La Bible, légende et mythe
MICHEL PION
Président et trésorier
Michel Pion est membre de l'AHQ depuis 2006, informaticien de profession il est membre du CA du l'AHQ depuis 2007 et a été l'instigateur principal de la campagne des "Autobus Athées" en 2009 et est à l'origine de la création du bulletin Québec humaniste.
L’auteure originale de ce texte est Jeaneane Fowler PhD. Madame Fowler est l’auteure de nombreux livres (en anglais) sur les religions et la spiritualité. Voici un lien vers sa page sur Amazon.ca. Ce texte, traduit avec permission, apparait actuellement sur notre site connexe : https://humanisme.assohum.org/ qui est un cours en ligne sur l’humanisme que nous vous invitons à consulter.
Dans cette leçon, le terme « Dieu » sert à désigner la divinité reconnue par la religion judéo-chrétienne. Dans l’ancien hébreu de l’Ancien Testament, cette divinité est appelée El ou, curieusement, Élohim (en hébreu, la terminaison –im s’applique à un nom à la forme du pluriel). Dans la Bible, il est tout simplement traduit par Dieu, ou alors son autre nom, Yahvé. Certains humanistes préfèrent écrire le mot dieu, mais puisqu’il sera ici question d’une divinité particulière qui s’appelle Dieu, nous allons donc écrire ce mot avec une majuscule.
La principale source de connaissances sur la divinité judéo-chrétienne appelée Dieu est la Bible, qui est toujours le plus grand succès de librairie du monde, et qui a eu une incidence remarquable sur la vie individuelle et la société. Les érudits modernes ont bien montré les multiples difficultés liées à la compilation des textes constituant la Bible, notamment de l’Ancien Testament qui comprend des écrits issus de sources de base et traditions véhiculées par divers cercles religieux, lesquels ont été réunis par des rédacteurs, des éditeurs, qui ont essayé (mais échoué) de composer un tout cohérent.
Le Nouveau Testament est aussi un ouvrage composé de divers textes sur des événements relatifs à la vie de Jésus et aux premières années du christianisme que la nouvelle communauté grandissante des chrétiens a senti le besoin d’écrire il y a près de deux millénaires.
Les livres composant la Bible ont été composés à partir de nombreux textes qui, malgré l’intégrité qu’on peut avoir, reflètent le caractère religieux et les besoins qui existaient au début de l’histoire de l’Église. Mais aucun chercheur sérieux sur le matériel biblique ne pourrait lui accorder une valeur extrinsèque. Les anomalies sur les plans de style, de contenu, de l’histoire et de l’enseignement théologique sont systématiquement trop évidentes pour que quiconque, sauf les fondamentalistes les plus convaincus, puissent prétendre que le contenu de ces livres soit absolument véridique. Une chose est claire, cependant. C’est que le matériel biblique est profondément théiste. Le théisme (présenté dans le module d’introduction) est la croyance en un dieu ou en une déesse (ou des dieux et déesses) avec qui l’on peut avoir une relation personnelle.
Beaucoup de philosophes et certains théologiens cherchent à désanthropomorphiser le Dieu des chrétiens, mais il leur faudrait battre en brèche le matériel biblique pour qu’ils y arrivent. Le Dieu biblique est résolument masculin, il intervient dans l’histoire (comme lors de l’exode des Hébreux hors d’Égypte), et entretient un dialogue avec les rois, les prêtres, les prophètes et le commun des mortels. Les événements surnaturels abondent et dans le Nouveau Testament, nous assistons à un passage progressif de l‘anthropomorphisme surnaturel à l’incarnation supposée de Dieu. L’anthropomorphisme, rappelons-le, est l’attribution de caractéristiques humaines à un être divin, un animal ou un objet.
Comme il est illogique de considérer le contenu des textes bibliques comme absolument et littéralement véridique, on peut se demander alors si quelque chose mérite d’être conservé. La plupart des gens diraient une bonne partie. Hormis des raisons d’ordre technique, comme le fait que c’est la principale source de l’hébreu classique, la Bible révèle de nombreux faits historiques, raconte des anecdotes particulièrement bonnes, contient de magnifiques passages de poésie et renferme aussi quelques conseils judicieux et beaucoup de passages qui portent à la réflexion.
Mais la Bible est loin d’être le seul ouvrage de ce genre. Des histoires comme on en retrouve dans les livres sacrés hindous comme le Ramayana ou le Mahabharata sont aussi des récits passionnants entrecoupés de quelques solides principes sur la vie. Également, le laconique mais profond Tao Te Ching chinois contient des images poétiques et des histoires simples et apaisantes. Chaque culture possède une littérature du genre, qui doit être examinée dans l’optique de l’époque à laquelle elle a été écrite. Nous glanons quelque chose dans tous les livres que nous lisons. Mais dans le cas de la Bible, il semble y avoir quelque chose qui pousse certaines personnes à lire cet ouvrage en abandonnant provisoirement leur discernement, ce qui est fautif. Le Coran aussi est lu avec le même abandon provisoire de la raison par de nombreux musulmans.
De nos jours, on insiste beaucoup sur la vérité symbolique de la Bible. Mais cela n’en dit pas beaucoup sur le Dieu qui a inspiré les chrétiens ni sur les symboles, dont l’interprétation est très variable, ce qui explique le fait que les représentants du catholicisme ont souvent répété que seule l’Église romaine devait les interpréter. Mais comme à l’intérieur du christianisme les confessions et les sectes sont très nombreuses, l’interprétation des symboles de la Bible est très différente. Alors, où s’arrête le symbolisme ? Les chrétiens semblent prendre beaucoup de temps pour comprendre ce que leur livre signifie réellement. L’interprétation de vérités symboliques est donc un exercice semé d’embûches. Alors, peut-on dire que la Bible est seulement en partie vraie ? Si l’on admet ce principe, alors la Bible est aussi en partie fausse. Donc, comment faire la distinction entre le vrai et le faux ? Et pourquoi Dieu, qui est censé avoir inspiré la Bible, a-t-il délibérément déformé la vérité de cette façon ?
L’acceptation de la partie « symbolisme » et de la partie « vérité » permet à chaque chrétien, et aussi chaque théologien, de se frayer un chemin dans les textes bibliques. À titre d’exemple classique. La Genèse est le premier livre de la Bible qui contient le récit de la Création. Au verset 6, le « firmament » est décrit comme un dôme massif, séparant le ciel de la terre, et sur lequel, au verset 14, la « lumière » (c’est-à-dire les étoiles, le soleil et la lune) est accrochée.
Personne n’admettrait une telle idée de nos jours. Mais un peu plus loin, aux versets 26-27, il est écrit que Dieu créa l’homme à son image. Ce passage de théologie est encore enseigné de nos jours, en dépit des limitations qu’il impose à Dieu et de la naïveté de l’énoncé !
Mais si le symbolisme et la vérité sont problématiques, il en est de même de la moralité, qui est exemplaire à certains endroits et choquante à d’autres. En clair, si Dieu a inspiré toute la Bible, sa connaissance de la physique laissait beaucoup à désirer, ses qualités d’auteur et son inspiration ne sont pas claires et il a permis et fait des choses assez terribles. On dit qu’il ne faut pas soumettre le matériel biblique à tout type de recherche rationnelle susceptible de le dévaloriser. Ainsi, dès que la Bible tombe dans l’erreur sur quelque chose, on change l’interprétation pour sauvegarder sa valeur, on juge qu’elle est « démystifiée » et l’on cherche à souligner son symbolisme ou ses vérités sous-jacentes. Le fait demeure que le contenu incorrect est rarement rejeté en entier.
Étant considéré comme un livre sur Dieu, la Bible ne favorise pas la recherche rationnelle ni la recherche de la connaissance. Au contraire, la foi totale en Dieu n’est jamais remise en question, peu importe les anomalies dans le concept de Dieu dans les textes bibliques. Donc, la pauvre vieille Ève commet l’erreur de tendre la main vers l’arbre de la connaissance (Genèse 3), et les enseignements de Jésus sont délibérément cachés aux sages et à tous ceux en dehors du cercle de ses disciples (Matthieu 11:25 et Marc 4:11-12).
En effet, la « sagesse des sages » doit être détruite et « l’intelligence de l’habile » déjouée (I Corinthiens 1:19).
De toute évidence, l’expertise, la sagesse, la recherche de la vérité et l’enrichissement des connaissances ne sont pas de bonnes conditions pour mener une vie conforme aux enseignements des écritures chrétiennes. Mais il est impossible pour la nature humaine de se détourner de la connaissance. La plupart des chrétiens aujourd’hui, malheureusement pas tous, admettent le principe de l’évolution naturelle du monde plutôt que le récit biblique de la création en six jours. Pourtant, dans une tentative de sauvetage des récits bibliques de la création et de réconcilier les perspectives théologiques et scientifiques, on cherche des « vérités » théologiques dans le récit.
À titre d’exemple, certains prétendent que le mot hébreu yom (jour) utilisé dans la Genèse désignerait une période assez longue pour que le récit de la création aille dans le sens de la théorie évolutionniste. C’est carrément faux. Le mot yom signifie un temps de vie précis, comme le temps de la récolte, ou une longue période dans une vie. En d’autres termes, il ne désigne pas une période de milliers d’années, comme l’entend la théorie évolutionniste. Dans les textes bibliques, il est clair qu’un jour particulier sert de motif : « Et il y eut un soir et il y eut un matin : un jour. L’évolutionnisme est incompatible avec la pensée linéaire ancienne et ne peut d’aucune façon supporter le texte biblique. Notre niveau de connaissances actuelles, comme dans de nombreux cas, a dépassé de beaucoup le mythe biblique.
Les théologiens chrétiens et autres, qui font une étude sérieuse du texte biblique, sont bien conscients des nombreuses anomalies, mais il faut souvent un athée, ou alors un analyste objectif pour constater ce que l’oeil exercé au texte biblique ne voit pas. Les anomalies trouvées dans les textes bibliques sont souvent relevées. L’humaniste Carl Lofmark en a fait un compte rendu très humoristique. Il relève, entre autres, la description d’un lièvre présenté comme un animal qui rumine (Lévitique 11:6), la présentation d’une classe d’oiseaux quadrupèdes et la présentation d’une classe de coléoptères (coccinelles) quadrupèdes (Lévitique 11:20-23) ! Voici un extrait de son ouvrage intitulé What is the Bible ? (en version anglaise seulement)
Il est quelque peu surprenant de lire que Dieu lui-même n’a pas réussi à chasser une tribu ennemie « parce qu’ils avaient des chars de fer » (Juges 1:19), ou que le peuple d’Édom se révolta (II Rois 8:22) après que Joab eut tué tous les mâles de leur race (I Rois 11:16). De la même manière, tous les mâles des Madianites sont tués et leurs femmes capturées (Nombres 31:7-18), et pourtant cela n’empêche pas les Madianites plus tard de vaincre les enfants d’Israël (Juges 6:1-5). Les Amalécites sont ‘complètement détruits’ par Saül (I Samuel 15:7-20), mais ils s’élèvent contre le roi David, qui les défaits et ne ‘laisse ni hommes ni femmes vivants’ (I Samuel 27:9) qui trouvent quand même moyen de l’attaquer de nouveau (I Samuel 30:1-17). »
Pour ceux d’entre vous qui sont bons en mathématiques, Salomon fit un grand cercle autour du temple qui avait un diamètre de dix coudées et une circonférence de trente coudées (I Rois 7:23 et II Chroniques 4:2), ce qui signifie, comme le souligne Lofmark, que ‘ pi = 3 ’.
Si les mathématiques posaient un problème dans l’Ancien-Testament, la physique en faisait tout autant, car Dieu créa le soleil trois jours après la lumière ! Les spécialistes de la Bible ont longtemps considéré qu’il y avait deux récits de la création dans les deux premiers chapitres de la Genèse. Les différences de style, dans l’utilisation du nom divin, dans l’ordre de la création et dans la création d’une pluralité de l’humanité dans le premier récit et d’un homme célibataire dans le second, caractérisent bien l’inclusion de différentes traditions de croyance sur les origines du monde et des êtres humains en particulier. Pourquoi l’histoire « d’Adam et Ève », la seconde des deux dans la Genèse (2:4-24), a-t-elle toujours été celle qui a été la plus acceptée ? Difficile à dire, mais probablement parce qu’on a jugé cette histoire plus facile à transmettre à de jeunes esprits que les idées plus transcendantes de la Genèse 1:2-4.
Les anomalies constatées dans le Nouveau Testament sont bien documentées par les spécialistes de la Bible eux-mêmes autant que par ceux qui sont critiques de la croyance théiste. Elles sont trop nombreuses pour être énumérées ici. L’exemple classique d’une anomalie très significative pour le christianisme est l’imprégnation de Marie par le « Saint Esprit », un facteur qui devrait faire en sorte que la lignée de Jésus tienne de sa mère et non pas de son père. Mais, comme chacun le sait par le chant des cantiques de Noël, Jésus vient de la maison de David, la lignée de l’ancien roi, une lignée royale, comme que Matthieu (1:1-17) et Luc (3:23-28) le démontrent clairement, Jésus est de la lignée de Joseph et non pas de Marie. Un autre exemple d’impossibilité physique et de surnaturalisme tordu nous est fourni par Lofmark dans le passage suivant :
« Après la naissance de Jésus, des sages de l’Est viennent lui apporter des cadeaux. Ils suivent une étoile. L’étoile les conduit à Jérusalem, ce qui est au mauvais endroit. À ce moment, les prêtres du roi Hérode et les scribes leur disent que l’enfant doit naitre à Bethléem. L’étoile les conduit maintenant de nouveau, cette fois, de Jérusalem à Bethléem, où finalement elle s’arrête (Matthieu 2:2-9). Pour accepter cette histoire comme véridique, nous sommes censés croire qu’une étoile a été observée se déplaçant d’abord vers l’Ouest, jusqu’à Jérusalem, puis de six milles vers le Sud-Ouest, à la vitesse d’un chameau, en plein jour, jusqu’à ce qu’elle se soit finalement immobilisée au-dessus d’une étable en particulier. »
Une difficulté qui est primordiale pour le théiste chrétien est l’urgence avec laquelle le message de l’évangile a été donné, une urgence justifiée par l’attente de l’arrivée du très attendu « Royaume de Dieu », il y a près de deux mille ans. Alors, l’ordre établi (en particulier, la domination romaine) serait renversé et le Royaume de Dieu instauré. Il est pratiquement impossible de lire le Nouveau-Testament sans avoir l’impression que c’est là son message central.
Mais le « Royaume de Dieu » n’est jamais venu ! Et les chrétiens continuent toujours à attendre ! Cette fois, Jésus s’est manifestement trompé. Toutefois, certains biblicistes affirment que le « Royaume de Dieu » est arrivé avec Jésus (eschatologie accomplie), ou devrait venir dans le futur (l’eschatologie futuriste) ou qu’il était venu avec Jésus, mais pourrait se réaliser à l’avenir (l’eschatologie commencée). Mais, manifestement, il n’est pas encore venu !
Tout aussi clairement, selon le récit de Marc, Jésus lui-même attend la venue du « règne de Dieu » de son vivant (Marc 9:1 ; 1:15, 13:30, Luc 9:27, 21:32 ; Matthieu 10:7, 10:23, 16:28, 23:36). En effet, sans cet enseignement principal de Jésus, il est difficile de voir qu’il pourrait y avoir un évangile – une « bonne nouvelle » – car le « royaume » n’est jamais venu !
Outre les anomalies de la Bible, il y a des passages horribles et parfois carrément obscènes sous certains aspects. Le génocide exigé par Dieu des premiers Hébreux dans les aspects les plus violents de la conquête de Canaan et où des vieillards et des jeunes innocents, des femmes enceintes, des bébés et des enfants qui sont rapportés comme ayant été abattus sans aucune pitié, est consternant. Il faut reconnaître qu’il s’agit de contes de guerre anciens représentant la conquête d’un pays qui a parfois été faite pacifiquement et d’autres fois perpétrée avec violence. Mais des épisodes comme ceux-ci n’ont pas leur place dans le contexte d’un livre qui est censé être inspiré par un Dieu bienveillant.
Le tableau représenté dépeint Dieu comme un être qui carbure à la vengeance, selon Lévitique (26:14-39) qui provoque une pauvreté massive, la dévastation, les fléaux, décime les populations, même le cannibalisme, qui va inciter les gens à manger leur propre progéniture (Deutéronome 28:53) – tout cela parce que des gens « se rebellent » contre Dieu. Il y a beaucoup de chrétiens qui préfèrent ignorer ces passages terribles de l’Ancien Testament, tandis que certains s’en réclament. Mais la plupart vont prétendre que c’est le concept du Nouveau-Testament d’un Dieu, révélé par l’intermédiaire de Jésus, qui est le plus significatif pour le chrétien et que le vieux Dieu guerrier des premiers livres bibliques est une ancienne conception erronée de ce que Dieu est en vérité. Ceci, bien sûr, pour prétendre que les passages « méchants » de l’Ancien-Testament ne sont tout simplement pas vrais, mais que les « beaux » passages eux, sont véridiques ! Et pourtant, ce que nous avons dans le Nouveau-Testament est le sacrifice et la crucifixion d’un être à la volonté de Dieu (Actes 2:23), et que l’enfer éternel est le sort réservé à la majorité des êtres humains !
Et qu’en est-il des miracles ? Si nous voulons vraiment faire abstraction de toute pensée rationnelle, l’acceptation des miracles bibliques exige quand même la suspension du sens commun. La plupart des livres saints contiennent des événements miraculeux, associés à la représentation hagiographique des fondateurs de la religion et, normalement, cherchent à illustrer la nature particulière du fondateur ou d’une personne. Si la naissance virginale du christ est difficile à avaler, le Bouddha lui est né d’une fente sur le côté de sa mère !
Le sens commun nous dit que certaines choses sont tout simplement impossibles. Tout comme nous sommes susceptibles de manifester une certaine incrédulité lorsque nous lisons que l’un des héros de l’épopée hindoue, le Ramayana, avait un corps tel un singe et pouvait se grossir lui-même suffisamment pour sauter de la pointe sud de l’Inde à l’île de Lanka, comme elle s’appelait. Nous sommes tout aussi justifiés de considérer la survie de Jonas dans le ventre d’une baleine comme une histoire dans la même catégorie. Il devait y avoir beaucoup de miracles dans les temps anciens, surtout parce qu’il y avait beaucoup d’événements inexplicables et que les gens n’avaient pas la connaissance nécessaire pour les expliquer. Est-ce pour cela que les miracles sont moins nombreux aujourd’hui, car il y a moins à attribuer au surnaturel et que les possibilités d’explication rationnelle sont plus facilement accessibles ?
Ceux qui ne sont pas prêts à accepter les vérités historiques partielles de la Bible ou à rejeter ses anomalies et illogismes sont beaucoup moins nombreux dans le monde d’aujourd’hui. Mais la foi catholique romaine demande de ses adhérents l’acceptation du phénomène des miracles, à la fois dans leur contexte historique et moderne. La « naissance virginale » de Jésus par Marie fait toujours partie de leur enseignement. Toutefois, l’idée d’une « naissance virginale » doit avoir été un ajout postérieur, car l’auteur de l’évangile de Marc ne la mentionne pas et elle n’est trouvé nulle part dans les nombreuses lettres écrites par Paul et reproduites dans la Bible. En dehors de la foi catholique romaine toutefois il y a plus de fluidité et de licence dans la croyance. Mais il y a toujours ceux qui adoptent une vision fondamentaliste de la Bible, en acceptant son contenu de façon littérale ou semi-littérale et il y a ceux qui, conditionnés par la rigidité de l’enseignement religieux du passé, en conservent les croyances désuètes.
Ce qui est vrai pour la Bible, les écrits sacrés de la tradition judéo-chrétienne, est également vrai pour les autres cultures. Le Coran est un bon exemple : Il n’apporte rien d’exceptionnel dans son éthique. En effet, l’islam était très éclectique dans son fondement scripturaire, avec un mélange de cultures pré-arabe, chrétienne et juive. Le Coran inclut même des mots étrangers à l’arabe. Il existe des contradictions, des incohérences et des problèmes avec le texte du Coran comme il en existe avec la Bible.
Mais parce que la récitation du Coran est si importante, l’examiner l’est moins. Les contradictions dans le Coran sont expliquées par le besoin que Dieu a ressenti d’abroger son message par un autre « revu et corrigé » plus tard (bien que certaines révisions soient antérieures aux commandements abrogés !). On peut se demander pourquoi un Dieu tout-puissant sent-il la nécessité de réviser ses commandements – des commandements soi-disant extraits des cieux ?
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