Compte rendu de la projection, au Centre humaniste, du film Torture made in USA

par Jan 15, 2012activités, Québec humaniste, Revue de film0 commentaires

Chantal Tittley

Chantal Tittley

Chantal Tittley est membre de l'Association humaniste du Québec et a occupé le poste de secrétaire.

Les membres de l’administration Bush qui ont encouragé la pratique de la torture dans la lutte anti-terroriste pourraient-ils être poursuivis pour « crimes de guerre »?

Le 1er décembre dernier, le ciné-club de l’AHQ présentait Torture made in USA, un documentaire de 85 minutes réalisé par la journaliste, écrivaine et cinéaste française MarieMonique Robin. Cette oeuvre coup de poing, soutenue entre autres par Amnesty International et Human Rights Watch, a obtenu le prix Olivier Quemener / Reporters sans frontières 2010 au FIGRA (Festival international du grand reportage d’actualité du Touquet Paris-Plages)

Les nombreux documents d’archives et témoignages qui sont présentés tendent à prouver que les sévices infligés à des prisonniers irakiens dans la prison d’Abou Ghraib s’inscrivaient dans une démarche consciente de la part de l’administration Bush, faisant délibérément abstraction du droit américain et des conventions de Genève. Le Général Ricardo Sanchez, ancien chef des forces de la coalition en Irak, Matthew Waxman, ancien conseiller de Condoleeza Rice à la Maison Blanche, Michael Scheuer, concepteur du programme de détentions secrètes de la CIA, et Larry Wilkerson, ancien chef de cabinet de Colin Powell, sont parmi ceux qui témoignent.

Torture made in USA lève le voile sur les décisions et les actions qui ont amené la « plus grande démocratie du monde » à pratiquer et à légitimer la torture, à Guantanamo et en Irak notamment, tout en mettant en lumière les doutes et résistances qui existaient au sein du secrétariat d’état et des services de Colin Powell. Le film montre comment la torture est devenue un instrument de la politique américaine dans sa lutte contre le terrorisme, tout en évoquant la responsabilité des auteurs de ces « crimes de guerre » et la pertinence d’intenter des poursuites.

Marie-Monique Robin a réalisé une quarantaine de films d’investigation sur des sujets tels que l’utilisation de la coca par les indigènes en Colombie, la prévention du SIDA à Cuba, les abus envers les femmes en France, les dérives de la lutte contre la pédophilie et l’appropriation du vivant par les géants de la biotechnologie. L’un de ses essais, Les 100 photos du siècle, s’est vendu à plus de 600 000 exemplaires.

 

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *