L’humanisme est une philosophie athée fondée sur la raison mais aussi sur la tolérance
Loyla Leroux
Membre du conseil d'administration de l'AHQ
Loyola Leroux a enseigné la philosophie pendant 36 années au Cégep de Saint-Jérôme; baccalauréat en philosophie (UQAM)
NDLR; Michel Pion a été président de l’AHQ de 2010 à 2013
Si vous êtes abonnés à notre liste de courriels, vous devez savoir qu’à (presque) chaque mois l’Association humaniste du Québec présente un ciné-club. Cette activité existe depuis le début de l’AHQ et est menée de main de maître par notre vice-président actuel (et ancien président fondateur) Michel Virard.
Le tout dernier cinéclub portait sur un sujet particulièrement cher aux humanistes. Le 10 décembre 1948 les 58 états membres des nations unies adoptaient la déclaration universelle des droits de l’homme, vocable qui, il me semble, aurait avantage à être officiellement modifié comme étant la déclaration universelle des droits humains, même si le terme « homme » est sous-entendu comme incluant les deux sexes.
L’article dix-huit de la déclaration universelle des droits de l’homme se lit comme suit: « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ». Nous, humanistes athées rejetons bien sûr les croyances religieuses, mais en même temps notre second principe affirme « la valeur, la dignité et l’autonomie des individus et le droit de chaque être humain à la plus grande liberté possible qui soit compatible avec les droits des autres. » Cette liberté renvoie bien sûr à liberté de conscience que nous devrions, en tant qu’humanistes, se faire un devoir de respecter. Le droit des individus de professer des idées et des croyances qui nous heurtent, nous agressent et nous offensent parfois est le prix à payer pour cette liberté de conscience que nous réclamons pour nous-mêmes.
Mais attention, respect ne veut pas dire silence et acceptation béate. Les individus méritent le respect mais pas nécessairement les idées qui, elles, peuvent et doivent être remises en question surtout lorsqu’elles sont élevées au rang de dogmes inattaquables par certains. À mon avis, je demeure persuadé que la religion est une gangrène du genre humain qui mérite d’être relégué au passé au même titre que la chasse aux sorcières ou les saignées comme traitement médical. Mais si cela arrive un jour ce sera par la raison et le développement de la pensée critique et non par la coercition. En attendant ce jour, gardons à l’esprit que nous devrons continuer à vivre ensemble.
Au nom de cette liberté de conscience nous n’avons pas à nous taire loin s’en faut, mais nous devons toutefois respecter ceux qui ne pensent pas comme nous. Autant nous refusons les efforts des religieux de nous imposer leurs valeurs, autant nous devons résister à l’envie, au nom de notre zèle pour la raison, de remplacer un fondamentalisme religieux par un fondamentalisme athée. L’un serait aussi répréhensible que l’autre. Ayons de l’aversion pour les mauvaises idées et non de la haine pour les individus qui les professent.
Comme toujours je tiens à souligner le travail accompli par l’éditeur du Québec humaniste, Claude Braun auquel nous devons cette excellente publication qui se veut le reflet de nos membres ainsi que tous ceux faisant partie de la grande communauté des humanistes athées. Je vous encourage de nouveau à faire connaître QH à vos amis et connaissances.
Je remercie également en mon nom personnel et au nom de l’Association humaniste du Québec tous nos collaborateurs qui ont pris le temps de nous soumettre des textes. Si vous souhaitez soumettre un texte ou envoyer un commentaire vous pouvez le faire à l’adresse suivante: info@assohum.org. Si vous désirez discuter et échanger avec d’autres humanistes, vous pouvez vous inscrire sur notre forum humaniste à cette adresse http://forum.assohum.org/
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