Michel Virard

Michel Virard

Président de l'AHQ

Michel Virard est un des fondateurs de l’AHQ en 2005 avec Bernard Cloutier et Normand Baillargeon. Ingénieur et entrepreneur, il a également été administrateur des Sceptiques du Québec. il est depuis les tout débuts l’une des âmes dirigeantes de l’AHQ. 

Loyla Leroux

Loyla Leroux

Membre du conseil d'administration de l'AHQ

Loyola Leroux a enseigné la philosophie pendant 36 années au Cégep de Saint-Jérôme; baccalauréat en philosophie (UQAM)

Dimanche 25 octobre, Michel Pion et moi-même étions à Sudbury, dans le nord de l’Ontario,  pour assister à quelque chose qui n’a pas encore d’équivalent au Québec : le congrès des « Humanist Officiants » de l’Ontario. Nous y avions été invités par Age Smies, le responsable des célébrants humanistes en Ontario. Il faut que vous sachiez que l’Ontario a accordé à Humanist Canada (antérieurement Association humaniste du Canada) le droit de former et de certifier des célébrants pour des mariages humanistes dans cette province. C’est ce qui a fait dire que l’humanisme est une « religion » en Ontario. Pas tout à fait, la décision étant plutôt que les groupes humanistes ne pouvaient pas avoir moins de droits que les groupes religieux, au moins pour ce qui est des cérémonies.

Le programme des célébrants humanistes est donc administré par un comité nommé par HC qui s’assure que les célébrants sont effectivement qualifiés. De plus ce comité (Officiant Program Committee-Ontario ou OPC-O) peut recevoir les plaintes des clients et agir en conséquence. Le code d’éthique des célébrants est d’ailleurs affiché sur le site de HC ici.

Bien que les « Officiants » ontariens fournissent aussi d’autres cérémonies telles que les « baby naming », et les funérailles humanistes, la très grande partie de leur activité concerne les mariages et le congrès de dimanche s’adressait d’ailleurs uniquement aux besoins des célébrants pour les mariages afin qu’ils fournissent une prestation de qualité qui ne porte pas ombrage à la réputation des humanistes. Cela dit, faire des mariages non-religieux est aussi une activité commerciale et est donc soumise à des impératifs qui peuvent paraître assez éloignés de nos préoccupations humanistes habituelles. Je ne crois pas qu’il faille s’en formaliser car ces personnes fournissent non seulement un service très apprécié mais sont des ambassadeurs humanistes de première ligne. Au cours des dernières années, pour beaucoup d’ontariens, un célébrant humaniste est bien souvent la seule et unique personne qu’ils auront pu identifier positivement comme étant un « humaniste laïque».

Michel Pion et moi avons donc assisté à cette formation comme si nous étions nous aussi des « officiants » et nous avons ainsi eu des leçons sur la façon de s’adresser à un public sans perdre son souffle, comment ne pas stresser, comment ne pas s’époumoner, comment s’habiller correctement pour célébrer un mariage (pas de sandales !), comment faire de la publicité pour ce genre de service et enfin nous avons eu une leçon très émouvante sur ce qui fait le succès d’un mariage où rien n’est décidé par un rite prédéfini et où les fautes sont donc d’autant plus faciles. Il existe des manuels de célébrant en anglais et la plupart fournissent des textes ou des canevas de cérémonies sur lesquels on peu broder. En pratique, les célébrants se constituent un répertoire qu’ils ne partagent pas nécessairement avec les autres célébrants qui peuvent être des… concurrents.

Il s’agit d’une activité essentiellement circonscrite aux seuls samedis car tout le monde veut être marié le samedi à 3h ! Les célébrants font un ou deux mariages par samedi et demandent plusieurs centaines de dollars par mariage. C’est donc une activité normalement rentable pour les célébrants qui n’ont pas beaucoup de frais additionnels pour maintenir leur « pratique ». Il est donc important de filtrer les « vocations authentiques » puisque nous savons qu’il y a même des prêtres anglicans qui proposent des cérémonies non-religieuses (on imagine à quelle extrémité certaines paroisses en sont réduites pour en arriver là !). Autrement dit, si les humanistes n’occupent pas le « marché » des mariages humanistes, d’autres vont s’en occuper pour nous.

Disons que ce voyage nous a ouvert les yeux sur une réalité qui mérite toute notre attention. Nous en reparlerons très certainement bientôt.

Merci à Laura-Lee Balkwill (Our Internet Presence), Jessica Lachance (Growing your small business), Cicela Mansson (Keeping your voice healthy), Lynn Mazucca (Dressing for success), Bill McElree (The Business of Weddings) and bien sûr à Age (Agué)  Smies and son équipe pour leur accueil chaleureux.

 

 

 

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