Les wokes, qui sont-ils ? Présentation de deux livres sur le wokisme.

par Août 7, 2023Québec humaniste, Réflexions, Wokisme0 commentaires

Loyla Leroux

Loyla Leroux

Membre du conseil d'administration de l'AHQ

Loyola Leroux a enseigné la philosophie pendant 36 années au Cégep de Saint-Jérôme; baccalauréat en philosophie (UQAM). Contributeur au "Huffington Post"

https://www.huffpost.com/archive/qc/entry/ville-sanctuaire-ou-le-retour-de-la-religion-en-ville_b_15082246

TRAUMAVERTISSEMENT / WARNING : CE TEXTE PRÉSENTE DES MOTS QUI PEUVENT ÊTRE OFFENSANTS ! ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR.

1. Présentation de livres sur le wokisme Un jeune enseignant,

David Santarossa, maître en philosophie, a présenté une belle conférence le jeudi 16 février, au Centre humaniste du Québec à Montréal. À partir de son récent livre « La pensée woke. Analyse critique d’une idéologie. » Il écrit régulièrement dans La Presse, l’Action nationale et la revue Argument.

Son livre est préfacé par Normand Baillargeon – un des fondateurs de l’AHQ – un philosophe qui a écrit plus de 200 livres, articles, préface, etc. Et une chronique hebdomadaire dans Le Devoir. À ma connaissance, de tous les philosophes québécois, il est celui qui publie le plus. J’ai été chanceux de pouvoir enseigner avec lui au Cégep de Saint-Jérôme en 1980.

L’auteur a reçu l’appui de deux intellectuels importants, Patrick Moreau et Mathieu Bock-Coté.

Jeune et vivant, c’est une combinaison à la mode, gagnant-gagnant. Santarossa est un bon pédagogue. Il nous a expliqué les caractéristiques de la pensée woke en donnant chaque fois un exemple pertinent. Je vous invite à le lire. Il vient d’être publié en 2022.

En résumé, le wokisme c’est l’idéologie qui découle de la loi du multiculturalisme canadien, incorporée dans la Constitution de 1982 par Trudeau. « Le wokisme favorise la diversité, mais mène à une homogénéité. »

Une première notion de la pensée woke est l’essentialisme. Ce qui caractérise un individu c’est son origine ethnique, la couleur de sa peau, sa religion, son âge, son sexe ou son genre, etc. C’est le bon vieux racisme qui revient déguisé. Un exemple : lors de la dernière élection américaine, le candidat Biden a dit « Un noir ne peut voter républicain » assumant que tous les noirs sont pareils, ont la même hérédité et votent démocrate. Le livre de Natasha Kanapé Fontaine « Kuei, je te salue » défend cette position du point de vue woke.

Un deuxième élément de la pensée woke est celui des perceptions, le ressenti. La diversité est un cheval de bataille très appréciée. Chacun se présente comme il le ressent, aux nouvelles de Radio-Canada, dans La Presse, Le Devoir, etc. Les wokes exigent de la majorité des Québécois de valoriser la diversité en acceptant que les immigrants ne soient pas obligés de parler le français, en suspendant la Loi 101. Au nom de la diversité, les Québécois sont invités à oublier leurs valeurs et à s’ouvrir à l’Autre – fermé à nous – et le laisser vivre, ici, selon les us et coutumes de son pays d’origine, qui l’ont poussé à fuir ce pays. Le wokisme c’est « l’idéalisation de l’autre et de ce reniement de soi-même prônés par un certain progressisme multiculturel. » Paradoxal. Fabrice Vil, avocat, dans le balado « Briser le code, un documentaire contre le racisme » explique bien cette idée de diversité qui vise « à la créolisation des cultures ».

Un troisième thème, cher à la pensée woke est celui de l’éducation. Les wokes veulent éduquer le peuple à une réalité – selon eux – le racisme systémique qui touche tous les Québécois blancs. Quelle est la preuve que le premier ministre Legault pratique le racisme systémique, c’est qu’il refuse de reconnaître cette réalité. On tourne en rond. S’il reconnaît le racisme systémique, donc, il est raciste, s’il ne le reconnaît pas, donc, il est raciste. Donc, il doit être éduqué. D’où les journées de formation payées pour les fonctionnaires – pendant que vous attendiez en ligne votre passeport, ou à la SAAQ – consacrées aux très nombreuses formations, très dispendieuses qui donnent des émoluments faramineux aux formateurs wokes, qui sont morts de rire.

La critique du privilège blanc et de son corollaire la décolonisation va aussi loin que de rejeter les valeurs occidentales et mêmes les mathématiques et la médecine. Il en va de même pour le nationalisme québécois. Les francophones sont vus comme une majorité blanche, colonialiste, conséquemment la majorité blanche doit se retirer et laisser toute la place aux nouveaux immigrants. Les wokes, comme la gauche de Françoise David, lors des deux derniers Référendums de 1980 et 1995, sont contre l’Indépendance du Québec ! L’auteur présente 21 mots du vocabulaire woke à la mode actuellement, dont le dernier : traumavertissement, pour les âmes sensibles.

Si vous désirez approfondir ce sujet, je vous invite à lire Robert Leroux, « Les deux universités. Postmodernisme, néo-féminisme, wokisme et autres doctrines contre la science. L’Université va-t-elle s’autodétruire ou parviendra-t-elle à survivre à cette nouvelle emprise ? » publié en 2022. Son auteur est décédé prématurément en septembre 2022. Il aborde aussi le phénomène de l’autochtonisation à l’université comme étant une forme de dérapage woke. Un autre auteur et chroniqueur au Devoir, Patrick Moreau a publié « Ces mots qui pensent à notre place. » Le langage est un champ de bataille entre groupes sociaux. Moreau nous présente 30 de ces mots que l’on entend surtout à la TV et à la radio de Radio-Canada. Une « novlangue qui nous aliène ». Ces mots imposent une certaine vision de la réalité et essaient de nous influencer subtilement pour que nous acceptions l’idéologie dominante au service des grands patrons. Ces mots piégés représentent un défi pour les penseurs guidés par l’esprit critique.

Mathieu Bock-Coté dans son livre « La révolution racialiste et autres virus idéologiques », nous aide à mieux comprendre le phénomène du wokisme, dans son texte « La fragilité woke et la nuit du privilège blanc. »

De la lecture de ces livres, nous pouvons identifier les grandes caractéristiques des wokes. Leurs préoccupations se recoupent grâce à l’intersectionnalité très en vogue actuellement.

2. La nature humaine et les wokes

Les wokes sont les jeunes idéalistes du moment. Des chercheurs d’absolus, des mystiques ou des MSA (mésadaptés sociaux affectifs) pour les psys. Chaque génération sécrète ses chercheurs d’absolus : les gardiens de la révolution islamiste en Iran en 1990 ; Pol Pot et ses Khmers rouges en 1980 ; les (ML) marxistesléninistes-maoïstes en Occident dans les années 1970 ou les hippies ; les Gardes rouges en Chine en 1960 ; la Jeunesse étudiante catholique (JEC) dans les années 1950 ou les beatniks ; les « agités du bocal » (Céline qualifiait ainsi Sartre) en 1940 ; les commissaires du vers 1920 ; les Pères blancs d’Afrique dans les années 1910 ; les commissaires du peuple en URSS ou les hobos américains en 1930 ; le juvénisme en1920 ; les Zouaves pontificaux dans les années 1900 ; etc. Ils s’entourent de gens qui pensent comme eux et sont surpris que tous, comme dans une chambre d’écho, répètent et poursuivent les mêmes lubies.

Les ML se demandaient si le marxisme était une science exacte comme la chimie ou la physique. Est-ce que la vision de l’histoire de Marx, le matérialisme historique, était scientifique en expliquant le passage de la commune primitive au mode de production esclavagiste, féodal, capitaliste, socialiste et finalement le paradis sur terre, le communisme ? Marx était-il le Newton des sciences humaines ? La Chine et l’Albanie étaient les modèles.

Les membres de la JEC, toute notre élite politique des années 1950 au Québec : Trudeau, Drapeau, Chartrand préconisaient le personnalisme, une philosophie catholique, pour sauver le monde. Leur chef était le cardinal Léger : le « prince de l’Église ». Pour les plus religieux introvertis, les monastères offraient une vie monacale, un « safe space », qui organisait tout et donnant un sens à la vie. Pour les plus extravertis, il y avait le missionnariat avec les Pères blancs d’Afrique, pour construire des églises, écoles, infirmeries, etc. tout en combattant les maladies tropicales.

Pour les jeunes des collèges classiques en quête d’aventure, il y avait en 1900, les Zouaves pontificaux, l’armée du pape, pour défendre les territoires de l’église catholique – plus du tiers du centre de l’Italie – qui était attaqués par les nationalistes italiens du camp de Garibaldi.

L’écrivain Jacques Godbout, les présente ainsi : « Nous fûmes maurrassiens, c’était au temps de l’Action française, nous fûmes personnalistes, c’était du temps de Mounier, nous fûmes existentialistes presque chrétiens, contemporains du Sisyphe de Camus, nous fûmes marxistes des colonies, c’était le parti pris de Fanon, nous fûmes structuralistes, nous prenant pour les sauvages dans la pensée de Lévi-Strauss, et ces années-ci nous ne savons pas encore si c’est le marxisme orthodoxe, robe longue, sévère et noire qui se doit. »

De nos jours, les idées nouvelles, comme le wokisme, nous viennent des États-Unis et portent une vague d’intolérance qui touche les entreprises, les médias, la culture et les universités, bref les valeurs occidentales. C’est du « dumping » culturel qui valorise les valeurs américaines aux dépens des idées québécoises. C’est pour cette raison que plusieurs penseurs, comme Mathieu Boch-Coté, refusent de les traduire en français – woke par éveillé – pour souligner leur origine.

Les wokes ont toujours existé. L’archétype se retrouve au cœur de la civilisation occidentale dans un des textes fondateurs le plus célèbre, le « Sermon sur la montagne », qui affirme : « Bienheureux, les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux. ». Dans une société laïque, le royaume c’est l’accès à l’université, les postes de commissaires, etc. La clientèle de base du christianisme est le pauvre, le vulnérable, le déplorable, le woke, etc.

Enfin, on constate que chaque époque est composée de différents caractères. C’est la nature humaine, c’est cyclique et c’est la vie. Le wokisme concerne surtout les étudiants des sciences humaines, acceptés sans concours à l’entrée ou preuve de réussite académique avec une bonne Cote R-Z. Ils sont du côté des antivaccins, des complotistes, de tenants de la théorie de la terre plate, etc.

Un article récent de Christian Rioux, dans le journal religieux Le Devoir, « Et si le wokisme était une religion ? » a fait réagir les réseaux sociaux. Il présente le livre de J-F Braunstein « La religion woke » qui a mérité des éloges autant à droite qu’à gauche. « Selon le professeur de philosophie, le wokisme prolifère sur un fond de critique de la raison et des Lumières ». En Nouvelle-Zélande – comme ici au Nunavik – les écoles placent sur un pied d’égalité l’enseignement des sciences reconnues comme la théorie de l’évolution et les thèses créationnistes maories. Le wokisme attaque aussi, comme un virus, les facultés de mathématiques et de médecine. Les étudiants ayant des Qualités Intellectuelles faibles veulent faire baisser le niveau des études pour finir par réussir à réussir.

3. Les nouveaux défis pour la jeunesse.

Les jeunes du début du XXIe siècle font partie de la première génération de l’histoire à ne pas avoir accès à des occupations traditionnelles qui convenaient à leurs talents comme devenir religieux ou soldats. Le missionnariat n’est plus à la mode et l’armée exige maintenant des spécialistes en électronique. Pour ceux qui ne sont pas équipés physiquement pour travailler dans la construction, ne sont pas manuels, ont peu de talents, etc., il reste l’université dans ses facultés « molles ». Nous devons être indulgents avec eux.

4. Le wokisme influence les universités de différentes manières

Le résultat de la Révolution tranquille et de la démocratisation

L’université, du moins pour les départements d’humaines sciences et arts, reste leur seule porte de sortie. Pour les aider et les protéger, les dirigeants ont même créé des départements d’études ethniques, néoféministes, religieuses, autochtones, noires, etc. Devant l’adversité, les mots qu’il ne comprend pas, Henri Laborit nous apprend, dans son livre « Éloge de la fuite », que l’humain fait le mort, se sauve ou combat. Ceux qui choisissent l’annulation, les espaces sécuritaires et autres patentes, découlant de leurs faibles capacités mentales, ne savent pas quoi faire d’autre.

Les syndicats ont gagné. En 1970, sous l’influence des déconstructionnistes français comme Bourdieu et Derrida, ils exigeaient que « L’École cesse de reproduire les classes dominantes ». N’est-ce pas ce qui se passe dans nos universités populaires !

Guy Rocher a gagné. La démocratisation a nivelé par le bas le curriculum des universités. C’est ce qui explique en partie l’augmentation du plagia qui se généralise avec l’acceptation de trop d’étudiants qui ne sont pas à leur place, le fait que plus de 60 % des étudiants en « sciences » de l’éducation, les futurs profs, coulent l’examen de français.

Un autre aspect du problème découle de notre manière de présenter nos universités, qui au Québec sont toutes vues sur un pied d’égalité. Les Américains possèdent de grandes universités comme Harvard, Yale, des universités d’état ou de ville comme la States University of New York et des universités religieuses comme University of Notre-Dame.

N’oublions pas le clientélisme selon Michel Freitag et Normand Baillargeon.

Normand Baillargeon, dans son livre « Je ne suis pas une PME » se réfère à la notion de clientélisme, conceptualisée en 1990, par Michel Freitag, professeur de sociologie à l’UQAM, pour expliquer le fonctionnement des universités. Étant financées par tête de pipe et non par diplômes obtenus, les cégeps et les universités ont commencé en 1990, à offrir une panoplie de formes d’aide dans les programmes qui ne nécessitent pas les Cotes R-Z, comme « Accueil et intégration, Cheminement tremplin DEC, reconnaissance des acquis, etc. », qui reprennent les cours du niveau précédent. En plus, des experts ont été engagés pour aider les wokes à réussir, en encadrant les examens avec ordinateur, les périodes d’examen allongées, dans des locaux adaptés, sous surveillance spéciale et autres patentes pédagogiques. C’est la nature humaine, c’est cyclique et c’est la vie. Ça concerne surtout les étudiants des sciences humaines ou en arts des universités.

Pour aller chercher et retenir une clientèle qui n’a pas les capacités pour réussir dans les domaines du savoir universitaire traditionnels, les administrateurs ne manquent pas de créativité. De plus en plus, en sciences humaines, on voit apparaître des programmes adaptés aux wokes. Ils sont basés sur la créativité et la recherche action sur le terrain. Cette méthode a le mérite de laisser tomber la lecture des grands auteurs, la fastidieuse recherche des références de base, la lecture des textes fondamentaux dans un domaine, pour se concentrer sur le futur, la création, la recherche sur le terrain. L’université traditionnelle, haut lieu de la recherche théorique fondamentale, est devenue une grande école, comme l’ETS, axée sur les contenus pratiques.

Christian Rioux, dans Le Devoir, explique cette situation : L’Université pour quoi faire ? Les administrateurs universitaires nivellent par le bas pour faire monter la clientèle. « Au nom de la « démocratisation », Science Po a supprimé l’épreuve de culture générale que devaient autrefois passer les candidats de cette prestigieuse école. Car le clientélisme est gouverné par une logique implacable qui consiste à adapter le produit au consommateur. Ce qui revient souvent à rabaisser le niveau. »

S’ajoute un autre élément, le manque de professeur compétent, i.e. avec un doctorat. Le nombre d’étudiants a trop augmenté depuis les années 1980. « Les chargés de cours au cœur des universités » sont devenus ceux qui enseignent le plus. C’est une conséquence du clientélisme universitaire.

En 1987, le professeur Allan Bloom, dans son livre à succès « L’âme désarmée, essai sur le déclin de la culture générale » dénonçait cette dérive. Son livre, qui deviendra un gros vendeur aux États-Unis, explique le désintérêt de ses étudiants pour la culture classique, trop difficile. Il constate qu’après avoir fait table rase de tous les acquis de la culture occidentale, les professeurs se sont lancés dans la rectitude politique et ont tenté de constituer un nouveau curriculum, axé sur les minorités religieuses, culturelles, raciales, sexuelles, les ethnies et tous les groupes marginaux, les études africaines, féminines, etc. Même en baissant les exigences, les étudiants étaient incapables de réussir, d’où la création de facultés « molles. »

Pour Christian Rioux (Le Devoir, 22-2-2013) cette course au chiffre et à la rentabilité a des conséquences graves. Selon Michel Seymour, elle fait en sorte « qu’un trop grand nombre de personnes s’engagent dans des études universitaires sans avoir les aptitudes requises et sans considérer la possibilité de faire des études terminales dans les secteurs techniques ou professionnels ». Et le professeur de philosophie de constater que, « depuis dix ans, la moyenne des notes a été haussée dans presque toutes les universités ». Or, ajoute-t-il, cette prétendue démocratisation crée des pressions sur les professeurs du Cégep et du Secondaire afin qu’ils accordent des diplômes au rabais. On tombe des nues en apprenant que 60 % des étudiants à temps plein, âgés de 20 à 24, ans trouvent le temps de travailler plus de 16 heures par semaine et 17 %, plus de… 25 heures ?

C’est ce que remarque Marcel Gauchet, dans son texte « Le niveau monte, le livre baisse » dans son livre « La démocratie contre elle-même ». Il constate que le nombre d’étudiants dans les universités françaises passe de 300 000 en 1960 à plus de 2 millions en 1993, mais que « dans le même temps, le nombre des livres achetés par ce public formidablement élargi s’est effondré. Une démocratisation pour rien. »

Benoît Melançon, dans son livre « Le niveau baisse ! (et autres idées reçues sur la langue) », démontre que la maîtrise du français diminue à chaque génération.

Les universités sont-elles devenues de grosses garderies ? Le niveau des études supérieures, à l’heure du « doctorat pour tous », diminue-t-il ? C’est ce qu’écrit le journaliste Louis-Bernard Robitaille, dans son livre « Ces impossibles français » : « Dans les universités (françaises), dont beaucoup sont des parkings pour jeunes, gratuits, mais sans débouchés. »

Les wokes exigent un local spécialisé, plus de temps pour écrire un examen avec un ordinateur, qui permet l’accès à un logiciel qui corrige les fautes.

La popularité des cours d’été plus faciles. Tout cela est le résultat de la Révolution tranquille et de la démocratisation. Un dernier élément qui démontre bien que le niveau baisse, c’est la popularité des cours d’été, qui diminuent les contenus avec une séquence de trois cours intensifs de trois périodes par semaine. Ils rendent la réussite plus facile et ne sont pas inscrits comme tel dans le bulletin. La journaliste Marie-Claude Malboeuf, a écrit un article dans La Presse sur ce sujet : « Cours d’été : des réussites gratuites ? »

Le plagiat pour finir par réussir à obtenir un diplôme, après de multiples échecs.

À tel point que l’université Laval tente d’éliminer les renvois d’étudiants pour cause de plagiat, pour les garder comme clients. La nouveauté de ChatGPT va aider les wokes à tricher et à réussir.

Les chargés de cours remplacent les professeurs avec doctorat

Selon le journal local de Saint-Jérôme, « plus de 75 % des professeurs à l’UQO sont des chargés de cours. Il peut être intéressant, pour les universités, d’inviter d’anciens Premiers ministres, des ex-politiciennes, des présidents de centrale syndicale, des vedettes et des starlettes pour une conférence, mais de là à leur confier une charge d’enseignement, la marche n’est-elle pas trop haute ?

L’écriture inclusive, la dernière marotte.

Une autre nouveauté importante dans le monde de la recherche universitaire s’ajoute : conformément à une nouvelle politique de l’Université de Montréal, qui vient d’être adoptée en 2022, appuyée par l’OQLF, la chaire recommandera l’utilisation de l’écriture inclusive épicène, non-genrée pour communiquer, en utilisant une expression comme « les personnes étudiantes ». Ces dernières devront faire de même pour rédiger leur mémoire ou leur thèse, en utilisant la rédaction épicène.

L’application des principes EDI pour obtenir des bourses

Il importe de souligner que les demandes de bourses de la part des étudiants universitaires doivent respecter les directives du gouvernement fédéral concernant les principes EDI : équité, diversité, inclusion. L’application des principes EDI facilitera l’obtention de bourses par les minorités minoritaires : autochtones, racisés, sexuelles, infirmes, etc. EDI combat « les obstacles systémiques et les préjugés (de la majorité) auxquels se heurtent les groupes sous-représentés ».

L’estime de soi au centre du curriculum des wokes

Depuis la Réforme pédagogique de la ministre de l’Éducation, Pauline Marois, l’ancien curriculum du primaire : apprendre à lire, écrire et calculer, a été remplacé par un nouveau contenu axé sur l’estime de soi. Les jeunes carburent et sont motivés par les commentaires, uniquement positifs, de leurs professeurs. « Tu es un petit génie comme Einstein, un créateur comme Mozart, un inventeur comme Henry Ford, un chercheur comme Pasteur, etc. » Les notes ne sont plus importantes ou même disparaissent pour une évaluation chiffrée.

En arrivant dans l’enseignement supérieur, après avoir été chouchoutés par l’aide à la réussite, le cégep et l’université, certains jeunes sont renversés devant les exigences de la connaissance de la langue française, la lecture de textes philosophiques, l’apprentissage des mathématiques. En plus, il faut fournir des efforts.

5. Conclusion.

Dénonçons le wokisme, mais soyons indulgents Les wokes sont hypersensibles. Rappelons-nous la récente affirmation de la commissaire à l’islamophobie Amira Elghawaby et son « Je vais vomir » devant les Québécois qui affirment leurs droits. Pierre Serré écrit dans l’Action nationale : le wokisme « implique la reconnaissance exclusive du statut de « victime » aux minorités d’origine immigrante » au Québec.

Santarossa termine sur une note positive. En discutant avec ses étudiants du secondaire, il se rend compte que cette idéologie s’essouffle. Serait-ce le retour du GBS ou « Gros Bob Sens » si cher à Jacques Grand’Maison !?

Alexis Tétreault recense dans la revue L’Action nationale le livre de J-Y Thériault, « Sept leçons sur le cosmopolitisme », qui résume bien la position woke : « Le délirium de l’autopoïèse, du sujet autoportant, de l’individu comme seul architecte de sa vie, ne manquera pas de faire sourire le lecteur. »

Avec la présence des wokes dans les institutions de haut savoir, le niveau monte-t-il ou baisse-t-il ? Rappelonsnous le cri du cœur à l’Assemblée nationale de Bernard Landry, qui a étudié dans un collège classique, dans la triste affaire de la condamnation à l’unanimité d’Yves Michaud : « Audi alteram partem ». Quelques années plus tard, Manon Massé, qui a étudié à l’UQAM, lancera son : « C’est pas le pogo le plus décongelé de la boîte » pour comprendre ! Je vous laisse juger.

Que nous propose comme solution aux problèmes des déboulonneurs de statues, à ceux qui brûlent les albums de Tintin, Bernard Henri-Lévy dans son texte « Pour en finir avec le jeunisme » ? « En finir avec la jeunesse, alors ? N’en plus parler ? Proscrire le mot ? Évidemment non. » Il faut les aider à maturer.

Pour terminer sur une note humoristique, citons le regretté chroniqueur Pierre Foglia : « On s’interrogera (et on s’engueulera) sur les moyens, sur les méthodes, sur les compétences transversales après. On parlera réforme après. Commençons par nous entendre sur ceci : l’éducation vise à former des citoyens pas trop tatas et non pas à envoyer le plus de tatas possible à l’université. »

Les wokes font vivre les institutions comme les cégeps et les universités populaires leur permettant de recevoir 12 000 $ annuellement. Rappelons-nous la fameuse blague des humoristes : « Mes années de cégep, les sept plus belles années de ma vie. »

« La pensée woke. Analyse critique d’une idéologie » par David Santorossa, Liber, 2022,181 pages. Préface de Normand Baillargeon.

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