Michel Virard

Michel Virard

Président de l'AHQ

Michel Virard est un des fondateurs de l’AHQ en 2005 avec Bernard Cloutier et Normand Baillargeon. Ingénieur et entrepreneur, il a également été administrateur des Sceptiques du Québec. il est depuis les tout débuts l’une des âmes dirigeantes de l’AHQ. 

Que savons-nous sur cet « être humain » que les humanistes disent placer avant toute croyance ou idéologie? Depuis la nuit des temps, du premier chamane au pape, aux ayatollahs, aux brahmanes et autres gourous d’aujourd’hui, les religions et sectes prétendent détenir la vérité absolue sur la nature de l’homme, son origine et son destin grâce à leurs communications avec des « dieux » qui se cachent dans un monde surnaturel imperceptible aux communs des mortels.

Nous les humanistes n’avons pas de telles prétentions. Nous faisons partie des mortels ordinaires auxquels il n’a pas été donné de communiquer avec les « dieux » et sommes donc réduits à découvrir qui nous sommes par l’application de la raison aux indices que nos sens peuvent nous fournir au sujet de l’univers qui nous entoure et au sujet de nos interactions avec lui et avec d’autres êtres humains.

Heureusement, cette méthode, que nous appelons maintenant la méthode scientifique, nous a fourni des résultats vérifiables d’une telle qualité qu’elle a maintenant complètement remplacé les révélations religieuses comme source de connaissances sur la réalité matérielle qui nous entoure pour la quasi-totalité des humains.

À bien y penser, on se rend compte que d’être privé de révélations est un énorme avantage car :

a) nous pouvons toujours améliorer et enrichir les connaissances acquises par la méthode scientifique, ce qui n’est pas le cas des révélations;

b) la méthode scientifique crée des emplois pour des scientifiques qui développent au maximum leurs capacités intellectuelles humaines, alors que les révélations ne créent que des perroquets qui doivent finir par s’ennuyer de raconter les mêmes choses sans les comprendre;

c) ne pas prétendre détenir la vérité absolue évite de sérieux embarras lorsque des vérités révélées sont démontrées fausses comme dans le cas du géocentrisme de l’univers au sujet duquel Galilée fut persécuté et Giordano Bruno brûlé au bûcher.

Trêve de plaisanteries, voici donc, regroupés en catégories approximatives commodes, des références à quelques ouvrages susceptibles de vous intéresser ou au moins de stimuler votre réflexion. Tous ces ouvrages sont disponibles à la bibliothèque humaniste située au 380 St-Denis Est. Il va sans dire que nous ne sommes pas d’accord avec tous ces auteurs et qu’aucun ne détient la vérité absolue.

L’univers physique

Les astronomes babyloniens observèrent les cieux presque deux millénaires avant notre ère pour définir un calendrier. Un peu plus d’un millénaire plus tard, des philosophes grecs eurent aussi recours à l’observation mais cette fois pour décrire l’univers visible et chercher à le comprendre. Plusieurs écoles se disputaient alors la validité de leurs interprétations de la réalité.

Ce modeste début de la méthode scientifique fut malheureusement étouffé dans l’œuf par la conjonction du pouvoir civil avec le pouvoir religieux sous Constantin et par le concile de Nicée chargé de définir la Vérité en 325. Tout écart avec la doctrine était alors qualifié d’hérésie et violemment persécuté, en particulier par Saint-Augustin qui prétendait avoir produit l’ultime synthèse des connaissances observées et révélées au tournant des années 400.

La plus noble faculté de l’homme, celle de réfléchir et chercher à comprendre, fut alors stérilisée pendant bien plus d’un millénaire, période caractérisée par les excès de pouvoir des théocraties et par l’abjecte misère du peuple soumis à l’esclavage du féodalisme. Ce fut l’« âge des ténèbres »

Après avoir perdu plus d’un millénaire, l’homme reprend donc cet effort de comprendre avec Galilée que l’on persécute en 1633 et avec Giordano Bruno que l’on brûle vif au bûcher en février 1600.

Après ce bref rappel historique, nous sommes plus en mesure d’apprécier l’importance des contributions des géants tels que Isaac Newton (1643 – 1727), Pierre-Simon Laplace (1749-1827), Charles Darwin (1809-1882), James Clerk Maxwell (1831-1879), Albert Einstein (1870-1955), Niels Bohr (1885-1962) et les autres, devenus trop nombreux pour les énumérer.

Nous devrions surtout apprécier le fait qu’aujourd’hui la plupart des chercheurs se donnent la peine d’écrire des ouvrages de vulgarisation scientifique à la portée de tout le monde alors que précédemment leurs découvertes n’étaient dévoilées qu’à leurs pairs dans un jargon mathématique que vous et moi aurions de la difficulté à comprendre.

La plupart de ces ouvrages sont en anglais pour la simple raison que les frontières de la connaissance sont surtout peuplées de chercheurs publiant en anglais mais aussi parce que c’est surtout dans le marché anglophone que les livres de vulgarisation scientifique trouvent preneur.

Voici donc quelques ouvrages à travers lesquels vous pourrez suivre l’extraordinaire épopée de la découverte de notre univers physique. Ça se lit comme des romans policiers, avec le suspense des découvertes et le côté humain de la vie des chercheurs qui les ont réalisées.

Cromer Alan Uncommon Sense, Oxford University Press. NY, 1993
Davies Paul Other Worlds, Penguin Books, 1990
The Mind of God, Simon & Schuster, New York, 1992
Deutsch David The Fabric of Reality, Penguin Books, New York, 1997
Feynman R. P. QED Theory of Light and Matter, Princeton P., 1988
Six Easy Pieces, Perseus Books, 1994
Six Not so Easy Pieces, Perseus Books, 1997
The Character of Physical Law, Modern Library, 1994
Gell-Mann Murray The Quark and the Jaguar, W.Freeman & Co. NY, 1994
Gleick James Chaos, Making a New Science, Penguin Books, 1997
Greene Brian The Elegant Universe, Random House Inc, NY, 1999
The Fabric of the Cosmos, Random House NY, 2004
Gribbin John is for Quantum, Simon & Shuster, New York, 1998
Deep Simplicity, Random House Inc, New York, 2004
Guth Alan H. The Inflationary Universe, Perseus Books, 1997.
Hawking Stephen-A Brief History of Time, Bantam 1988
The Universe in a Nutshell, Bantam Books, NY, 2001
Kaku Michio Einstein’s Cosmos, Norton & Co., 2004
Hyperspace, Anchor Books, Doubleday, 1994
Visions, Anchor Books, Doubleday, 1997
Kauffman Stuart At Home in the Universe, Oxford Univ. Press 1995.
Investigations, Oxford University Press, New York, 2000
Maddox John What Remains to be Discovered, Simon & S., 1999
Overbye Dennis Lonely Hearts of the Cosmos, Harper Collins, NY, 1991
Penrose Roger The Large, the Small and the Human Mind, 1997
Ronan Colin A. Natural History of the Universe, Macmillan, NY, 1991
Sagan Carl Cosmos, Ballantine Books, 1985
Smolin Lee Three Roads to Quantum Gravity, Perseus, 2001.
Thorne Kip S. Black Holes & Time Warps, Norton & Co., 1994.
Verschuur Gerrit Interstellar Matters, Springer-Verlag, 1989
Weinberg Steven The First Three Minutes, Perseus Books, NY 1988
Dreams of a Final Theory, Random House NY, 1992
Wheeler J. A. Geons, Black Holes & Quantum Foam, Norton, 1998
Zeilik & Gregory Introductory Astronomy & Astrophysics, 1992

L’évolution

La physique et la cosmologie nous informent donc que notre univers aurait quelque quatorze milliards d’années et que le système solaire dont fait partie la terre se serait formé il y a quatre milliards et demi d’années à partir de poussières éjectées lors de l’explosion terminale d’étoiles plus anciennes où les éléments lourds auraient été créés par la fusion d’éléments plus légers. Quelle histoire extraordinaire! C’est bien plus captivant que tous les romans d’Agatha Christie!

Et ce n’est pas tout, on raconte que la terre se serait suffisamment refroidie pour que se forment des océans. Des molécules simples auraient commencé à s’assembler pour en former des complexes, il y aurait quatre milliards d’années; lesquelles se seraient à leur tour réorganisées ensemble pour former des entités microscopiques unicellulaires capables de se reproduire, il y aurait de ça quelque trois milliards d’années. Cette première forme de vie sur terre aurait continué d’évoluer et de se répandre encore deux milliards d’années avant de former des êtres vivants multicellulaires dont les descendants sont responsables de la floraison de fossiles survenue depuis 500 millions d’années. Encore une autre histoire fascinante qui vaut bien les mythes les plus fabuleux.

Les quelques ouvrages qui suivent examinent de près l’évolution de la vie sur terre depuis qu’elle a commencé à laisser des traces fossiles jusqu’à nos jours. On y découvre comment, il y a cinq millions d’années, les primates Australopithecus Afarensis, avec un cerveau de 300 cm3, commencèrent leur évolution vers les Australopithecus Africanus dont le cerveau mesurait 400 cm3 et dont les restes fossiles datent de trois millions d’années. Comment aussi ces deux ancêtres lointains furent suivis par Homo Habilis, cerveau de 600 à 750 cm3, il y a deux millions d’années; par Homo Erectus, cerveau de 800 à 900 cm3, il y a 1 700 000 ans et enfin par Homo Sapiens avec son cerveau de 1200 cm3 presque aussi volumineux que le nôtre, il y a 400 000 ans.

Ces découvertes concernant l’univers et l’homme rencontrèrent une forte résistance des églises chrétiennes qui virent disparaître leur rôle de dispensateurs des connaissances. Elles démontrèrent éventuellement la supériorité de la méthode scientifique en ce qui concerne la connaissance de l’univers physique et de l’évolution de la vie sur terre (exception faite d’une minorité de créationnistes qui s’acharnent à prétendre que l’univers n’a que 6 000 ans parce que c’est écrit dans la bible).

Darwin Charles The Origin of Species, Gramercy Books, 1979.
Dawkins Richard The Blind Watchmaker, Norton & Co., New York, 1996
The Selfish Gene, Oxford University Press, 1989
Unweaving the Rainbow, Mariner Books, 1998
The Extended Phenotype, Oxford University 1999
The Ancestor’s Tale, Houghton Mifflin Co., NY, 2004
A Devil’s Chaplain, Houghton Mifflin Co., New York, 2003
Dennett Daniel C. Darwin’s Dangerous Idea, Simon & Shuster, NY, 1995
Freedom Evolves, Penguin, New York, 2003
Diamond Jared The Third Chimpanzee, Harper Collins, New York, 1993
Eldredge Niles The Triumph of Evolution, Freeman & Co., 2000.
Gould S. J. The Flamingo’s Smile, Norton & Co., 1985

L’homme conscient

Si les religions concèdent leur incompétence dans la connaissance du monde matériel, elles n’abandonnent pas leur emprise sur les crédules qui leur attribuent encore une expertise dans le domaine, qu’elles ont jadis inventé, du surnaturel, où habitent les anges, les démons, les dieux et surtout, les âmes des défunts.

Surtout les âmes des défunts car c’est par la promesse des béatitudes célestes et la menace des tourments de l’enfer pour leurs âmes que les curés, les rabbins et les mollahs font marcher le troupeau de leurs fidèles. C’est aussi grâce au concept de l’âme immatérielle que la caste dominante des brahmanes (les prêtres) maintient ses privilèges en Inde et il en est de même pour les moines, dispensateurs de « mérites » dans les pays bouddhistes, surtout au Tibet lamaïste.

Le concept d’une âme immatérielle qui anime l’être humain (le « je » de Descartes, « je pense donc j’existe ») est profondément ancré dans notre imaginaire parce que c’est flatteur pour l’homme de croire qu’une partie de son être est éternelle. C’était aussi flatteur de croire que la terre était naturellement le centre de l’univers et que celui-ci avait été créé pour recevoir l’homme.

Les trois religions de tradition hébraïque soutiennent que leur dieu crée une nouvelle âme éternelle pour chaque nouvel être humain alors que celles issues des védas prétendent que les hommes s’accommodent d’âmes de seconde main qui traînent avec elles les péchés et les vertus de leurs vies passées. Pour les uns comme pour les autres, ce serait ces âmes immatérielles qui nous distingueraient des animaux et nous conféreraient notre faculté d’être conscients de notre propre existence et de pouvoir la situer dans le temps et dans l’espace par rapport à l’univers qui nous entoure.

Or, il advient que, la biologie conduisant à la neurologie, les scientifiques se sont mêlés de chercher à comprendre le fonctionnement du système nerveux et du cerveau. Selon eux, le soi conscient des humains ne serait que la pointe de l’iceberg qui émerge des multiples et complexes processus neurologiques de notre cerveau matériel dont nous n’avons pas conscience mais dont les mécanismes commencent à être révélés au grand public depuis deux décennies par les auteurs de cette section.

Pour le moment, les scientifiques se gardent bien de traiter de l’interaction âme-corps qu’ils qualifient de « hard problem » mais, comme disent les pronostiqueurs politiques, « si la tendance se maintient », ils ne pourront pas éviter de le faire si / lorsque le poids de l’évidence les forcera à déclarer que l’hypothèse de l’âme n’est pas requise pour expliquer ce qui anime l’être humain. (Charles Darwin a retardé de 20 ans la publication de son livre « On the Origins of the Species » à cause de son contexte social, mais il s’y est bien résolu en 1858 devant la menace que son concurrent Alfred R. Wallace publie avant lui.)

Quel suspense! Il semble maintenant que la prochaine manche entre les religions et la science pourrait se jouer autour de l’âme. Ça, c’est du sport qui dépasse de loin les plus belles parties de hockey ou les plus palpitants matchs de soccer! Si ça vous excite, vous pourrez emprunter les ouvrages suivants à la Bibliothèque humaniste au 380 St-Joseph Est, Montréal

Ainslie George Breakdown of Will, Cambridge University, NY, 2001
Allman John Morgan Evolving Brains, Scientific American Library, 1998
Baker Robert A. Hidden Memories, Prometheus Books, Buffalo 1992
Becker Ernest Denial of Death, Simon & Shuster, New York, 1973
Butler John Alfred V The Life Process, Basic Books, New York, 1971
Carter Rita Mapping the Mind, UCLA Press, Los Angeles, 1998
Crick Francis The Astonishing Hypothesis, C. Scribner Sons, 1994
Damasio Antonio Looking for Spinoza, Hartcourt Inc. Orlando 2003
Le sentiment même de soi, 2000
Deacon Terrence W. The Symbolic Species, Norton & Co., 1997
Dennett Daniel C. Consciousness Explained, Little, Brown & Co. 1991
De Waal Franz Our Inner Ape, Penguin Group New York, 2005
Edelman & Tononi G A Universe of Consciousness, Basic Book 2000
Gazzaniga Michael The Ethical Brain, Dana Press, New York, 2005
Gervais Karen G. Redefining Death, Yale University, New Haven, 1986
Hawkins & Blakeslee On Intelligence, Henry Holt & Co. New York, 2004
Hofstadter D Dennett D The Mind’s I, Bantam Books, 1988
Keenan, Julian P. The Face in the Mirror, Harper Collins, NY,2003
Laborit Henri La Nouvelle Grille, Robert Lafont, Paris, 1974
LeDoux Joseph Synaptic Self, Penguin Books,New York, 2002
McKinney L. O. Neuro Theology, Am. Inst. for Mindfulness 1994
Minsky Marvin The Society of Mind, Simon & Schuster, NY, 1985
Norretranders Tor The User Illusion, Penguin Books, 1998
Pinker Steven How the Mind Works, Norton & Co., New York, 1999
The Blank Slate, Penguin, London, 2002
Ramachandran V.S. A Brief Tour of Human Consciousness, 2004
” ” & Blakeslee S. Phantoms in the brain, Harper Collins, NY, 1998
Restak Richard The brain has a Mind of its Own, Crown P., 1991

L’homme social

L’espèce humaine est essentiellement grégaire.

Selon les anthropologues, le développement poussé de cette caractéristique (dont le langage n’est qu’un aspect), est étroitement lié au triplement du volume de notre cerveau par rapport à nos ancêtres hominidés. Ils avancent même que c’est notre comportement social qui explique la survie de notre espèce et son expansion dans tous les recoins de la planète.

Les neurologues ont maintenant démontré que le cerveau des primates, (dont nous les humains), comprend des “neurones miroir” qui, à la vue d’un geste d’un membre de leur espèce, s’activent comme si c’était eux-mêmes qui agissaient. L’empathie (la capacité de se mettre à la place de l’autre) est donc essentiellement naturelle; même les singes l’éprouvent jusqu’à un certain point.

Les chrétiens prétendent avoir innové avec la directive d’aimer son prochain après les égarements du tribalisme hébreux de la loi du talion mais la soi disant vertu de “charité chrétienne” trouve ses véritables racines au même endroit que l’humanisme, dans une très lointaine préhistoire,

Bloom Howard The Lucifer Principle, Atlantic Monthly, NY 1995
Global Brain, John Wiley & Sons, New York 2000
Canetti Elias Crowds and Power, Noonday Press, New York,1984
Diamond Jared Guns, Germs and Steel, Norton & Co., 1997
Collapse, Penguin Books, New York, 2005
Herrnstein & Murray The Bell Curve, Simon & Shuster NY, 1994
Johnson Steven Emergence, Touchstone Books, New York, 2002
Wright Robert The Moral Animal, Random House, New York, 1995

L’homme moribond

La mort est un moment de vérité que nous devons tous affronter un jour mais le faire est bien moins stressant pour un humaniste qui n’attend rien que pour un croyant désireux des béatitudes célestes et terrifié par les tourments de l’enfer. Pour un croyant, c’est un quitte ou double dramatique, c’est parier tout son avoir sur un lancer des dés au casino alors que, pour l’humaniste, c’est banal, ce n’est que l’aboutissement normal de la vie.

L’option de mourir dans la dignité avec l’aide de son médecin est terriblement tentante pour l’humaniste alors qu’elle est interdite au croyant qui serait privé de l’entrée au paradis. Malgré cette terrible interdiction, les sondages, partout où il y en a eu, indiquent que deux répondants sur trois souhaiteraient disposer de cette option s’ils se trouvaient en phase terminale. L’influence des églises et la pression des activistes pro-vie sur nos gouvernements ont néanmoins réussi à faire en sorte que le suicide assisté soit interdit presque partout (exceptions : Suisse, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, Oregon).

Les quelques livres qui suivent devraient stimuler votre réflexion sur cette problématique qui interpelle tous les humanistes. Vous pouvez suivre l’actualité à ce sujet à http://www.aqdmd.qc.ca et http://www.euthanewsia.ca/.

Gervais Karen G. Redefining Death, Yale University Press, NH,1986
Humphry Derek Final Exit, Random House, New York, 2002
The Good Euthanasia Guide, Norris Lane, OR. 2005
Hillyard D. Dombrink J. Dying Right, Routledge, London 2001
Jamison Kay R Night Falls Fast, Random House, New York, 1999
Kevorkian Jack Prescription: Medicide, Prometheus B. N.Y., 1991
Quill Timothy E. Death and Dignity, Norton & Co. New York, 1993
Weenolsen Patricia The Art of Dying, St-Martin’s Griffin, New York, 1996

Les mèmes

Tout ce que nous savons, toutes nos pensées et tous nos souvenirs peuvent être décomposés en parties que l’on peut appeler idées, concepts ou “unités de culture”. Toute forme de communication implique le transfert de ces idées, concepts ou “unités de culture” d’un cerveau à un autre. Or, les mécanismes qui régentent la circulation des idées, concepts et “unités de culture” sont très similaires à ceux qui gouvernent la diffusion des gènes (mutation, sélection naturelle, héritage).

Le terme “mème” a été créé par Richard Dawkins pour refléter cette analogie parce qu’elle nous donne une nouvelle perception de la façon dont nous recevons et transmettons des idées. Tout ce que l’on dit ou entend est fait de mèmes. Les langues que nous parlons, la musique que nous aimons sont constituées de mèmes. La publicité dont on nous nourrit par la télévision, la radio et les panneaux-réclames sont des mèmes. La mode, c’est un mème. Tous les petits détails qui font que les cultures japonaise, norvégienne et espagnole soient différentes, sont des mèmes.

Les valeurs et les théories évoluent parce que des individus créatifs ont introduit des variantes dans le bassin de nos mèmes communs. Certains d’entre eux se répliquent tellement efficacement qu’ils deviennent la « sagesse conventionnelle ». La réplication efficace n’est toutefois pas une garantie de validité. Les mèmes de “vœux pieux” tendent à se répliquer plus facilement que ceux de la brutale réalité parce qu’ils plaisent à ceux qui les émettent comme à ceux qui les reçoivent. Par exemple, l’idée que “tous les hommes sont nés égaux” est devenue tellement à la mode qu’il n’est pas “politiquement correct” de la contredire alors que tout le monde sait que cela n’est pas vrai. Maintenant plus que jamais, la validité de la « sagesse conventionnelle » à la mode a besoin d’être réexaminée constamment au fur et à mesure que les mèmes évoluent et que les circonstances changent de plus en plus rapidement.

La civilisation a fait de grands pas lorsque la science a remplacé les dogmes comme première source de connaissances sur l’homme et l’univers. De nouveaux progrès ont été enregistrés au cours des dernières décennies alors que nous avons assisté au transfert de l’influence sur le choix des mèmes du bien ou du mal depuis les Églises vers les médias. Cela semble bien présager pour le développement d’une société humaniste et libre mais il ne faut pas se réjouir prématurément.

Les médias manipulent l’opinion publique tout comme le font les Églises, chacun pour la poursuite de ses propres objectifs. Les médias ne peuvent pas faire valoir l’autorité divine, mais ils ont l’avantage de pouvoir reproduire sélectivement seulement les mèmes qui attirent et retiennent l’attention du plus grand nombre de spectateurs. Les deux cherchent à dissuader l’individu d’exercer la plus précieuse des facultés humaines, celle d’évaluer lui-même l’à-propos de tout ce qu’il pense et fait.

La disponibilité universelle de toute l’information, tout le temps et partout, offre une certaine protection contre le viol des cerveaux derrière des portes closes qui était la norme dans les écoles religieuses, mais maintenant l’absence de censure laisse tout le monde vulnérable à une infection fortuite par des rumeurs et des mythes urbains sans fondements, charriés par des mèmes efficaces à se répliquer.

Il est important pour des humanistes qui aspirent à être les artisans de leur vie, en commençant par l’être de ce qu’ils pensent, d’être familiers avec les mécanismes de reproduction des mèmes pour être à l’affût des indices qui peuvent les avertir qu’un effort conscient de pensée critique s’impose face à une nouvelle idée. Voici quelques ouvrages qui traitent de ces mécanismes :

Aunger Robert The Electric Meme
Blackmore Susan The Meme Machine, Oxford Univ. Press, Oxford, 1999
Brodie Richard Virus of the Mind, Integral Press, Seattle 1996
Lynch Aaron Thought Contagion, Perseus Books, New York, 1996

Les médias et la politique

En Amérique, les journalistes des principaux médias ont été endoctrinés à croire qu’ils peuvent rapporter des événements sans laisser leurs convictions personnelles influencer ce qu’ils écrivent. Ils prétendent être capables “d’objectivité journalistique”. Il semblerait que, soit ils n’ont pas de convictions personnelles, soit ils ont décidé de se conformer à la vérité conventionnelle couramment acceptable par leurs pairs immédiats. Pour eux, la “vérité” dans un reportage signifie “tout ce qui est politiquement correct à ce moment-là”. Les médias se font concurrence pour être les premiers à sortir la nouvelle mais une fois que celle-ci est sortie, ils la présentent tous avec le même parti pris.

Dans les trois ou quatre années suivant le 11 septembre 2001, la presse américaine était aussi unanime à soutenir le président Bush qu’elle l’est maintenant (2008) à lui reprocher de les avoir impliqués dans une guerre sans issue.

Les mèmes dont nous avons évoqué les mécanismes ci-devant y sont pour quelque chose, mais la sinistre réalité, c’est que la liberté d’expression garantie par le premier amendement à la constitution américaine, est contrainte par les lois du marché de la publicité qui ont pour effet de censurer tout qui pourrait déplaire aux consommateurs.

Les ouvrages suivants exposent les médias qui manipulent l’opinion publique politique :

Chomsky Noam Necessary Illusions, South End Press, Boston, 1989
The Fateful Triangle, South End Press, Boston, 1999
Rogue States, South End Press, Boston, 2000
Propaganda and the Public Mind, South E. P. 2001
Chomsky & Herman. Manufacturing Consent, Random House, 1988
Franken Al Lies and the Lying Liars Who Tell Them, Penguin
Friedman T. L. Longitudes and Latitudes, Anchor Books, NY 2002
Hoffman Bruce Inside Terrorism, Columbia University Press, 1998
Kurtz Howard Spin Cycle, Touchstone Books, New York, 1998
Miller J., Engelberg Germs, Biological Weapons, Simon &Schuster, 2001
Press Bill Spin This, Simon & Shuster, New York, 2002
Rushkoff Douglas Media Virus, Ballantine, New York, 1996

Foi et crédulité

C’est la publicité qui fait vivre les médias, qu’il s’agisse de presse écrite, de radio ou de télévision. Depuis bientôt un siècle, l’industrie de la publicité et les médias exercent une influence déterminante sur ce que les gens consomment et pour qui ils votent dans les pays dits développés.

Cela représente un pouvoir énorme, mais ce n’est rien de comparable au pouvoir de manipulation que les églises ont exercé depuis toujours. Voici quelques ouvrages qui en traitent:

Alper Matthew The “God” Part of the Brain, Rogue Press, 1996
Atran Scott In Gods we Trust, Oxford Univ. Press, NY, 2002
Baillargeon N. Petit cours d’autodéfense intellectuelle Lux, 2005
Boyer Pascal Religion Explained, Basic Books, New York, 2001
Cowan James Mysteries of the Dreaming, Brandl & Schesinger, 2001
Dawkins Richard A Devil’s Chaplain, Mariner Books, New York, 2004
Dennett Daniel C. Breaking the Spell, Penguin Group, New York, 2006
Eliade Mircea The Sacred and the Profane, Harcourt, London, 1957
Gardner Martin Fads & Fallacies in the Name of Science, Dover, 1952
Gordon Henry Extrasensory Deception, Macmillan, Toronto, 1988
Giovannoli Joseph The Biology of Belief, Rosetta Press, 2000
Harris Sam The End of Faith, Norton & Co., New York, 2004
Jacoby Susan Freethinkers, Henry Holt Co., New York, 2004
James William The Varieties of Religious Experience, Simon & S
Kropfeld Mike Le phénomène des sectes, Info-Secte, Montréal, 2003
Krupp E.C. Skywatchers, Shamans & Kings, John Wiley, 1997
Kurtz Paul Living Without Religion, Prometheus, Amherst, 1994
Miller Russell Bare-Faced Messiah, Penguin Group, New York, 1987
Morris Dennis Seed of our Ancestors Primitive Superstition, 2006
Newberg & D’Aquili Why God Won’t Go Away, Ballantine Books, NY, 2001
Randi James Flim Flam, Prometheus, Amherst, 1982
Raymo Chet Skeptics & True Believers, Walker Co. NY, 1998
Sagan Carl The Demon Haunted World, Ballantine Books, 1996
Schumaker John Wings of Illusion, Prometheus Books, N.Y. 1990
Shermer Michael Why People Believe Weird Things, Freeman., 1997
The Science of Good and Evil, H. Holt Co., NY, 2004
Stern Jessica Terror in the Name of God, HarperCollins, NY, 2002
Wilson David S. Darwin’s Cathedral, U. of Chicago Press, 2002

Philosophie

La philosophie constitue un excellent exercice intellectuel. Mais tant que les philosophes pourront dire n’importe quoi, pourvu qu’ils le disent de façon cohérente, sans exposer leurs théories à être falsifiées par l’observation expérimentale comme doivent le faire les scientifiques, la philo ne sera rien de plus que cela, une bonne gymnastique intellectuelle.

Ceci étant dit, la gymnastique intellectuelle ce n’est pas mauvais et de nombreux philosophes méritent d’être lus par les humanistes. En voici quelques exemples :

Feyerabend Paul Against Method, New Left Books, London, 1975
Kuhn Thomas The Structure of Scientific Revolutions, U. Chi.1996
Lamont Corliss The Philosophy of Humanism, Humanist. Press, 1996
Popper Karl The Logic of Scientific Discovery, Routledge, 2002

L’homme du futur

L’Association humaniste n’est pas une chapelle rassemblée autour de quelques maîtres à penser. Elle accueille tous ceux dont l’univers ne comprend pas de surnaturel, aussi bizarre que soit leur vision du monde. Nous n’avons pas de comité de l’orthodoxie ni d’examen d’admission. C’est à chaque candidat de déclarer s’il s’est libéré de l’hypothèse surnaturelle ou pas.

Dans l’esprit de notre devise « Empathie et tolérance » nous avons admis un raëlien dont les Élohim sont selon lui, matériels et mortels comme nous mais plus avancés. Nous avons aussi eu comme membre un adepte du transhumanisme, cette école de futuristes qui techniquement se qualifient comme humanistes étant donné qu’ils ne croient pas au surnaturel.

La bibliothèque humaniste dispose de quelques ouvrages transhumanistes que la plupart de nos membres considèrent farfelus mais qui se lisent agréablement comme de la science-fiction.

Alexander Brian Rapture, Perseus Books, New York, 2003
Brooks Rodney Flesh and Machines, Pantheon Books, NY, 2004
Buchanan A. et al. From Chance to Choice, Cambridge U. Press, 2000
Drexler Eric K. Engines of Creation, Random House, New York, 1986
Fukuyama Francis Our Posthuman Future, Picador, New York, 2002
Garreau Joel Radical Evolution, Random House, New York, 2004
Gershenfeld Neil When Things Start to Think, Henry Holt & Co.,1999
Hawkins & Blakeslee On Intelligence, Henry Holt Co., NY, 2004
Hughes James Citizen Cyborg, Westview Press, Cambridge MA, 2004
Immortality Institut The Scientific Conquest of Death, Libros, BA. 2004
Johnson Steven Emergence, Touchstone Books, New York, 2002
Kurzweil Ray The Age of Spiritual Machines, Penguin, NY, 1999
The Singularity is Near, Penguin Books, NY, 2005
Moravec Hans Robot: Machine to Transcendent Mind, Oxford, 1999
Naam Ramez More than Human, Random House, New York, 2005
Perkowitz Sydney Digital People, Joseph Henry Press, Wash. 2004
Reinking Greg F. Cosmic Legacy, Vantage Press, New York, 2003
Stock Gregory Redesigning Humans, Houghton Mifflin Co., 2002

Webographie

Vous pouvez vous renseigner sur à peu près n’importe quoi en effectuant une recherche Google sur Internet, mais nous avons voulu vous faciliter la tâche en vous suggérant ces quelques liens comme pistes à suivre dans votre étude du phénomène humaniste.

  1. En premier lieu, une liste des sites de groupes et associations qui cherchent à sensibiliser leurs milieux divers à l’importance de la pensée critique comme protection contre les manipulations et arnaques de tous genres.
  2. Ensuite, quelques sites de groupes qui rassemblent des humanistes dans plusieurs pays. Le site en gras, IHEU est une fédération réunissant plus de 100 associations nationales dans le monde dont les coordonnées Internet sont disponibles.
  3. Aussi d’un grand intérêt pour les humanistes, viennent quelques sites expliquant comment les mèmes s’infiltrent dans la sphère de nos connaissances sans passer le crible de notre jugement critique.
  4. Enfin, quelques sites intéressants sur divers mythes de création et sur le phénomène des cultes et sectes (groupes qui n’ont pas réussi à devenir des religions).

Pensée critique

Humanisme

Mèmes

Mythes de Création

Sectes et cultes

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *