La conscience humaine ne vient pas de Dieu et n’est pas un cadeau du ciel
CLAUDE BRAUN
Administrateur et éditeur en chef du "Québec humaniste"
Claude Braun a été professeur de neurosciences cognitives à l'UQAM de nombreuses années. Retraité depuis peu, Il a publié nombres de documents de recherches sur le sujet. Il a été également éditeur du "Québec laïque" et est depuis quelques années l'éditeur en chef de notre revue "Québec humaniste" Il a également publié "Québec Athée" en 2010. Téléchargeable gratuitement en utilisant ce lien avec les compliments de l'auteur.
Le point de vue standard et courant, celui de Platon, sur la nature de la conscience.
La conscience est une présence au monde et à soi-même. Tous peuvent s’entendre là dessus, mais au-delà, il y a grande discorde. Comment une entité peut-elle connaître une autre entité ? Tels Platon, nous pensons ENCORE que le monde est forcément constitué au départ, essentiellement et pour l’éternité, à la manière des représentations toutes construites et abstraites que le cerveau amène à la surface de la conscience et que nous dénommions avant Jésus Christ les « idées » et que nous dénommons aujourd’hui les « déclarations ». C’est une très très mauvaise conception du réel, la plus insalubre de toutes, car elle fausse absolument tout. Elle est soutenue par environ 98 % de la population mondiale. Pour Platon la raison est un donné, car un être rationnel, Dieu, a existé de tout temps. Les idées ont donc existé de tout temps, toutes faites. La connaissance part donc de la logique formelle qui pose le geste fondamental irréductible de catégorisation.
La vaste majorité des grands scientifiques professionnels et les philosophes amis des sciences et imbus de ces dernières pensent que le schéma épistémologique de Platon, sa théorie de la connaissance, est totalement fausse. La confusion entre la poule et l’œuf dont Platon est le plus grand coupable demeure le plus important problème de l’épistémologie. L’idéalisme de Platon a continué à se répercuter dans les sciences de la vie mentale sous les formes d’entéléchie (Aristote), de vitalisme (Bergson), d’incertitude stochastique (Heisenberg), d’émergentisme (Bunge). Aujourd’hui, il s’exprime sous la forme d’un mentalisme de complaisance dans les sciences de la vie mentale et du comportement et plus particulièrement dans le carcan sournois, envahissant et d’apparence faussement bénigne du cognitivisme. Tout cela va à l’encontre d’une vraie science de la vie mentale.
Le point de vue scientifique sur la nature de la conscience.
L’épigénétique est une des ripostes les plus articulées et des plus convaincantes de la science à l’idéalisme philosophique. Elle s’articule sur le terrain de prédilection de l’idéalisme philosophique : l’explication de la complexité. L’épistémologie ne peut éviter de s’engager dans la recherche détachée, scientifique, objective et empirique de ce qu’est l’acte de connaissance lui-même. J’ose dire que les biologistes expérimentalistes détiennent la clé de ce qu’est la connaissance, au même titre (et dans le contexte actuel de mystification généralisée, à meilleur titre) que toutes les autres disciplines. Il n’est plus acceptable de les exclure du débat sur la nature de la connaissance.
L’épistémologie préférée des scientifiques est le réalisme.
Ma théorie matérialiste de la connaissance préférée, formulée par Lénine, se dénomme la « théorie du reflet ». On retrouve chez Lénine trois niveaux de reflet : physique, biologique, psychique. Un cratère serait un reflet physique direct de l’impact de la météorite. Un organe serait le reflet de l’impact d’une séquence d’ADN sur d’autres molécules, c’est-à-dire un reflet physique de deuxième degré. Une idée serait le reflet de l’action de circuits réverbérant du cerveau, c.a.d. un reflet physique de troisième degré [Lénine, 1908]. Il suffit, à mon sens, pour mettre cette théorie épistémologique à jour, de définir la connaissance comme un reflet psychique, dont la matérialité est non seulement 1) l’activité électrochimique des axones/synapses, mais aussi 2) l’épigenèse neuronale. Lénine n’y a pas pensé, mais si jamais on arrivait à créer un système artificiel vraiment conscient, ne s’agirait-il pas là d’un reflet physique de quatrième degré ?
La connaissance serait donc cela, comme l’entendait Lénine : réplication d’espace-temps. Il y aurait une intelligence du rapport météorite/cratère, du rapport gène codant pour des composantes neuronales/production de neurones, du rapport sensation/remémoration. Sur ce dernier point, en ce qui concerne l’humain, une connaissance peut, bien entendu, se distribuer physiquement sur plusieurs neurones, et sur plusieurs gènes différents dans chacun de ces neurones. La précision de cette connaissance serait donc l’algorithme précis de cette combinatoire, apte ou pas à recréer une réverbération neuronale se rendant à la surface de la conscience pour devenir une déclaration formelle. La vie mentale dirige et produit le comportement sans l’intervention de la conscience ou de la mémoire déclarative ou du raisonnement ou du monde des « idées » dans la vaste majorité des instances. Et puis, avec l’humain, une cerise s’installe sur le gâteau. Nous avons créé des extensions mentales abiotiques (rituels, traces, scripts, impléments et artéfacts culturels, langage, etc.). En plus, nous sommes une espèce hypersociale qui recycle intensément et constamment dans sa biologie les artefacts de sa culture. Arcboutée par ses structures omniprésentes la représentation mentale arrive à être « consciente », « délibérée », « déclarative «. Une grande partie de cette « conscience, de cette délibération et de cette déclarativité est illusoire, mais la cognition humaine reste glorieuse néanmoins.
La conscience a une longue histoire phylogénétique.
Rappelons que la bactérie, l’organisme le plus primitif (que nous connaissions), est pourvue d’une intelligence éblouissante. La bactérie nous utilise, les humains, pour se perpétuer, se nourrir, se reproduire. Elle manifeste toutes sortes de dimensions de comportement orienté, anticipateur, organisé, social, etc. Elle apprend. Comment fit-elle cela sans aucun neurone ? Cela ne signifie-t-il pas que le neurone n’est pas la composante essentielle de la connaissance ? Cela ne signifie-t-il pas que le neurone n’est même pas nécessaire du tout pour la connaissance ? Mais alors quelle est la composante essentielle de l’intelligence, ou de la connaissance ?
Pour qu’une connaissance soit possible, il faut un réplicateur d’espace-temps. Tout est en changement, et n’importe quel organisme sera confronté à des espace-temps différents. Il faut donc dans l’organisme une plateforme matérielle pourvue de juste assez de stabilité et juste assez de malléabilité pour absorber des changements et les garder en stock afin de les anticiper. Il faut aussi, pour que cette plateforme ne soit pas immédiatement saturée, pour que sa capacité d’emmagasinage en bits d’information ne soit pas dépassée, une certaine capacité d’oubli, une décadence des traces, une perte des engrammes.
Il lui faut une focale. Cette focale se dénomme l’attention, conscience, la mémoire. L’oubli, comme l’apprentissage, doit être dirigé par la trajectoire expérientielle de l’organisme. Il s’agit d’un tri. Ce tri n’a pas besoin d’être dirigé par une plus haute instance. Il suffit qu’il se fasse directement dans et par le vécu de l’organisme. À chaque défi mnésique d’envergure, l’espace dans la plateforme doit commensurablement redevenir disponible pour encapsuler de nouvelles traces, des reliquats. Bref, les conditions nécessaires et suffisantes d’une connaissance vivante mentale commencent avec une plateforme ou interface dédiée à cette fin qui soit 1) assez stable mais pas trop, 2) assez malléable mais pas trop, 3) capable d’oubli stratégique, 4) capable de réutiliser la matière encodante ainsi libérée. La bactérie comporte tous ces éléments. Il s’agit de la dialectique génome/épigénome de la cellule, système qui continue à fournir l’essentiel de la matérialité de la vie mentale à ce jour.
L’acte mental fondateur de la conscience est la cascade moléculaire catalytique.
L’acte mental fondateur n’est pas la catégorisation. Mais alors quel est l’acte mental fondateur de la connaissance ? En quoi Platon a-t-il eu tort de le dénommer « catégorisation » ? Le problème de Platon fut qu’il dédaignait ce monde et eût voulu vivre dans un autre monde, celui des dieux. Le fait que les organismes se dégradent, meurent et se putréfient lui était inacceptable, voire même insupportable. Il codifia donc l’idéalisme comme aucun autre penseur ne l’avait fait avant lui. C’est la névrose de Platon. Nous n’avons pas à nous taper cette névrose. Admirons plutôt l’extraordinaire bactérie, celle-là même qui emplit nos intestins et qui nous fait putréfier lorsque nous mourrons.
Quel est l’acte mental fondateur de la très grande intelligence de la bactérie ? Est-ce la catégorisation ? Qu’en a-t-elle à faire, la bactérie, de la catégorisation ? Non, elle s’approche ou elle fuit, elle bouge ou se tient tranquille, et elle apprend à approcher ou à fuir, ou agir ou inagir, plus efficacement. Elle se rappelle d’avoir approché ou d’avoir fui, ou agi ou inagi, et elle se rappelle des conséquences de cela. Et elle se rappelle du contexte dans lequel elle a approché ou fui ou agi ou inagi. Et elle relie toutes ces choses. Et elle change son comportement en conséquence. La catégorisation n’est qu’un éventuel épiphénomène de cet acte ou non-acte fondamental de la vie. Pour une bactérie, la merde est une bien belle chose.
Le couple antonymique laid/beau est une catégorisation et cette catégorisation est passablement arbitraire. Par contre le couple opposé approche/évitement ou action/inaction n’est pas fondamentalement une catégorisation. Car les premières formes de vie ont pu et su bouger de façon à survivre et se reproduire par pure chance, de manière purement fortuite, et sans représentation déclarative de quelque sorte que ce soit. L’enjeu a toujours été et reste toujours le même : survivre ou mourir. L’acte mental fondateur n’est pas la catégorisation, c’est la décision d’agir ou inagir, plus précisément de dépenser versus de conserver l’énergie. La monnaie de la vie est l’énergie. Pas une goutte ne devait être gaspillée jusqu’à ce qu’un curieux organisme se soit hissé en haut de la phylogenèse, obèse comme un boudha…
La nature de la connaissance scientifique.
Il n’y a pas des sciences, il n’y en a qu’une. Il s’agit de notre représentation de la réelle assujettie à un ensemble de critères de véridicité. Il n’y a pas de problème de réduction ou de téléonomie dans la science et aucune chose n’est émergente. Tout change. Tout est en mouvement. Tout est étudiable, du moins qui soit intéressant. Les choses sont découplables. Les scientifiques les découpent. Les choses sont composables. Les scientifiques les composent. Quelle est la différence entre des scientifiques qui s’intéressent à deux atomes et leurs interactions versus ceux qui s’intéressent à ces deux atomes en tant que molécule ? Et si la molécule est composée de cent atomes ou mille, y a-t-il un changement de nature ? Et si la molécule fait partie d’un ensemble vivant ? Y a-t-il miracle insondable, intouchable, inexprimable, et inconsidérable, auquel seuls les prêtres auront droit d’accès ? Et si cette molécule fait partie d’un ensemble vivant et pensant ? Dieu nous foudroiera-t-il ?
La passion scientifique est celle consistant à se débarrasser des ruptures dans nos explications des suites d’événements et des ruptures dans notre conceptualisation des suites causales. Ce n’est qu’en acceptant que tout est en mouvement et en changement dans un monde qui se crée lui-même que l’on pourra se donner une vision du monde scientifique. La physique est la colonne dorsale des sciences puisque c’est elle qui voit au plus petit ainsi qu’au plus grand. Elle fonctionne depuis des décennies dans le cadre d’une théorie d’évolution. Cette évolution du monde est le big bang. Il en va maintenant de même pour les sciences de la vie. Les espèces ont évolué à partir d’une unique source, un bang pas aussi gros, mais tout de même impressionnant.
L’épigénétique a enfin fourni le moyen de transformer un des plus gros « mystères » des processus vivants en connaissances ordinairement et classiquement scientifiques. Il n’y a plus aucun besoin d’invoquer d’obscures « forces vitales », ni de concepts philosophiques vaseux comme l’émergentisme pour expliquer le développement des organismes.
La matérialité de la vie mentale.
La question scientifique la plus importante concernant la vie mentale est celle de sa matérialité. Chez l’humain la vie mentale se trouve d’abord et avant tout dans les neurones et non entre les neurones. Les neurotransmetteurs, et les courants ioniques, font donc partie de la périphérie, pas du cœur. La microgenèse mentale représente une succession d’évanescences, tandis que l’identité mentale est la trajectoire stable de la conscience. Les décharges de neurotransmetteurs et les variations des charges ioniques entre les neurones et dans les câblages reliant les neurones constituent une propriété importante de la microgenèse mentale, davantage que de l’identité mentale. Par contre, les changements épigénétiques portent davantage l’identité mentale de la personne et sa conscience que ne le fait la microgenèse ou le jaillissement des plus petits moments psychiques. La vie mentale humaine est la fonction biologique la plus complexe de toutes. Pour cette raison, elle exploite autant de gadgets moléculaires que possible. C’est pourquoi en quelques années, on a pu associer, dans les neurones, toutes les principales cascades moléculaires épigénétiques à la mémoire psychologique. Il ne reste que le modulateur d’histones SUMO à y incorporer, ce qui ne devrait tarder. Aucun aspect de la vie mentale ou du comportement n’échappe à l’épigénétique. Les sciences de la vie mentale ont comme fondement la biologie moléculaire.
Les coûts évolutifs de la complexification de la conscience sont immenses.
La conscience est adaptative mais elle comporte d’immenses coûts. Pour que l’épigénome puisse incarner la vie mentale, il a dû le faire dans les neurones, des cellules spécialisées à cet effet qui doivent néanmoins, simultanément, gérer l’ensemble des systèmes corporels incluant leur propre métabolisme vital. Pour ce faire, le neurone a dû 1) abandonner la mitose pour stabiliser la mémoire moléculaire épigénétique, b) bannir l’immunité jusqu’à la périphérie du système nerveux à cause de ce qui précède, c) se contraindre lui-même à passer un tiers de son existence dans les limbes du sommeil à cause de ce qui précède, d) s’asujettir à de nombreuses interférences à l’éveil provenant de ses propres contraintes cellulaires en dehors de son réseau de connectivité intercellulaire d’une part (ex : dépolarisations spontanées du neurone au repos), et des autres systèmes corporels d’autre part (ex : battement cardiaque), e) proliférer pour produire un gros cerveau hyper énergivore au point de menacer la survie de la mère pendant la grossesse, f) abandonner de nombreux circuits pré-automatisés pour passer à un mode de développement néotène, non seulement du cerveau lui-même, mais de l’ensemble du corps.
Le gros cerveau énergivore et néotène requiert le plus grand investissement maternel de toute la phylogenèse. Un cerveau humain ne peut remplacer ses composantes neuronales. Une fois perdues, elles sont perdues à jamais. Le cerveau porte de nombreux virus latents dont il ne peut complètement se débarrasser qui affectent son efficacité. Le cerveau humain se déconnecte complètement du monde extérieur pendant un tiers de la vie afin d’amasser et expulser ses vidanges métaboliques. Même éveillé, le cerveau ne peut échapper à des multitudes de syncopes, des moments d’inconscience, d’une part, mais aussi de fausses alertes, à cause de son obligation de gérer, non seulement la conscience, mais toutes les fonctions corporelles. Par exemple, l’encodage mnésique déclaratif est mieux réussi en phase systolique que diastolique du rythme cardiaque. En plus, la détection de stimuli est meilleure à chaque 8 millisecondes alors que la phase de l’électroencéphalogramme est négative dans le lobe frontal. La conscience clignote donc comme une luciole.
Cet organe a atteint le maximum de taille plausible avec Néandertal. La grosse tête du bébé naissant pose de fréquents problèmes à l’accouchement. La voracité énergétique du cerveau pose aussi de nombreux problèmes à la mère pendant la grossesse et lactation qui sont tous deux interminables. Pour pouvoir profiter de l’immense capacité computationnelle du cerveau, il a fallu que les hominidés deviennent de plus en plus omnivores, néotènes, dépendants des parents à la l’enfance et de la vie sociale à l’âge adulte. Aussi intelligent qu’il soit, l’humain est un organisme fragile, en grande partie à cause des exigences biologiques extrêmes de ce précieux miracle qu’est la méta-conscience humaine, une conscience exceptionnellement complexe, présente seulement chez notre espèce, consistant à être conscient de notre conscience.
Plus de calcium va pénétrer dans les neurones plus actifs, mais il s’en infiltrera aussi inopinément ici et là parce que tous les neurones dépolarisent au hasard à des rythmes bas pour des raisons métaboliques, entre autres. Cela met du bruit autour du signal. Des cascades moléculaires vont cheminer jusqu’au noyau de ces neurones de première ligne. De microseconde en microseconde des marques épigénomiques se déposeront sur les génomes de ces neurones: méthyles, acétyles, phosphates…, des ARN. Des rétrotransposons seront mobilisés, tous capables d’inhiber ou activer à haute vitesse divers gènes. Des prions vont reconformer d’autres protéines neuronales, indépendamment des gènes.
La conscience est extrêmement illusoire.
Tous connaissent la formule E = MC2 . Nous nous prenons facilement pour des Einstein. La formule est empreinte dans notre mémoire. Elle est un artéfact de notre culture. Elle réapparaît à toutes sauces. Le sens des termes composant la formule a complètement mué depuis qu’Einstein a exprimé la célèbre formule. Par exemple, la masse n’a pas la même signification depuis qu’on a découvert le boson de Higgs. Nous nous illusionnons donc sur notre maîtrise des connaissances. Nous comprenons réellement, en tant qu’individus, que très peu de choses. Nous nous faisons beaucoup porter par la culture, la langue, les habitudes, les mèmes. Nous sommes comme les termites. Nous participons à des choses grandioses sans maîtriser déclarativement leur code, sans en comprendre les tenants et aboutissants, et en plus nous fabulons des explications auxquelles nous croyons. Sans nos extensions abiotiques nous serions des singes. C’est une modestie de bon aloi que de se rappeller que la dignité humaine est une extension abiotique. Tout ce qui fait que nous nous pensons intelligents est artificiel et ne nous appartient pas. Notre vraie intelligence sera dans notre pérennité, chose qui est encore loin d’être établie.
L’assemblage moléculaire est le niveau essentiel d’analyse de tout processus vivant.
Le cerveau reflète le réel, tant bien que mal, avec ses molécules. La microgenèse mentale, l’identité personnelle et la conscience sont toutes trois réellement, essentiellement, exactement, et exclusivement un ensemble de mouvements moléculaires. Voilà toute la nature de la vie mentale, son essence, sa phénoménalité, son contenu, sa forme. Ces mouvements moléculaires emplissent tout aspect de la vie mentale. La vie mentale ne consiste en rien d’autre.
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