15 000 scientifiques lancent un cri d’alarme sur l’état de la planète
CLAUDE BRAUN
Administrateur et éditeur en chef du "Québec humaniste"
Claude Braun a été professeur de neurosciences cognitives à l'UQAM de nombreuses années. Retraité depuis peu, Il a publié nombres de documents de recherches sur le sujet. Il a été également éditeur du "Québec laïque" et est depuis quelques années l'éditeur en chef de notre revue "Québec humaniste" Il a également publié "Québec Athée" en 2010. Téléchargeable gratuitement en utilisant ce lien avec les compliments de l'auteur.
Nous reproduisons ici un bref texte de l’Agence France Presse datant du 13 novembre 2017. Ce texte de l’AFP résume un immense rapport d’analyses de scientifiques consciencieux (Union of Concerned Scientists) sur les principaux problèmes réglables du monde qui venait alors tout juste d’être publié.
NDLR: Le rapport de la UCS est promu par une autre ONG nommée « Alliance of World Scientists ». Leur logo ressemble étrangement à celui des humanistes. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’un hasard.
Depuis 25 ans, alors que la population mondiale a augmenté de 35%, le nombre de mammifères, reptiles, amphibiens, oiseaux et poissons a baissé de 29%. Vingt-cinq ans après une première mise en garde d’une majorité de lauréats du prix Nobel, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays lancent, dans une déclaration publiée récemment, un avertissement face aux risques de déstabilisation de la
planète faute d’actions pour préserver l’environnement et les écosystèmes.
En 1992, l’ONG Union of Concerned Scientists avec plus de 1700 cosignataires avait émis l’avertissement des scientifiques du monde à l’humanité dans lequel ils argumentaient que l’impact des activités de l’homme sur la nature allait probablement aboutir « à de grandes souffrances humaines » et à « mutiler la planète de manière irrémédiable ».
Un quart de siècle plus tard, ces scientifiques revisitent la mise en garde initiale dans une tribune qu’ils qualifient de « deuxième avertissement ». Disponibilité de l’eau potable, déforestation, baisse du nombre de mammifères, émissions de gaz à effet de serre : tous ces voyants sont dans le rouge et les réponses depuis 1992 sont décevantes, à l’exception des mesures internationales prises pour stabiliser la couche d’ozone dans la stratosphère, concluent ces scientifiques dont l’appel paraît dans la revue BioScience.
« L’humanité ne fait pas ce qui devrait être entrepris de manière urgente pour sauvegarder la biosphère menacée », jugent les auteurs de cette déclaration. Bientôt trop tard? « Dans ce document, nous avons examiné l’évolution de la situation des deux dernières décennies et évalué les réponses humaines en analysant les données officielles existantes », explique Thomas Newsom, professeur à l’Université Deakin, en Australie, coauteur de la déclaration. « Bientôt, il sera trop tard pour inverser cette tendance dangereuse », insiste-t-il.
Ces scientifiques estiment que la vaste majorité des menaces précédemment identifiées subsistent et que « la plupart s’aggravent », mais qu’il est encore possible d’inverser ces tendances pour permettre aux écosystèmes de retrouver leur durabilité. Depuis 25 ans, la quantité d’eau potable disponible dans le monde par personne a diminué de 26 % et le nombre des zones mortes dans les océans a augmenté de 75 %.
L’appel cite également la perte de près de 120,4 millions d’hectares de forêts converties pour la plus grande partie en terres agricoles et un net accroissement des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et des températures moyennes du globe. Ces scientifiques pointent aussi l’augmentation de 35 % de la population mondiale et une réduction de 29 % du nombre de mammifères, de reptiles, d’amphibiens, d’oiseaux et de poissons.
Vastes recommandations
Parmi les mesures recommandées, les auteurs de l’appel suggèrent la création d’un plus grand nombre de réserves naturelles terrestres et marines et un renforcement des lois contre le braconnage et des restrictions plus sévères du commerce des produits de la vie sauvage. Pour freiner la croissance démographique dans les pays en développement, ils préconisent une plus grande généralisation de la planification familiale et des programmes d’éducation des femmes. Ces scientifiques plaident aussi pour des mesures encourageant un régime alimentaire plus à base de plantes et l’adoption à grande échelle des énergies renouvelables et d’autres technologies vertes.
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