Lettre ouverte aux bien-pensants Réflexion sur l’avortement

par Avr 18, 2022Droits humains, Québec humaniste, Réflexions0 commentaires

Extrait de « La Libre Pensée, Revue de Philosophie Humaniste », (1987), Volume 8, pp. 37–38.

En mon âme et conscience, je ne peux être contre le droit à l’avortement, car j’aurais mal au coeur de moi-même, sachant qu’à cause de mon entêtement à vouloir régler, à ma façon, CETTE RÉALITÉ SOCIALE, j’acceptais délibérément que des femmes aux prises avec ce problème soient illégalement condamnées à servir de victimes aux charlatans ou se voient contraintes d’utiliser des moyens de fortune, ou donneront naissance à des enfants non désirés. Dans ce cas, jamais je ne dirai MEA CULPA !

Certains sont si impuissants à régler leur vécu débilitant dans lequel ils sont stagnants qu’ils y jettent un baume, en devenant militants contre l’avortement !

Chers bien-pensants, je vous salue au nom de vos impuissances exprimées avec virulence, au nom de vos frustrations verbalisées en proclamations, au nom de vos peurs réunies en choeur.

Chers bien-pensants, je vous salue au nom de vos impuissances exprimées avec virulence, au nom de vos frustrations verbalisées en proclamations, au nom de vos peurs réunies en choeur.

Toute la gamme de mots frissonnants vous fait jouir comme si vous en étiez les inevteurs. Du fond de votre conscience dites-moi lequel est le plus MEURTRIER, l’avortée ? Un avorteur qui pratiquera avec asepsie et psychologie ? Ou le couple mutilé qui s’est perpétué ? Délicate question… nous sommes si nombreux au banc des accusés ! Qu’en dites-vous, chers bien-pensants, de tous ces parents qui ont procréé en état de noirceur et qui sont aux prises avec la résultante d’un super blackout. N’est-ce pas AUSSI PIRE qu’un avortement ? Vous bandez l’amas de vos faibles énergies en condamnant des intérieurs qui refusent de porter fruit, alors que pensez-vous de tous ceux qui donnent la vie comme s’ils transmettaient une maladie ? Je sais, vous me répondrez que NOUS, LES PARENTS, nous avons eu d’abord du coeur à l’altruisme, ensuite au sexe et finalement au ventre… Mais que pensez-vous de tous NOS ENFANTS mal aimés ? Plusieurs d’entre vous sont les premiers à les crucifier ! Ils ne sont pourtant que le résultat de notre guerre intérieure. On leur a pourtant bien donné leur droit à l’existence, leur retirant cependant leur pain d’amour quotidien à cause de la promiscuité de NOS NOBLES PENSÉES ! Au meilleur de notre connaissance, ajouterez vous, nous les parents, avons tout de même eu le cœur à la bonne place. Et comment !

Il y a pire que l’avortement ! C’est la totale liberté de certains parents « cancérigènes ». À cause d’eux, des adolescents sont enfermés, histoire de protéger la société composée en grande partie de bien-pensants-pratiquants-militants sous carcans. Ces enfants sont « ligotés » parce qu’ils ont de la difficulté (plus que d’autres !) à prendre comme une vérité des énoncés mis en pratique de façon non seulement contradictoire mais qui sont retournent contre eux par ces mêmes adultes abusifs qui refusent toute remise en question. Ils sont brutalement confrontés et pour longtemps désarçonnés par tout ce qu’ils constatent en termes de manipulations, de mensonges, de faux sentiments. Ils deviennent alors mimétisme et l’on dira d’eux : « Ce sont des SOCIAUX-AFFECTIFS ! » Afin de les rendre plus aptes à fonctionner en société, faudra les encadrer serré. Ou du moins tenter de les neutraliser. Ensuite ils seront relâchés et s’en iront engendrer… Il est beau, notre respect de la vie ! Il y a pire que l’avortement, chers bien-pensants. C’est ce massacre collectif que vous semblez normalement accepter. Celui de milliers d’enfants bien vivants, que l’on tue quotidiennement par débordements. Car démontrer clairement à des enfants qu’ils n’ont pas été désirés ou leur enseigner les rapports de force ou la tolérance pernicieuse me semble ENCORE PLUS dévastateur et meurtrier qu’un utérus qui opte pour la voie d’évitement. Si vous êtes pour le droit à l’existence mais surtout pour le droit à la qualité de vie, alors concentrez vous et armez vous à détruire ICI ET MAINTENANT MAIS SURTOUT EN SOI-MÊME ce qui est ouvertement accepté, pratiqué et légalement toléré, afin d’éviter à NOS enfants bien vivants et à de futurs embryons, le devenir des objets d’assouvissements et de la procréation à la va-comme-je-te-pousse ! Cessez de brandir votre utérus ou votre phallus comme gage de bonté, de véracité ou de ciel assuré, car entre ensemencer/enfanter et savoir aimer ce que l’on forme, il y a une énorme différence, puisque le respect de la vie se prouve également au-delà de l’état embryonnaire. De votre acharnement à vouloir gérer LE VENTRE DES AUTRES, vos propres handicaps ressortent si violemment qu’ils vous rendent indécents. Rentrez chers militants, brûlez vos pancartes, taisez vos cris ou jetez-vous aux orties, mais de grâce, cessez vos boniments et commençons par le commencement. Il y a déjà tellement à faire, CHACUN CHEZ SOI, puisque nous sommes tous PRO-VIE !

NDLR L’humanisme prend systématiquement position pour les victimes dans les rapports sociaux conflictuels. Cependant, sa quintessence est de contribuer aux discussions éthiques un point de vue qui tient compte de l’ensemble de l’humanité, dont, notamment, les diverses ethnies, les riches et les pauvres, les deux sexes, les enfants et les adultes, ainsi que les générations passées, présentes et futures. À cet effet, nous offrons les questions éthiques ci-dessous, formulées par des universitaires spécialistes de l’éthique de la procréation. Les questions bien posées représentent la bonne moitié des solutions à apporter..

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– Existe-t-il des droits de procréation ? Si oui, quels sont-ils ? Qu’est-ce qui les limite, le cas échéant ? Quand, le cas échéant, est-il moralement permis de procréer ? Quel objectif les procréateurs peuvent-ils raisonnablement viser en choisissant les caractéristiques des enfants potentiels ? Quelles sont les contraintes morales sur les moyens de procréation ?

– Quels sont les fondements de la parentalité ? À quels égards la parentalité est-elle une relation biologique ou naturelle, et à quels égards une relation sociale ou conventionnelle ?

– Quelles sont l’étendue et les limites des droits et responsabilités des parents ? Que doivent fournir les parents à leurs enfants ? Comment leurs responsabilités parentales doivent elles peser par rapport à d’autres obligations ? Qu’est-ce que les parents devraient être autorisés à faire, et quand les organismes publics peuvent ils, ou doivent ils, intervenir ? Que doit la société aux parents, le cas échéant ? Que doivent les co-parents les uns aux autres ?

Extrait de : Elisabeth Brake et Joseph Millum, (2021). Parenthood and procreation. Encyclopédie de la philosophie de Stanford.

Extrait de « La Libre Pensée, Revue de Philosophie Humaniste », (1987), Volume 8, pp. 37–38.

En mon âme et conscience, je ne peux être contre le droit à l’avortement, car j’aurais mal au coeur de moi-même, sachant qu’à cause de mon entêtement à vouloir régler, à ma façon, CETTE RÉALITÉ SOCIALE, j’acceptais délibérément que des femmes aux prises avec ce problème soient illégalement condamnées à servir de victimes aux charlatans ou se voient contraintes d’utiliser des moyens de fortune, ou donneront naissance à des enfants non désirés. Dans ce cas, jamais je ne dirai MEA CULPA !

Certains sont si impuissants à régler leur vécu débilitant dans lequel ils sont stagnants qu’ils y jettent un baume, en devenant militants contre l’avortement !

Chers bien-pensants, je vous salue au nom de vos impuissances exprimées avec virulence, au nom de vos frustrations verbalisées en proclamations, au nom de vos peurs réunies en chœur.

Toute la gamme de mots frissonnants vous fait jouir comme si vous en étiez les inventeurs. Du fond de votre conscience dites moi lequel est le plus MEURTRIER, l’avortée ? Un avorteur qui pratiquera avec asepsie et psychologie ? Ou le couple mutilé qui s’est perpétué ? Délicate question… nous sommes si nombreux au banc des accusés ! Qu’en dites vous, chers bien-pensants, de tous ces parents qui ont procréé en état de noirceur et qui sont aux prises avec la résultante d’un super blackout. N’est-ce pas AUSSI PIRE qu’un avortement ? Vous bandez l’amas de vos faibles énergies en condamnant des intérieurs qui refusent de porter fruit, alors que pensez-vous de tous ceux qui donnent la vie comme s’ils transmettaient une maladie ? Je sais, vous me répondrez que NOUS, LES PARENTS, nous avons eu d’abord du coeur à l’altruisme, ensuite au sexe et finalement au ventre… Mais que pensez-vous de tous NOS ENFANTS mal aimés ? Plusieurs d’entre vous sont les premiers à les crucifier ! Ils ne sont pourtant que le résultat de notre guerre intérieure. On leur a pourtant bien donné leur droit à l’existence, leur retirant cependant leur pain d’amour quotidien à cause de la promiscuité de NOS NOBLES PENSÉES ! Au meilleur de notre connaissance, ajouterez vous, nous les parents, avons tout de même eu le coeur à la bonne place. Et comment !

Il y a pire que l’avortement ! C’est la totale liberté de certains parents « cancérigènes ». À cause d’eux, des adolescents sont enfermés, histoire de protéger la société composée en grande partie de bien-pensants-pratiquants-militants sous carcans. Ces enfants sont « ligotés » parce qu’ils ont de la difficulté (plus que d’autres !) à prendre comme une vérité des énoncés mis en pratique de façon non seulement contradictoire mais qui sont retournent contre eux par ces mêmes adultes abusifs qui refusent toute remise en question. Ils sont brutalement confrontés et pour longtemps désarçonnés par tout ce qu’ils constatent en termes de manipulations, de mensonges, de faux sentiments. Ils deviennent alors mimétisme et l’on dira d’eux : « Ce sont des SOCIAUX-AFFECTIFS ! » Afin de les rendre plus aptes à fonctionner en société, faudra les encadrer serré. Ou du moins tenter de les neutraliser. Ensuite ils seront relâchés et s’en iront engendrer… Il est beau, notre respect de la vie ! Il y a pire que l’avortement, chers bien-pensants. C’est ce massacre collectif que vous semblez normalement accepter. Celui de milliers d’enfants bien vivants, que l’on tue quotidiennement par débordements. Car démontrer clairement à des enfants qu’ils n’ont pas été désirés ou leur enseigner les rapports de force ou la tolérance pernicieuse me semble ENCORE PLUS dévastateur et meurtrier qu’un utérus qui opte pour la voie d’évitement. Si vous êtes pour le droit à l’existence mais surtout pour le droit à la qualité de vie, alors concentrez vous et armez vous à détruire ICI ET MAINTENANT MAIS SURTOUT EN SOI-MÊME ce qui est ouvertement accepté, pratiqué et légalement toléré, afin d’éviter à NOS enfants bien vivants et à de futurs embryons, le devenir des objets d’assouvissements et de la procréation à la va-comme-je-te-pousse ! Cessez de brandir votre utérus ou votre phallus comme gage de bonté, de véracité ou de ciel assuré, car entre ensemencer/enfanter et savoir aimer ce que l’on forme, il y a une énorme différence, puisque le respect de la vie se prouve également au-delà de l’état embryonnaire. De votre acharnement à vouloir gérer LE VENTRE DES AUTRES, vos propres handicaps ressortent si violemment qu’ils vous rendent indécents. Rentrez chers militants, brûlez vos pancartes, taisez vos cris ou jetez-vous aux orties, mais de grâce, cessez vos boniments et commençons par le commencement. Il y a déjà tellement à faire, CHACUN CHEZ SOI, puisque nous sommes tous PRO-VIE !

NDLR L’humanisme prend systématiquement position pour les victimes dans les rapports sociaux conflictuels. Cependant, sa quintessence est de contribuer aux discussions éthiques un point de vue qui tient compte de l’ensemble de l’humanité, dont, notamment, les diverses ethnies, les riches et les pauvres, les deux sexes, les enfants et les adultes, ainsi que les générations passées, présentes et futures. À cet effet, nous offrons les questions éthiques ci-dessous, formulées par des universitaires spécialistes de l’éthique de la procréation. Les questions bien posées représentent la bonne moitié des solutions à apporter..

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– Existe-t-il des droits de procréation ? Si oui, quels sont-ils ? Qu’est-ce qui les limite, le cas échéant ? Quand, le cas échéant, est-il moralement permis de procréer ? Quel objectif les procréateurs peuvent ils raisonnablement viser en choisissant les caractéristiques des enfants potentiels ? Quelles sont les contraintes morales sur les moyens de procréation ?

– Quels sont les fondements de la parentalité ? À quels égards la parentalité est-elle une relation biologique ou naturelle, et à quels égards une relation sociale ou conventionnelle ?

– Quelles sont l’étendue et les limites des droits et responsabilités des parents ? Que doivent fournir les parents à leurs enfants ? Comment leurs responsabilités parentales doivent elles peser par rapport à d’autres obligations ? Qu’est-ce que les parents devraient être autorisés à faire, et quand les organismes publics peuvent ils, ou doivent ils, intervenir ? Que doit la société aux parents, le cas échéant ? Que doivent les co-parents les uns aux autres ?

Extrait de : Elisabeth Brake et Joseph Millum, (2021). Parenthood and procreation. Encyclopédie de la philosophie de Stanford.

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