintenant une littérature humaniste comprenant des textes adaptés aux différentes situations et préférences, et puis, les célébrants humanistes ont la capacité et le devoir d’improviser selon les situations et de faire de ces mariages des vitrines discrètes du mouvement humaniste. Notez que, pour bien des Québécois, un mariage humaniste sera probablement leur première rencontre « officielle » avec notre mouvement. Or, cette première rencontre se fera habituellement dans un cadre festif, positif, ouvert. Tout pour plaire, en somme! Dans ce cas précis je nous souhaite le succès des Écossais!

Pour tout renseignement additionnel sur les mariages humanistes, vous pouvez nous contacter à info@assohum.org. Michel Pion et moi-même vous répondrons personnellement avec plaisir.

Lisez L’opus de notre camarade Michel Lincourt

Michel Lincourt est architecte en design urbain et détient un doctorat en philosophie. Il est présentement retraité du design urbain, de l’architecture, et de l’enseignement universitaire.

Au dix-huitième siècle, l’humanité souffre. La philosophie des Lumières qui engendrera la démocratie moderne, les droits de l’homme, la liberté de penser, le système de lois basé sur la raison, l’éducation pour tous, la valorisation de l’excellence et la poursuite du bonheur sur Terre, cette pensée humaniste encore en gestation est attaquée de toutes parts. Aujourd’hui, cette même philosophie qui fonde nos valeurs et nos institutions, minée par l’ignorance, l’indifférence et le cynisme, chancelle sous les coups de butoir des intégristes de tout acabit.

Diderot est le philosophe par excellence des Lumières. Diderot se meurt. Il faut sauver Diderot. Le livre de Michel s’intitule «Mémoire de Lumières», en trois tomes. C’est un roman qui met en scène Diderot comme personnage central.

 

 

 

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