Aujourd’hui le 22 novembre 2009, le prix Condorcet-Dessaulles a été remis à Guy Rocher, sociologue et co-auteur du rapport Parent, par Mme Marie-Michèle Poisson, actuelle présidente du Mouvement laïque québécois. Mme Poisson a bien rappelé les convergences d’opinion entre Condorcet, Dessaulles et les rédacteurs de la commission Parent : pas de citoyens libres et égaux sans une éducation publique de qualité. C’est ce que les auteurs du rapport Parent visaient lorsqu’ils ont proposé cette véritable révolution que fut la (re-)création du Ministère de l’éducation et la création des CEGEP en lieu et place des dernières années du secondaire.
Comme l’a développé M. Guy Rocher dans son allocution de remerciement, la création de CEGEP sans référence à une confession particulière a immédiatement entamé une déconfessionnalisation très réelle d’une partie importante du système d’enseignement en place : la fin du secondaire et les universités confessionnelles se sont retrouvées remplacées par des établissements laïcs. De plus, la formation des maîtres et professeurs échappait ainsi au contrôle direct du clergé.
Le plus extraordinaire est que cette commission porte le nom d’un prélat, Monseigneur Alphonse-Marie Parent. Il faut dire qu’à l’époque (1961 à 1964), il était encore indispensable que l’Église cautionne, ne serait-ce que du bout des lèvres, tout changement à l’enseignement. Les église catholique romaine et protestantes conservaient cependant le contrôle indirect des écoles publiques primaires et secondaires confessionnelles. On peut donc voir aussi dans le rapport Parent une tentative des partisans du confessionnalisme, pourtant protégés par la constitution, pour sauver ce qui pouvait être sauvé face à un puissant mouvement de rejet du cléricalisme.
0 commentaires