La cacocratie ou la démocratie assassinée par le mensonge
CLAUDE BRAUN
Administrateur et éditeur en chef du "Québec humaniste"
Claude Braun a été professeur de neurosciences cognitives à l'UQAM de nombreuses années. Retraité depuis peu, Il a publié nombres de documents de recherches sur le sujet. Il a été également éditeur du "Québec laïque" et est depuis quelques années l'éditeur en chef de notre revue "Québec humaniste" Il a également publié "Québec Athée" en 2010. Téléchargeable gratuitement en utilisant ce lien avec les compliments de l'auteur.
Note de lecture
Michel Lincourt est membre du Conseil National du Mouvement laïque québécois (MLQ) et du Conseil d’Administration de l’Association humaniste du Québec (AHQ) depuis de nombreuses années. Il est architecte et urbaniste. Il a gagné sa vie comme professeur d’université, conseiller politique, conseiller en design urbain de la Ville de Montréal, conseiller international pour l’UNESCO et pour le programme de Développement de l’ONU, et cadre au ministère d’État aux Affaires urbaines du Canada.
Michel Lincourt est un amoureux des Lumières, amour qui se fixe particulièrement sur Diderot à qui il a voué un livre en trois tomes d’aventure fantastique, publié en 2009. C’est d’ailleurs en évoquant l’esprit des Lumières que Michel Lincourt nous offre son dernier livre, publié tout récemment aux Presses de l’Université Laval. Ceux qui comme moi, avons milité longuement aux conseils nationaux du MLQ et de l’AHQ, constatons que l’auteur a imbibé des valeurs de ces organisations, ce qui s’ajoutant à son immense culture, se distille à l’aube de ses qui lui semble absolument important pour l’humanité, et rien d’autre. Des histoires finement ciselées et d’une précision inouïe racontant et expliquant les empires grecs, musulmans, européens, américain, et comment ils ont été articulés sur des mensonges. Des histoires délicieuses qui en disent long, une anecdote percutante et révélatrice à la fois, sur le machiavélisme des puissants de ce monde. Des exemples et analyses critiques des discours extraordinairement tordus des dominants à travers l’humanité. Comment l’auteur s’est très graduellement rendu compte à travers une multitude d’événements précisément racontés qu’il fallait arrêter absolument tout, s’asseoir, réfléchir, et reconstruire une humanité tout autre. Son grand plan pour nous tous ensemble, pour l’avenir. Tout ça nous est offert sur un ton sérieux, mais de manière assez anecdotique et intuitive, dans un langage décontracté et très imagé, avec des passages truculents. Si le sujet n’était pas si triste en analyses et transcendant en solutions proposées, on se bidonnerait d’une couverture à l’autre.
Architecture, un design humain, que dis-je, un manifeste pour un virage social majeur, celui qui serait le premier à instaurer une véritable démocratie, une organisation sociale et politique qui, au lieu de lever le cœur des Diderot et compagnons comme le ferait le monde aujourd’hui, leur ferait tourner la dernière page solennellement, les yeux fermés, la larme sur la joue, l’âme époustouflée, le cœur satisfait.
Voici donc l’opus vitae de Michel Lincourt : tout ce qui lui semble absolument important pour l’humanité, et rien d’autre. Des histoires finement ciselées et d’une précision inouïe racontant et expliquant les empires grecs, musulmans, européens, américain, et comment ils ont été articulés sur des mensonges. Des histoires délicieuses qui en disent long, une anecdote percutante et révélatrice à la fois, sur le machiavélisme des puissants de ce monde. Des exemples et analyses critiques des discours extraordinairement tordus des dominants à travers l’humanité. Comment l’auteur s’est très graduellement rendu compte à travers une multitude d’événements précisément racontés qu’il fallait arrêter absolument tout, s’asseoir, réfléchir, et reconstruire une humanité tout autre. Son grand plan pour nous tous ensemble, pour l’avenir. Tout ça nous est offert sur un ton sérieux, mais de manière assez anecdotique et intuitive, dans
un langage décontracté et très imagé, avec des passages truculents. Si le sujet n’était pas si triste en analyses et transcendant en solutions proposées, on se bidonnerait d’une couverture à l’autre.
On se fera une bonne éducation en lisant Michel Lincourt sur les idées du psychosociologue Gustave Le Bon. Où est le pouvoir exactement ? Le pouvoir c’est la « machine ». La machine c’est l’implacable capacité organisatrice du monde entier par la maîtrise du« savoir prendre » de quelques-uns, avec l’accord des autres : la manipulation de la foule imbécile pour tirer de l’univers tout ce qu’il peut céder pour son bon plaisir. Vision déprimante de la démocratie s’il en est.
Michel Lincourt n’accepte pas cette vision de l’humanité. Il veut comprendre comment la « machine » a pu se confondre avec l’humanité. La « machine » pour Michel Lincourt est un hydre à plusieurs têtes. Quelques-unes de ces têtes lui échappent (ex: le problème de la surpopulation), mais il en cible et décortique d’importantes, pourtant presque universellement négligées.
D’abord le système financier que personne ne comprend, ni ne veut comprendre, même pas les chefs d’État, les partis politiques, les intellectuels de droite ni de gauche, même les économistes, et qui est d’une perversité sans bornes tant aux niveaux locaux, que nationaux et certainement international. On va en comprendre beaucoup plus en sortant le nez de ce livre!
Ensuite le système techno-industriel, une fosse septique qui détruit à haute vitesse notre habitat
Ensuite l’internet, dont de larges pans sont devenus une immense infection possédée par une poignée de cupides donnant, pour faire de gros sous, une hyper-amplification de ce qui est le plus sordide (hyper-consumérisme, hyper-publicité, trollisme, incontinence émotive, dépendance, conspirationnisme, mensonge)…
Ensuite les systèmes électoraux ajustés et optimisés pour le néolibéralisme : élections clés en main, financées par de toutes petites cliques occultes d’hyper-riches s’assurant en cachette que leurs intérêts seront traités en priorité absolue, tandis qu’on ment aux électeurs.
Finalement, ces religions, lignes de cocaïne donnant aux gens à la dérive et à l’abandon l’impression que leur vie a un sens…
Démocratie dites-vous ? Droit de vote, dites-vous ? Société de droit, dites-vous ? En réalité, selon Michel Lincourt, la démocratie actuelle, qui est le système dominant de l’humanité, est un immense suicide collectif, rien de moins, bien que le titre de son livre dise autrement. Une révision s’impose. Il y a de l’espoir !
Michel Lincourt est un homme qui a toujours eu un plan. Littéralement ! Ici, dans ses derniers chapitres, il nous livre son plan maître. C’est son testament pour l’humanité et pour le Québec. Pour être concis et exact, je vous en livre le résumé, texto :
Exiger de nous un changement d’attitude qui s’exprime sur cinq plans, à savoir 1. apprendre à dire la vérité, 2. Accélérer la nécessaire évolution des mentalités, 3. Demander que nos élus reprennent la place qui est la leur, 4. Adopter l’humanisme comme notre idéologie collective, 5. Instituer la laïcité comme notre principal principe de gouvernance gouvernementale.
Lancer le grand chantier écologiste pour sauver la planète, c’est-à-dire 1. Freiner l’exploitation abusive des ressources naturelles, 2. Contrer le dérèglement climatique, et 3. Réduire la pollution. Lancer un programme de réformes institutionnelles, à savoir 1. Mater le néolibéralisme, 2. Casser le consumérisme, 3. Ralentir la mondialisation, 4. Contrôler la Toile, 5. Éradiquer l’évasion fiscale, 6. Éliminer la Banque des Règlements Internationaux et mieux encadrer le Fonds Monétaire International ainsi que la Banque Mondiale, 7. Démocratiser les banques, 8 Réformer les dettes souveraines, 9. Instituer le revenu universel.
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